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Henry Morton STANLEY
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Henry Morton STANLEY
(Denbigh, 28 janvier 1841 -
Londres, 10 mai 1904
Gallois.
Explorateur.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1867, devient envoyé spécial du New York Herald.
1869, l'éditeur américain James Gordon Bennet lui confie la
mission de retrouver l'explorateur David Livingstone au cœur
de l'Afrique.
1871, " Dr. Livingstone, je présume ? ".
1872, How I found Livingstone (Comment j'ai
rencontré Livingstone).
1874, à la recherche des sources du Nil.
1877,
Trought the Dark Continent
(Dans les ténèbres de l'Afrique).
1879, remonte le cours du Congo.
1885, The Congo and the Founding of its Free State (Le
Congo ou la fondation d’un État libre).
1895, élu membre du Parlement.
1899,
anobli par la reine Victoria.
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John Rowlands
naît le 28 janvier 1841, à Denbigh, au Pays de Galles. Orphelin de
père, il est élevé par sa mère, Elizabeth Parry, avant que celle-ci ne
le confie aux bons soins de la Saint Asaph Workhouse, un asile de pauvres.
Dès l'âge de cinq ans, l'enfant reçoit au sein de l'institution une
éducation rigoureuse. Il devient dès cette époque un lecteur
passionné. S'il trouve à s'employer auprès des commerçants des
environs, John Rowlands subit tout de même les mauvais traitements que
lui infligent certains de ses maîtres. Âgé à présent de quinze ans,
l'adolescent fuie les lieux et gagne Liverpool, où il vit d'expédients
pendant de longs mois. En 1859 enfin, l'adolescent s'embarque comme
garçon de cabine sur le Windermere, un navire à destination de la
Louisiane, aux États-Unis. A la Nouvelle-Orléans, le jeune émigrant est
engagé par un marchand américain, Henry Morton Stanley, qui s'est
spécialisé dans le négoce du coton, et dont il adopte bientôt le nom.
En 1861, éclate la Guerre de Sécessions. Stanley s'enrôle dans les
armées des États confédérés et est fait prisonnier le 6 avril 1862,
après la bataille de Shiloh. Après deux mois de captivité, il décide
de s'engager parmi les forces de l'Union et rejoint un régiment
d'artillerie. Atteint de la dysenterie, le soldat transfuge est
démobilisé. Après un court séjour au pays de Galles et un retour donc
sur sa terre natale, Stanley est de nouveau aux États-Unis en 1864. Il
entre dans la marine, toujours dans le camp nordiste, mais déserte
rapidement. L'année suivante, Henry Morton Stanley se lance dans une
carrière de journaliste, d'abord à Saint Louis puis à New York. Envoyé
au Kansas à la fin de la Guerre civile, il est auprès des armées du
général Hancock qui luttent contre les Indiens. Le reporter se rend
ensuite en Turquie et en Asie Mineure, en tant que correspondant de
presse. En 1867, il devient envoyé spécial du New York Herald et
c'est à ce titre qu'il accompagne, en 1868, l'expédition menée par
l'officier britannique Robert Cornelis Napier contre le roi Théodore II.
Le journaliste est ainsi le premier Occidental à transmettre les
nouvelles de la chute de Magdala, alors capitale de l'Éthiopie.
Le succès de son reportage sur la guerre d'Abyssinie lui confère une
certaine célébrité. Aussi au mois d'octobre 1869, l'éditeur américain
James Gordon Bennet du New York Herald confie à Henry Morton
Stanley la mission de retrouver l'explorateur David Livingstone. Depuis
maintenant trois années en effet, on est sans nouvelles de celui-ci qui
s'est enfoncé dans les contrées inexplorées au centre du continent
africain, à la recherche des sources du Nil. Après avoir rendu compte de
l’inauguration officielle du canal de Suez par l’Impératrice Eugénie
- le 17 novembre 1869 - , puis de l'avancement de la construction du
réseau ferré dans l'Empire perse, de la révolution carliste qui secoue
l'Espagne également, le journaliste est sur l'île de Zanzibar, sur la
cote orientale de l'Afrique, le 6 janvier 1871. Il rejoint le continent et
s'attache alors à réunir une équipe de porteurs, de guides et d'hommes
armés. Le 21 mars suivant, l'expédition, financée grâce à un prêt du
Consulat britannique, quitte Bagamoyo, dans l'actuelle Tanzanie. Après
avoir rejoint Tabora, une des haltes sur la route de la traite, Stanley se
dirige vers le lac Tanganyika. La progression est rendue difficile
cependant. Les fièvres, les escarmouches avec les trafiquants
ralentissent la marche en avant. Bientôt cependant, la rumeur se fait
plus précise : un homme blanc se trouverait non loin de là.
Le 10 novembre 1871, l'envoyé du New York Herald rencontre enfin
Livingstone, souffrant, à Ujiji, une localité située sur la rive Est du
lac. Dans son ouvrage, How I found Livingstone (Comment j'ai
rencontré Livingstone), publié en 1872, Stanley a rendu compte de
l'événement : " En avançant vers lui, je remarquai qu'il était
pâle et paraissait las. Il portait une barbe grise, une casquette bleue
délavée entourée d'un galon doré à moitié effacé, ainsi qu'une veste
aux manches rouges, et un pantalon gris en tweed. Je me serais précipité
vers lui, seulement j'étais gêné par une telle foule. Je l'aurais alors
embrassé, mais il était anglais et je ne savais comment il
réagirait. Alors je fis ce que la lâcheté et une fierté feinte me
dictait de faire. Je m'avançais nonchalamment vers lui, retirai mon chapeau
et lui dis : Dr. Livingstone, je présume ? Oui, répondit-il, avec un large
sourire, en soulevant légèrement sa casquette. " Après avoir soigné l'explorateur, le journaliste l'accompagne
dans son exploration du Nord de la région. Des liens d'amitié lient
bientôt les deux hommes, qui se séparent le 14 mars 1872, à Tabora.
David Livingstone souhaite en effet poursuivre ses recherches, tandis que
Stanley s'en retourne en Europe.
L'accueil qui lui est alors réservé est loin de répondre à son
attente. En Angleterre, où la nouvelle de sa rencontre avec David
Livingstone l’a précédé, l’incrédulité domine, jusqu’à ce que
la famille de l’explorateur écossais rende public un courrier écrit de
la main de ce dernier, rapporté par Stanley et confirmant le récit du
reporter américain. Aux États-Unis, où son récit est rapidement
publié est un best-seller, on lui reproche son passé trouble pendant la
guerre de Sécession. En 1873 enfin, la Royal Geographical Society de
Londres lui décerne sa médaille d’or. Peu de temps plus tard, Henry
Morton Stanley est de nouveau envoyé par son journal en Afrique
occidentale afin de couvrir la campagne menée par Sir Garnet Wolseley et
ses troupes dans l'Ashanti, le Ghana actuel. L’année suivante, le New
York Herald ainsi que le Daily Telegraph londonien se décident
à financer une nouvelle expédition au cœur du continent africain. Il s’agit
cette fois-ci pour Stanley de prouver que le lac Victoria est bien une des
principales sources du Nil, afin de confirmer les intuitions de
Livingstone, décédé le 27 avril 1873.
Au mois de novembre 1874, l’explorateur quitte Zanzibar et Bagamoyo pour
l'intérieur du continent. Avec ses 360 compagnons de route, il rend
visite au roi Mutesa de Buganda, avant de parvenir au lac Victoria. Grâce
à un petit navire à fond plat, le Lady Alice, emmené en pièces
détachées et à dos d’hommes, Stanley entreprend de reconnaître cette
immense étendue d’eau. Il fait de même sur le lac Tanganyka au
printemps 1876, après que l’expédition se soit avancée dans le grand
Rift. L’expédition se dirige ensuite vers l'ouest jusqu'à la rivière
Lualaba, un des affluents du fleuve Congo. A Nyangwe, l’explorateur
recrute un guide supplémentaire, Tippoo Tib, un marchand d'esclaves et
d'ivoire qui le mène jusqu'aux grandes chutes, baptisées par la suite de
son nom. Enfin, après des mois d’une progression difficile dans la forêt
équatoriale, Stanley parvient jusqu’à l’Océan. A Boma, le 9 août
1877, seuls 114 de ses compagnons figurent encore à l’appel, au terme
de l’expédition. L’année suivante, l’explorateur en fait le récit
épique dans Trought the Dark Continent (Dans les ténèbres de
l'Afrique). L'ouvrage connaît un succès prodigieux, étant vendu à
plus de 150.000 exemplaires dans la seule édition anglaise.
Au mois de janvier 1878, Henry Morton Stanley est à Londres, où il ne
reçoit pas l'accueil triomphal et l'aide espérés. L'année suivante, il
se met donc au service de l'Association internationale pour l'exploration
et la civilisation de l'Afrique centrale, fondée par le Roi des Belges,
Léopold II, qui nourrit lui aussi des ambitions coloniales. De retour en
Afrique centrale, Stanley remonte le cours du Congo. Son expédition
installe des bases d'études, parvenant au Stanley Pool, puis jusqu'au lac
Léopold. La piste est parfois ouverte à la dynamite, ce qui vaut à
l'explorateur le surnom de Bula Matari, " Briseur de rocs ", par
les indigènes. Au cours de ce périple qui dure cinq années jusqu'en
1884, Stanley rencontre également l'explorateur français Pierre
Savorgnan de Brazza, avec lequel il est en concurrence. En 1885, The
Congo and the Founding of its Free State (Le Congo ou la fondation
d’un État libre) conte ces nouveaux exploits.
Au mois de janvier 1887, celui qui est maintenant considéré comme le
grand découvreur de l’intérieur du continent africain est placé à la
tête d'une expédition destinée à apporter de l’aide à Mehmed Emin
Pasha. Cet aventurier allemand converti à l’Islam, devenu gouverneur de
la Province équatoriale du Soudan au nom du vice-roi d'Égypte, est à l’époque
menacé par des forces Mahdistes hostiles. Avec Stanley, huit Européens
encadrent plus de 1.500 Africains. Le 2 décembre 1887, les survivants
sortent de la l’impénétrable foret équatoriale. Quelques mois plus
tarde enfin, le 29 avril 1889, Stanley rejoint à Kavalli Emin Pasha, qui
se refuse dans un premier temps à quitter la région. Après que celui-ci
se soit décidé, l’expédition, se dirige vers le Sud et parvient à
Zanzibar au mois de décembre 1889. Si l’explorateur revient peu après
en Angleterre, Emin Pasha choisit lui de retourner vers l’intérieur du
continent, où il décède en 1892.
En 1890, Stanley épouse Dorothy Tennant, une actrice qui fera paraître
son Autobiographie en 1909. L'explorateur multiplie ensuite les
tournées de conférences sur le continent américain, en Australie et en
Nouvelle-Zélande. Devenu un sujet britannique en 1892, il est élu à
Londres en 1895 membre du Parlement. Retiré à Furzehill, dans la
campagne londonienne, l’explorateur est anobli par la reine Victoria en
1899. Henry Morton Stanley décède à Londres, le 10 mai 1904, et est
inhumé peu après au cimetière de Pirbright, et non à l'abbaye de
Westminster, près de Livingstone, comme il l'avait souhaité.
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