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Walter SCOTT
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Walter SCOTT
(Édimbourg, 15 août 1771
- Abbotsford ,
21 septembre 1832)
Ecossais.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1812, Childe Harold’s Pilgrimage (Le
Chevalier Harold).
1817, Rob Roy.
1818, The Bride of Lammermoor (La Fiancée de
Lammermoor).
fait baron et anobli.
1820,
Ivanhoé.
élu à la présidence de la Royal Society d’Édimbourg.
1823, Quentin Durward.
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Walter Scott naît
le 15 août 1771 à Édimbourg, en Écosse. Il est issu d'une famille d’hommes
de guerre et de propriétaires terriens, le clan des Scott, tandis que sa
mère, née Anne Rutherford, est la fille d’un médecin. A l’âge de
deux ans, l’enfant contracte une poliomyélite, qui sera la cause d’une
claudication à la jambe droite. Dans les années qui suivent, six de ses
onze frères et sœurs décéderont de manière prématurée. Walter Scott
est confié à ses grands-parents, qui réside à Smailholme, près de la
frontière avec l’Angleterre. Là, il est fréquemment en contact avec la
population locale, écoutant les chants et les récits de l’ancien temps.
L’adolescent reviendra fréquemment effectuer, malgré son handicap, de
longues promenades dans les campagnes environnantes. C’est ainsi que
naîtra chez Walter Scott une passion pour l’histoire et les traditions de
son pays.
A l’âge de huit ans, de retour à Édimbourg où la famille Scott demeure
depuis 1775 au 25 Georges Square, il entame des études qui le mèneront
jusqu’à l'université. A partir de 1786, Walter Scott fait son droit. L’étudiant
apprend également les langues étrangères. Il est enfin admis au barreau
d'Édimbourg, le 11 juillet 1792, et exerce à présent la profession d’avocat.
Quelques années plus tôt, en 1790, l’étudiant était tombé amoureux de
miss Williamia Belsches. A l’époque cependant, les parents de cette
dernière n’avait pas approuvé leur union. En villégiature dans la
région des lacs de Cumberland, Walter Scott fait ensuite la connaissance de
Marguerite-Charlotte Charpentier. Le 24 décembre 1797, il épouse cette
jeune française de confession calviniste française, originaire de Lyon.
Sous la Terreur jacobine, elle a en effet été contrainte de quitter la
ville et de trouver refuge outre-Manche. Dès l’année suivante, le jeune
couple s’installe alors au 39 North Castle Street, à Édimbourg. Ils
auront cinq enfants. Le 16 décembre 1799, Walter Scott est nommé sheriff
du comté de Selkirk.
Dès cette époque, le magistrat s’essaie à la littérature. Il publie
bientôt une traduction du drame de Goethe, Goetz von Berlichingen.
Mais depuis son adolescence, c’est surtout à la transcription des
vieilles ballades écossaises qu’il se consacrent. En 1802, ces chants
anciens sont enfin édités en deux volumes sous le titre de The
Minstrelsy of the Scottish Border (Les Chants de la frontière
écossaise). Ce travail de folkloriste lui procure l’estime de ses
contemporains, mais il faut encore attendre trois années pour que paraisse
une œuvre originale écrite de sa main. En 1805, dans The Lay of the
Last Minstrel (Le Lai du dernier ménestrel), un long poème
mélancolique, Walter Scott conte l'histoire du dernier barde. Ce nouveau
succès fait alors de lui un des auteurs les plus en vue du moment. L’année
suivante, étant promu chancelier à la cour d’Édimbourg, il va devoir
désormais mener de front sa carrière magistrat et celle d’écrivain.
Cette dernière s’avère d’ailleurs des plus lucratives, d’autant plus
que Walter Scott multiplie les publications. En 1807, une maison d’édition,
l’Edinburgh Publisher Archibald Constable, lui commande ainsi une nouvelle
œuvre pour la coquette somme de 1.000 guinées. Walter Scott rédige alors Marmion,
une romance historique qui se déroule à l’époque élisabéthaine. Édité
en 1811, l’ouvrage se vend à 28.000 exemplaires ! L’année
précédente, ce sont 25.000 volumes de The Lady of the Lake (La
Dame du lac), autre poème romantique, qui s’étaient également
arrachés par ses lecteurs. Par la suite, le poète poursuit une carrière
littéraire fructueuse. Citons pour mémoire, parmi une production
foisonnante : Rokeby en 1813, une œuvre complexe ayant pour
sujet la guerre civile anglaise, The Lord of the Isles (Le Lord
des Isles) en 1815, Harold the Dauntless (Harold l’intrépide)
en 1817… Et avec chacun de ces textes, l’habile écrivain sait évoquer
le passé avec sobriété, tout en faisant rêver à la lecture de ces
légendes d’autrefois. Cependant, la veine s’épuise bientôt, d’autant
plus que Walter Scott souffre à présent de la concurrence de lord Byron.
En 1812, le poète anglais publie en effet son premier chef d’œuvre, Childe
Harold’s Pilgrimage (Le Chevalier Harold).
S’il continuera à rédiger et à publier des vers, l’écrivain
écossais se tourne alors vers un autre domaine, le récit. Toujours
passionné par le passé historique de l’Écosse, Walter Scott invente
ainsi un nouveau genre littéraire : le roman historique. En 1814,
paraît Waverley, sans nom d'auteur. Cette nouvelle œuvre conte l’histoire
de la rébellion des Écossais face aux souverains anglais au XVIIIème
siècle. La faveur avec laquelle le public accueille cette nouvelle
production amène Walter Scott à persévérer dans cette voie. Avec la
prolixité qu’on lui connaît... Vendus pour un prix modique, ces romans,
dont le sujet s’accorde généralement avec la fibre patriotique des Écossais,
s’adresse à la nouvelle classe moyenne. Ils paraissent généralement
signé " par l'auteur de Waverley ", Scott se cachant aussi
à l’occasion sous un nom de plume. C’est que l’activité de romancier
est alors fort mal considérée, et inconciliable avec une charge comme
celle qu’occupe notre écrivain à succès. En 1817 ce dernier tombe
gravement malade, ce qui l’oblige à demeurer alité. Qu’importe, depuis
son lit, Walter Scott dicte Rob Roy, un ouvrage qui retrace l’épopée
d’un des plus grands héros de l’histoire de l’Écosse. 10.000
exemplaires en sont vendus en l’espace de deux semaines. L’année
suivante, The Bride of Lammermoor (La Fiancée de Lammermoor)
est également publiée. En 1820, avec Ivanhoé, le romancier atteint
alors les cimes du succès d’édition, en faisant revivre l'Angleterre de
Richard Cœur de Lion et la rivalité des Saxons et des Normands. Quittant
brièvement son Écosse natale, Quentin Durward en 1823, décrit la
France de Louis XI, à travers les aventures d'un archer écossais de la
garde du roi. Le retentissement sans précédent de ces œuvres romanesques
trouvent un écho hors du Royaume-Uni et lance alors en Europe la mode du
roman historique.
A présent considérablement enrichi par son travail de plume, Walter Scott
fait l’acquisition en 1811 d’un cottage près de Galashiels, qu’il
agrandit et baptise " Abbotsford ". Il mène dans ces
lieux une vie de grand seigneur. En 1818, l’écrivain prolixe est fait
baron et anobli. Un autre honneur vient en 1820 lorsqu’il est élu à la
présidence de la Royal Society d’Édimbourg. Deux années plus tard,
devenu une des grandes notabilités, Sir Walter Scott prend une part active
à la préparation de la visite du roi Georges IV dans la ville. Mais en
1826, l’attendent les plus grandes épreuves. Le 14 mai, son épouse
décède. Et au mois de février précédent, la faillite de l’éditeur,
John Ballantyne, auquel il est associé, cause à l’écrivain de grands
soucis financiers. La banqueroute est d’ailleurs prononcée à l’égard
de la société. Walter Scott met cependant un point d’honneur à faire
face à toutes ses obligations financières, même si les dettes
contractées se chiffrent à la somme colossale de 130.000 £,une fortune.
Le romancier entreprend alors un labeur extraordinaire. Il devient un
véritable automate de l’écriture (" writing automaton "),
pour reprendre ses propres dires. Cependant cet effort surhumain l’épuise
et Sir Walter Scott décède le 21 septembre 1832. Le chantre du passé
glorieux de l’Écosse repose dans le cimetière de l’abbaye de Dryburgh.
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