|
A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.
|
|
| |
sur 19e.org |
|
|
|
Vous êtes ici :
>
Félix de SAULCY
|
|
Félix de SAULCY
(Lille, 19 mars 1807 - Paris,
4 novembre 1880)
Français.
Historien.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1842, fait son entrée au sien de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres.
1853, Le Voyage autour de la Mer morte et dans les Terres
bibliques.
1859,
nommé sénateur.
1862, Les Campagnes de Jules César dans les Gaules.
1866, Aperçu général sur la numismatique gauloise.
|
|
Félicien de Saulcy
naît le 19 mars 1807 à Lille au sein d’une ancienne famille de la
noblesse, originaire de Grenoble et traditionnellement dévouée au métier
des armes. Son père, fonctionnaire de l’Empire, est bientôt nommé à
Rouen en tant que receveur principal des contributions indirectes. Avec
son frère aîné, Félicien est initiée au sciences naturelles et à
l’entomologie ainsi qu’à la numismatique pour laquelle naît chez lui
une véritable passion.
En 1826, le jeune homme est admis à l’examen d’entrée de l’École
polytechnique. Au sein de l’institution, il adopte alors le prénom de Félix.
Le choix d’une carrière militaire, suivant en cela la tradition
familiale, le conduit à l’École d’application de l’artillerie et
du génie de Metz deux années plus tard. En 1830, Félicien de Saulcy est alors cantonné à
Dieulouard, en Meurthe et Moselle. C’est là qu’il effectue ses
premiers pas d’archéologue en explorant une station romaine mise à
jour dans les environs. En 1832, il soumet ainsi le compte-rendu de ses
recherches à l’Académie de Metz. Félix de Saulcy est bientôt nommé
professeur de mécanique à l’École du génie de Metz.
Délaissant alors la sociabilité de l’institution, il préfère
s’occuper à ses travaux de numismatique. Paraissent ainsi en 1835 ses Recherches
sur les monnaies des évêques de Metz. L’ouvrage est salué par
l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, figurant ainsi en bonne
place parmi les rares travaux de qualité dans le domaine concernant la période
médiévale. Félix de Saulcy fait alors la rencontre de M. Soleirol qui
met à sa disposition ses collections de monnaies. Les nombreuses heures
d’étude passées chez l’érudit s’avèrent fructueuses. En 1836,
alors qu’il se marie avec Pauline de Brye, paraît un Essai de
classification des suites monétaires byzantines, lui aussi remarqué
par la critique scientifique. Quelques années plus tard, en 1842, Félix
de Saulcy fait alors son entrée au sien de la prestigieuse Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, au fauteuil de Théodore Mionnet qui
l’avait recommandé sur son lit de mort pour lui succéder.
Entre temps, Félix de Saulcy s’est installé à Paris où il a été
nommé conservateur du Musée de l’artillerie. Poursuivant ses travaux
de recherche, il publie en 1840 un Essai de classification des monnaies
autonomes de l’Espagne. Ceci l’amène à s’intéresser à l’étude
des langues orientales anciennes, une nouvelle passion que conforte la
vogue de l’Orient chez ses contemporains. En 1845, l’archéologue
entreprend un voyage sur les bords de la Méditerranée. Ceci le conduit
en Italie puis en Grèce, d’où il gagne la Turquie et enfin l’Égypte.
Paraissent alors ses Recherches sur l’écriture cunéiforme
assyrienne. En 1846, c’est la Revue des Deux-Mondes qui
publie son article intitulé De l’histoire et de l’état actuel des
études phéniciennes.
Son épouse décède en 1850, aussi désireux de s’éloigner de Paris et
des souvenirs douloureux que la ville entretient dans son esprit, Félix
de Saulcy entame un nouveau périple oriental. Ayant fait le choix d’un
domaine inexploré par l’archéologie, il se tourne vers les richesses
de la Palestine. Le 23 décembre 1850, le savant arrive ainsi aux portes
de Jérusalem où il entreprend avec succès des fouilles. Parcourant également
la Syrie pendant l’hiver suivant, il effectue le tour de la Mer morte
avant d’explorer le Pentapole. De retour de Terre Sainte où il s’est
découvert une vocation, Félix de Saulcy fait paraître un compte-rendu
de son séjour. Le Voyage autour de la Mer morte et dans les Terres
bibliques qui paraît en 1853 soulèvent une véritable tempête parmi
les savants incrédules. L’archéologue doit faire face aux critiques de
ses pairs, sceptiques quant à la richesse en vestiges archéologiques de
ces contrée arides de Palestine.
Le savant profite néanmoins de l’arrivée au pouvoir de Louis-Napoléon
Bonaparte et de l’avènement du Second Empire. Félix de Saulcy se lie
d’amitié avec l’Empereur avec lequel il partage la même arme.
Napoléon III rend ainsi fréquemment visite au Conservateur du Musée de
l’artillerie. En 1852, le 20 décembre, Félix de Saulcy se remarie avec une jeune femme
de dix-neuf ans, Mlle de Billig, fille du premier secrétaire de
l’ambassade de France à Naples et Dame du Palais de l’Impératrice
Eugénie. Au cours de ces années, l’archéologue devient un familier du
pouvoir. Il participe ainsi, en compagnie de ses amis Prosper Mérimée et
Eugène Viollet-le-Duc, aux soirées organisées à Compiègne par la
Princesse Mathilde. Au mois de novembre 1859, Félix de Saulcy est nommé sénateur.
Poursuivant ses travaux d’orientaliste en tant que Président de
la Commission du Corpus Inscriptionum Semiticarum, il est également
l’autorité supérieure de la Commission de topographie des Gaules.
Comme Napoléon III, il encourage les fouilles à Alise-Sainte-Reine, site
présumé d'Alésia, et se fait également le soutien du Musée des
Antiquité nationales de Saint-Germain-en-Laye, créé en 1867. Son
ouvrage Les Campagnes de Jules César dans les Gaules parait en
1862. En 1866, il rédige aussi un Aperçu général sur la
numismatique gauloise dans l’Introduction du Dictionnaire
archéologique. Époque celtique. Quelques années auparavant, en
octobre 1863, c’est accompagné d’une véritable équipe scientifique
que Félix de Saulcy repart pour la Terre Sainte. Après avoir repris les
fouilles du Tombeau des Rois, l’expédition revient en France.
Un très beau sarcophage, celui de la reine Hélène d’Adiabène,
faussement identifiée par Saulcy, fait alors son entrée au Louvre en
1864. Est bientôt créée grâce au savant une galerie judaïque au sein
du musée. Dans les années qui suivent, Félix de Saulcy rédige alors
plusieurs ouvrages ayant trait à l’histoire et à la civilisation sémitiques :
Les Derniers jours de Jérusalem en 1866, racontant la résistance
du peuple juif à la conquête romaine, une Histoire d’Hérode, roi
des Juifs l’année suivante et enfin une Étude chronologique des
livres d’Esdras et de Jérémie en 1868.
C’est alors qu’éclate la guerre franco-prussienne. Après la chute de
l’Empire et la proclamation de la République
le 4 septembre 1870, le savant et son épouse suivent avec fidélité les
souverains déchus en Angleterre. Ils passent alors six mois en exil en
leur compagnie, dans leur résidence de Camden Place à Chislehurst dans
le Kent, avant de revenir en France. Ruiné, l’ancien sénateur d’Empire
doit mettre en vente sa bibliothèque et sa collection de monnaies
gauloises qu’acquiert le Cabinet des Médailles.
Dans les années qui suivent, Félix de Saulcy poursuit son travail de
savant. Paraît en 1877 un Dictionnaire topographique abrégé de la
Terre Sainte. Auparavant ses études de numismatique aboutissent avec
la publication d’une Numismatique de la Terre Sainte. Ne négligeant
pas l’histoire et le patrimonial national, un premier volume du Recueil
de documents relatifs à l’histoire des monnaies frappées par les Rois
de France depuis Philippe II jusqu’à François Ier paraît en 1879.
Cependant, Jules Ferry, nouveau ministre de l’Instruction publique et
des Beaux-Arts, en suspend l’impression. Félix de Saulcy décède
l’année suivante, d’une crise d’apoplexie qui l’emporte dans la
nuit du 4 novembre 1880. L’œuvre de l’homme de science est alors
unanimement saluée dans la presse et ainsi que par l’ensemble du monde
savant.
|