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Auguste RODIN
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Auguste RODIN
(Paris, 14 novembre 1840 - Meudon,
16 février 1917)
Français.
Sculpteur.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1877, expose L’Age d’Airain, un nu masculin, au Salon
des Artistes français. Scandale.
1882, Penseur.
1898, Monument à Balzac.
rupture d’avec Camille
Claudel.
1900, est installé, place de l’Alma à Paris, un Pavillon
Rodin pour l’Exposition Universelle.
1916, établissement du musée Rodin à l’hôtel Biron.
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François-Auguste-René
Rodin est né le 14 novembre 1840, rue de l’Arbalète à Paris. Son père
Jean-Baptiste Rodin, qui appartient à une famille de rouliers, a quitté
sa Normandie natale vers 1830 pour gagner Paris. Dans la capitale, il
s’emploie comme garçon de bureau à la Préfecture de Police. Son fils
effectue ses premières années de scolarité à l’École
du Val-de-Grâce, puis à Beauvais dans la pension tenue par son oncle. De
retour à Paris en 1854, il forme alors le vœu de devenir artiste.
C’est dans ce but qu’Auguste Rodin entre quelques temps plus tard à
l’École spéciale de dessin et de mathématiques, également appelée
la " Petite École " (future École Nationale des Arts
décoratifs). Il suit également les cours de Lecoq de Boisbaudran et du
peintre Belloc. Rodin doit alors partager son temps entre la Bibliothèque
Sainte-Geneviève, le Musée du Louvre et la Manufacture des Gobelins. En
1857, celui-ci reçoit deux premiers prix de dessin d’après l’antique
au sein de l’institution. Confiant dans ses talents et sûr de sa
vocation, il se décide ensuite à quitter la " Petite École "
afin d’entrer à l’École des Beaux Arts. L’artiste en herbe échoue
cependant par trois fois au concours d’entrée.
Auguste Rodin interrompt alors ses études. A partir de 1858, il trouve à
s’employer chez divers décorateurs et autres ornemanistes. Pendant ces
années du Second Empire, le préfet de la Seine Georges
Eugène Haussmann a entrepris de gigantesques travaux d’aménagement
de la ville de Paris. Ces chantiers d’embellissement de la capitale
procurent alors de l’ouvrage pour de nombreux ateliers d’artistes, qui
façonnent des statues et autres petites figures et motifs du nouveau
mobilier urbain. Le soir venu cependant, Rodin se préoccupe de ses
propres œuvres. En 1864, il loue par commodité un atelier près des
Gobelins. La même année, l’artiste fait bientôt la rencontre d’une
jeune femme, Rose Beuret, qui fréquente le quartier. De leur union naîtra
un fils deux années plus tard. Entre-temps, Rodin se met au service de
Carrier-Belleuse, un sculpteur dont les œuvres sont en vogue à la cour
de l’Empereur Napoléon III. C’est alors
qu’éclate le conflit franco-prussien. Auguste Rodin est mobilisé puis
enrôlé, avec le grade de caporal, dans la Garde nationale. Réformé
pour sa myopie, il gagne la Belgique avec sa compagne et rejoint son maître
qui est chargé de la décoration de la nouvelle Bourse de Bruxelles. A
Paris, la République est bientôt proclamée. En 1872, Auguste Rodin
renonce à travailler pour Carrier-Belleuse, après plusieurs années de
collaboration.
Auguste Rodin s’associe alors avec le sculpteur belge Antoine-Joseph Van
Rasbourgh. A Bruxelles, il expose quelques unes de ses œuvres. En 1874,
l’artiste participe à la décoration du Palais des Académies. Il réalise
également des lithographies satiriques, celles-ci accompagnant le journal
Le Petit Comique. En 1875, Auguste Rodin effectue un voyage d’études
en Italie, qui lui offre le plaisir d’apprécier notamment l’œuvre de
Michel-Ange. De retour à Bruxelles, il expose en 1877 L’Age d’Airain,
un nu masculin, au Cercle artistique et littéraire de Bruxelles, puis à
Paris au Salon des Artistes français. On l’accuse cependant de
l’avoir moulé sur nature. Malgré une défense énergique du sculpteur,
la calomnie prend le dessus aux yeux du public.
De retour en France, Auguste Rodin entre à la Manufacture de Sèvres où
il retrouve son ancien maître, Carrier-Belleuse, qui est à présent
directeur des travaux d’art. Le sculpteur occupe également un atelier
du dépôt des marbres, situé rue de l’Université. Rodin travaille
notamment à la décoration de la Fontaine du Trocadéro pour l’Exposition
Universelle qui s’annonce. L’État français, ayant récemment fait
l’acquisition de L’Age d’Airain, lui commande en 1879 une
porte monumentale à réaliser pour le futur Musée des Arts Décoratifs.
Rodin, qui choisit pour thème décoratif La Divine Comédie de
Dante, y travaillera jusqu’à la fin de ses jours, sans jamais
l’achever. Cependant, les personnages ou les groupes qui la composent
constitueront un réservoir inépuisable pour l’artiste. Celui-ci en exécutera
des reproductions sous diverses formes et dans divers matériaux, leur
accordant ainsi une existence à part entière.
Auguste Rodin, qui accède à la notoriété artistique, est à présent
un personnage en vue. L’artiste s’entoure de collaborateurs au talent
prometteur comme Camille Claudel, qu’il a rencontrée en 1883, Aristide
Maillol ou Antoine Bourdelle à partir de 1893. Son atelier s’organise
comme une véritable entreprise dont l’État est le premier client.
Auguste Rodin accède aux honneurs. En 1887, il est nommé chevalier de la
Légion d’honneur. Quelques années plus tard, est confiée au sculpteur
le poste de vice-président de la Société des Beaux-Arts ainsi que la
direction de sa section sculpture.
Poursuivant son œuvre, Auguste Rodin exécute les figures d’Adam et
Ève ainsi que le célèbre Penseur en 1882, puis celle du Baiser
en 1886. Après avoir exposé en compagnie du peintre impressionniste
Claude Monet à la galerie Georges Petit en 1889, il inaugure en 1892 le
Monument à Claude Lorrain à Nancy. Trois années plus tard, le
sculpteur honore une commande passée par la municipalité de Calais,
celle d’un Monument aux Bourgeois de Calais. A côté de la sobriété
et du caractère dramatique de l’œuvre, on lui reproche certaines
attitudes à l’intérieur du groupe, qui évoquent notamment le découragement.
A cette époque, Auguste Rodin et Camille Claudel cachent leur amour dans
l’atelier du maître. La jeune femme s’est installée depuis 1888 au n°113
du boulevard d’Italie, soit à proximité de la demeure de Rodin.
Au cours des années qui suivent, celui-ci voit la hardiesse de certaines
de ses œuvres discutée et même contestée. Un premier projet du Monument
à Victor Hugo pour le Panthéon, dans lequel le romancier est représenté
assis, est ainsi refusé en 1890. L’œuvre définitive, soit Victor Hugo
debout, sera néanmoins exposée en 1897. L’année suivante, Auguste
Rodin doit à présent faire face au scandale du Monument à Balzac
exposé au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, commandé et
refusé par la Société des Gens de lettres. L’écrivain est représenté
dans une robe de chambre, les bras croisés par Rodin. Entre temps, le
sculpteur s’est installé à la villa des Brillants à Meudon, dont il a
fait l’acquisition en 1895. Trois années plus tard, en 1898, a lieu la
rupture d’avec Camille Claudel.
Au tournant du siècle, l’œuvre de l’artiste connaît maintenant un
retentissement international. Se multiplient dans l’ensemble de l’Europe,
puis au Japon et bientôt aux États-Unis, les expositions qui lui sont
consacrées. En 1900, est installé, place de l’Alma à Paris, un
Pavillon Rodin pour l’Exposition Universelle. Démonté l’année
suivante, celui-ci est replacé à Meudon où le sculpteur en fait son
atelier. A partir de 1908, c’est à l’hôtel Biron que réside Auguste
Rodin. Au cours de ces années, celui-ci a multiplié les liaisons féminines.
Après la duchesse de Choiseul, on le retrouve auprès d’une anglaise
Gwendoline Mary John. Le 29 janvier 1917, Auguste Rodin épouse néanmoins
Rose Beuret, sa compagne de toujours.
En 1916, à la suite de trois donations successives
(les 1er avril, 13 septembre et 25 octobre) acceptées par l’État,
l’Assemblée nationale vote l’établissement du musée Rodin à l’hôtel
Biron. Malade et affaibli, Auguste Rodin, qui vient de recevoir une
commande pour un monument à la mémoire des combattants de Verdun, décède
le 16 février 1917, à Meudon où il est enterré.
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