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John ROCKEFELLER
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John ROCKEFELLER
(Richford, 8 juillet 1839 - Ormond
Beach,
23 mai
1937)
Américain.
Entrepreneur.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1870, fondation de la Standard Oil Company de l’Ohio.
1882, l'entreprise se transforme en trust.
1901, création de la Fondation Rockefeller.
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John Davison Rockefeller naît le 8 juillet 1839 à Richford, dans l’État de
New York. Il est le second d’une famille de six enfants, celle de
William et d’Éliza Rockefeller. Ceux-ci vivent des produits de leur
ferme, mais aussi des activités commerciales de William Rockefeller. Ce
dernier, qui s’est autoproclamé « Docteur en médecine »,
parcoure également les campagnes de l’Ouest en vendant ses fioles d’élixir
guérisseur. C’est donc davantage son épouse qui a la charge des
enfants. Très pieuse, elle les élève dans les préceptes de la religion
et la crainte de Dieu. Les Rockefeller s’installent ensuite à Moravia,
puis à Owego. C’est là, à l’âge de douze ans, que John a une révélation.
Alors qu’il venait de gagner 1 $ après avoir travaillé dur, trois
jours durant, pour un voisin à arracher des pommes de terre, son élevage
de dindons lui rapporte 50 $, aussitôt prêté à un fermier du
voisinage, moyennant intérêt. Celui-ci lui rapporte 3.5 $. « Je
compris, ce jour là, qu’il est absurde de travailler pour l’argent :
il faut que l’argent travaille pour vous ».
Venu
dans l’Ohio en 1853, les Rockefeller font l’acquisition d’une maison
à Strongsville, près de Cleveland. Là, l’adolescent entre à la
Central High School de la ville, puis dans une école de commerce. Parallèlement
à ses études, il fréquente l’église baptiste, devenant son
administrateur en 1860. Entre temps, le 26 septembre 1855, John
Rockefeller est entré au service de MM. Hewitt et Tuttle, des négociants
en grains et en coton. Il lui faut attendre trois mois ses premiers
appointements, avant de devenir caissier, puis comptable. Cet employé
consciencieux se voit même gratifier d’un salaire mensuel de 50 $ en
1857. Ce qui est bien peu. Quelques mois plus tard cependant, ayant
assimilé les mécanismes du commerce Est-Ouest, il décide de voler de
ses propres ailes. En 1859, grâce à ses 900 $ d’économie – le jeune
homme s’impose en effet une discipline de vie très stricte ! - ,
à l’aide paternelle, Rockefeller fonde une société concurrente en
compagnie d’un jeune Anglais, Maurice B. Clark.
La
même année cependant, le colonel Drake effectue le premier forage pétrolier
à Tityusville, en Pennsylvanie. Et Cleveland devient rapidement une des
plaques tournantes de la nouvelle industrie du raffinage. Rockefeller et
Clark eux poursuivent leur ascension. Ils engrangent ainsi 17.000 $ de bénéfices
et peuvent bientôt se targuer de l’appui financier de la banque Handy.
John Rockefeller est même admis parmi les membres du très sélect
Cleveland Union Club. Le 8 septembre 1864, il se marie à Laura C. Spelman,
une enseignante. Le couple aura cinq enfants : quatre filles et un
fils. Les deux associés se sont trouvés de nouveaux partenaires. Ils
sont à présent cinq au total à se lancer dans l’industrie pétrolière,
non pas dans le domaine de l’exploitation qui est une jungle, mais dans
celui du raffinage. Cependant un désaccord éclate bientôt entre les
associés. Pour la somme énorme de 72.500 $, John Rockefeller leur rachète
une des trente raffineries de Cleveland en 1865. Celle-ci fournit
notamment un kérosène, le pétrole débarrassé de ses impuretés, nécessaire
aux lampes et à l’éclairage.
Cinq
années plus tard, le 10 juin 1870, est fondée avec deux nouveaux
partenaires la Standard Oil Company de l’Ohio, au capital de un million
de $. Le siège de la société est aménagé au 341 d’Euclid Avenue. En
quelques années d’une politique féroce de rachats, celle-ci va
assainir l’industrie pétrolière, du moins c’est l’opinion de ses
fondateurs. Car, l’anarchie aidant, l’on se dirige tout droit vers une
crise de surproduction. En 1872, grâce à un accord occulte conclu avec
les compagnies de chemins de fer pour acheminer leur pétrole à un
moindre coût, ceux-ci ont mis la main sur les différents sites de
raffinage de Cleveland. A cette entreprise de concentration horizontale
s’ajoute d’autres achats complémentaires, car touchant à l’activité
pétrolière. La Standard Oil possède ainsi son usine de fabrication de
barils, de peinture, ce bleu azur, l’emblème de la firme. Celle-ci
dispose bientôt une capacité quotidienne de raffinage de 32.000 barils,
avant de mettre la main sur la quasi-totalité de l’activité aux États-Unis. Si Rockefeller présente la Standard Oil comme une sorte de fédération
ouverte, un cartel destiné à maintenir les prix du précieux liquide, il
n’en demeure pas moins que son président utilise toutes les méthodes
possibles pour parvenir à ses fins : intimidation, menace, sabotage,
corruption politique…
En
1882, la Standard Oil se transforme en trust. Désormais le pouvoir de décision
des firmes est transféré à des administrateurs. Car, cette firme
tentaculaire a atteint son stade ultime de développement : 100.000
employés, 22.000 puits exploités, 50.000 barils exportés vers l’Europe,
sans compter les milliers de km de pipeline qui permettent d’alimenter
la consommation des grandes villes des États-Unis. Il faut donc lui donner
un nouvel instrument de gestion : une autorité centrale placée sous
la direction de John Davison Rockefeller. Celui-ci quittera ses fonctions
en 1896. En 1890 déjà une première loi anti-trust avait menacé ses intérêts.
Mais ce n’est finalement qu’en 1911, le 15 mai, que la Cour suprême décide
du démantèlement de la Standard Oil Company en trente-quatre compagnies
différentes. Son fondateur venait de prouver que le capitalisme, pour
atteindre son ultime degré d’efficience, pouvait ne pas être
concurrentiel. Mais l’ascension brutale de sa compagnie avait par trop
choqué l’opinion et suscité le rejet.
A
la veille de la première Guerre mondiale, Rockefeller, un des grands
actionnaires de la Standard Oil, a néanmoins profité de sa dissolution.
L’homme d’affaires sans scrupule, devenu milliardaire, peut dès lors
se consacrer, entre autres, à ses œuvres caritatives. Depuis vingt années,
il a ainsi offert plus de trente-cinq millions de $ à l’université de
Chicago. En 1901, est ensuite fondé la Fondation Rockefeller pour la
recherche médicale, puis le Conseil général pour l’éducation (General
Education Board ou G.E.B.) l’année suivante, une institution destinée
à « promouvoir l’éducation aux États-Unis sans distinction de
races, de sexe ou de croyance ». Enfin, naît également en 1913 la
Fondation Rockefeller « pour promouvoir le bien-être de l’humanité
partout dans le monde ». Installée à New York, les Rockefeller ont
longtemps résidé au 4 West, sur la 54ème Rue. Puis au début des années
1890, l’homme d’affaires a fait l’acquisition d’une propriété,
Pocantico Hills, au nord de la ville. A présent, il partage son temps
entre sa maison de campagne de Lakewood, dans le New Jersey, et Ormond
Beach, en Floride.
C’est
là qu’il décède le 23 mai 1937. John Davison Rockefeller est inhumé
peu après au cimetière de Cleveland.
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