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Bettino Ricasoli 

Brolio (presso Firenze), 9 Marzo 1809 - Brolio, 1880



Italien.


Homme politique.



par Marco Baratto



 

     Quelques dates :

1859, en Toscane,
ministre de l'Intérieur d'un " gouvernement provisoire de libération ".
1861, après l'annexion par le Piémon voisin, nommé gouverneur de la Toscane.


 






Bettino Ricasoli naît à Brolio, près de Florence, le 9 mars 1809 du baron Luigi Ricasoli, qui décédera quelques années plus tard en 1816, et d'Elisabetta Peruzzi. Comme beaucoup de fils de la noblesse toscane, Bettino Ricasoli, devient élève  du prestigieux collège Gigogni de Prato. A cette époque, commence à se développer sa passion pour les sciences naturelles et physiques. A la fin de leurs études et en compagnie de leur précepteur, les jeunes Ricasoli commence une série de voyages qui les porteront dans les principales capitales européennes. Entre toutes les places visitées, Paris et la France, leur laisseront toujours d'exellents souvenirs.

En 1829, il revient en Toscane et, après s'être marié avec Melle Bonaccorsi, se retire dans le domaine familial de Brolio. Là, dans les années qui suivent, Ricasoli entreprend une oeuvre de rationalisation de l'exploitation selon les principes de la moderne agriculture.

Les réformes, introduites par Ricasoli, ne se limitent pas à l'amélioration de la culture des terres, mais ont également un caractère social. En effet, ses paysans, peuvent compter sur un salaire en cas de maladie - moindre évidemment que pendant leur période normale d'activité - et d'une petite rente pendant leur vieillesse. Homme profondément religieux, Ricasoli, en 1847, engage le journal La Patrie dans une première bataille politique. Il demande en effet au grand-duc d'initier une série de réformes administratives, de reconnaître la liberté de culte pour tous les religions.

Toujours dans la même année, Ricasoli est envoyé par le grand-duc à Turin, auprès du roi de Piémont-Sardaigne. Sa mission consiste à demander au roi Carlo Alberto son aide, une médiation avec le Pape, pour résoudre de manière pacifique le différent entre la Toscane et Modène pour quelques rémunérations territoriales auxquelles celui-ci prétendait à la suite de l'annexion de Lucques par la Toscane.

Alors que des mouvements insurrectionnels éclatent dans la péninsule en 1848, Ricasoli, se range avec conviction aux côtés de ceux qui soutiennent une intervention de la Toscane en compagnie du Piémont de Carlo Alberto face à l'Autriche. Quand la révolution éclate également à Florence cependant, le peuple chasse le souverain.
Ricasoli préfère alors se réfugier dans ses terres de Brolio. Rendu amer par la conduite de la foule, il réprouve également l'attitude démagogique qui est celle des organisateurs de l'insurrection.

Avec la défaite de Novare et la fin de la première guerre d'indépendance, à Florence, se pose la question de l'instauration d'un gouvernement provisoire chargé de préparer le retour du grand-duc. Quand Leopoldo II indique le nom de Ricasoli, ce dernier préfère émigrer en Suisse avec sa famille. Il y demeurera jusqu'en 1850. Aux déceptions de la vie publique, se sont également ajoutées dans les années qui suivent celles de la vie privée. Après le décès de sa femme et le mariage de sa fille, il décide enfin de se retirer dans la propriété familiale.

Cet exil volontaire s'achèvera seulement le 27 avril 1859, quand à la suite des tumultes de la deuxième guerre d'indépendance, le grand-duc Leopolodo II renonce définitivement à la Toscane A Florence s'installe un " gouvernement provisoire de libération " qui a pour ministre des intérieurs Bettino Ricasoli. Celui-ci commence tout de suite une oeuvre de réforme libérale de l'administration d'État. Il demande également l'union de la Toscane au royaume de Sardaigne.

Ces vœux publics créent un désaccord avec Cavour, qui non encore convaincu de l'idée d'unification de la péninsule dans son entier, destinait la Toscane comme une possible récompense pour Napoléon III, l'Empereur des Français. Il pensait également y installer au pouvoir son cousin Gerolamo. Afin de s'opposer plus efficacement à ce projet, Ricasoli donne vie à un journal La Nation (qui existe encore de nos jours). En tant que ministre de l'Intérieur, sans attendre les instructions de Turin, il organiser un plébiscite. Les populations se prononcent alors de manière claire en faveur de l'union au Piémont. Ces résultats provoquent alors la colère de Cavour, qui craint en retour que soit prononcée la fin de l'alliance avec la France.

Après la paix de Villafranca, le 12 juin 1859, qui laisse à l'Autriche la Vénétie et qui, en réalité, met fin à l'alliance entre le Piémont et la France, Cavour se convainc que désormais l'unification de la péninsule est inévitable et souhaitable. Pour faire avancer le processus, l'Homme d'État piémontais demande à Ricasoli, qui avait toujours la charge de ministre de l'Intérieur du gouvernement provisoire toscan, la convocation d'un nouveau plébiscite. Celui-ci sanctionne l'annexion au royaume de Piémont-Sardaigne,  Bettino Ricasoli
utilisant toutes les méthodes afin que le résultat ne laissât pas de place au doute. Après l'annexion, le gouvernement de Turin décide de nommer Ricasoli gouverneur de la Toscane, une charge qu'il occupe jusqu'au 12 juin 1861. A ce jour en effet, lui est proposée la place de premier ministre du nouveau royaume d'Italie, mais l'aversion pour les complots politiques et l'opposition de Ratazzi le contraignent presque immédiatement à la démission.

De nouveau contraint à un exil intérieur,
Ricasoli est rappelé en 1866 afin de former un nouveau gouvernement à la veille de la troisième guerre d'indépendance. Mais, les désastreuses conclusions du conflit, qui donne néanmoins la Vénétie à l'Italie aux dépends de l'Autriche, contraignent Ricasoli à la démission.

De retour, définitivement cette fois-ci, dans son domaine près de Florence, il ne manque pas de faire connaître son avis sur les différentes questions qui font l'actualité du nouveau État italien et, en particulier dans les rapports que celui-ci entretient avec le Saint Siège et le monde catholique italien.

Bettino Ricasoli décède en 1880 à Brolio, entouré par l'affection de ses paysans et avec la certitude d'avoir fait tout le possible pour la cause italienne. Les réformes agricoles qu'il a initiées portant encore leurs fruits de nos jours, puisque la propriété de la famille Ricasoli produit toujours un vin de bonne qualité.