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Élisée RECLUS
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Élisée RECLUS
(Sainte-Foy-la-Grande, 15
mars 1830 -
Thourout, 4 juillet 1905)
Français.
Géographe et homme politique.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1868, avec l’anarchiste russe, Bakounine, fonde l’Alliance
internationale de la Démocratie socialiste.
1871, pendant la Commune de Paris, engagé dans les
bataillons de Fédérés.
1894, achève sa Géographie universelle, qui compte 19
volumes, 17.873 pages et 4.290 cartes !
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Fils d’un pasteur
protestant, Élisée Reclus est né à Sainte-Foy-la-Grande, dans le département
de la Gironde, le 15 mars 1830. L’année suivante, tandis que ses
parents s’installent à Orthez, l’enfant est confié à ses
grands-parents, résidant à la Roche Chalais. Il passera sept années en
leur compagnie. En 1843, Élisée Reclus effectue un séjour chez les Frères
Moraves de Neuwied, une communauté protestante se réclamant de
l’enseignement de Jean Huss et implantée en Allemagne. Il entre ensuite
l’année suivante au Collège protestant de Sainte-Foy-la-Grande.
En 1848 et après avoir obtenu son Baccalauréat, l’adolescent entame
des études de théologie à la Faculté protestante de Montauban. En
effet, son père le destine alors à suivre son exemple et à dévouer également
son existence au sacerdoce. Cependant l’étudiant est bientôt exclu de
l’institution, son indiscipline ainsi que son républicanisme trop
affiché indisposant les autorités de la Faculté. Passionné par les
sciences géographiques, Élisée Reclus se rend alors à Berlin afin de
suivre les cours de Carl Ritter.
De retour à Orthez, il s’insurge comme nombre de républicains
convaincus contre le coup d’État du 2 décembre
1851 organisé par Louis-Napoléon Bonaparte.
Opposé à l’avènement du Second Empire, Élisée Reclus publie un
premier ouvrage intitulé Le Développement de la liberté dans le
Monde. Cependant, avec son frère Élie, il est bientôt contraint à
l’exil. Après un court séjour à Londres et en Irlande, le proscrit
gagne en 1852 la Louisiane où il s’emploie comme précepteur dans une
riche famille de planteurs. Quelques mois plus tard, Élisée Reclus
s’installe dans la Nouvelle Grenade voisine, vivant d’expédients ou
se faisant à l’occasion paysan.
En 1857, affaibli par les fièvres tropicales, il décide de rentrer à
Paris. L’année suivante, Élisée Reclus se marie à Clarisse Brian. De
leur union naîtront deux filles. Paraissent en 1861 ses souvenirs de
voyage sous le titre de Voyage à la Sierra Nevada. Il collabore
ensuite à la rédaction des Guides Joanne avant d’être admis à
la prestigieuse Société de Géographie de Paris. Suivront d’ailleurs,
en 1863 puis en 1864, deux autres ouvrages de géographie, Les Volcans
et les Tremblements de Terre ainsi que La Sicile et l’éruption
de l’Etna.
A cette époque, Élisée Reclus fréquente également les milieux
socialistes de la capitale. Il fonde ainsi en 1863, la Banque coopérative
du Crédit du Travail, une société ouvrière, avant d’adhérer à la
section du quartier des Batignolles de l’Association Internationale des
Travailleurs, récemment créée à Londres le 28 septembre 1864.
Cependant, la rencontre de Michel Bakounine, le fondateur de la Fraternité
Internationale, décide des nouvelles orientations de ses convictions
politiques. Avec l’anarchiste russe, Élisée Reclus fonde alors en 1868
l’Alliance internationale de la Démocratie socialiste.
Poursuivant également ses travaux géographiques, il publie en 1869 chez
Hetzel, dans la célèbre Bibliothèque d’éducation et de récréation,
l’Histoire d’un ruisseau, un livre d’initiation au langage
imagé et poétique ainsi qu’un autre ouvrage de vulgarisation
scientifique, La Terre, description des phénomènes de la vie
du globe. Après le décès de son épouse en 1869, Élisée Reclus se
remarie quelques mois plus tard avec Fanny Lherminez.
Avec la déclaration de guerre à la Prusse, il s’engage après la déchéance
de l’Empire et la proclamation de la République,
le 4 septembre 1870, aux côtés de Félix Nadar dans la compagnie des aérostats.
Le militant libertaire s’enthousiasme bientôt pour la Commune de Paris,
proclamée le 28 mars 1871. Il rédige alors de nombreux articles dans la
presse. Engagé dans les bataillons de Fédérés, Élisée Reclus est
fait prisonnier le 4 avril suivant, lors de la sortie de Châtillon.
Jugé et condamné à la déportation en Nouvelle Calédonie,
l’intervention de nombreux savants lui permet de voir sa peine commuer
en bannissement. En 1872, le militant de la cause libertaire décide de
s’installer en Suisse. A Genève, il se lie alors d’amitié avec le
prince Piotr Kropotkine et s’occupe en sa compagnie à la rédaction
d’un journal, Le Révolté. Dans ce périodique, Élisée Reclus
se fera le défenseur du droit au vol, la " reprise individuelle "
des militants anarchistes, l’un des moyens de la " propagande
par le fait " décidée au Congrès de Londres au mois de
juillet 1881.
En 1875, de nouveau veuf, il s’unie pour la troisième fois à Ermance
Gorini. Pendant ces années d’exil, Élisée Reclus se consacre tout
entier à son grand œuvre, la rédaction d’une géographie universelle,
la deuxième du genre après l’ouvrage pionnier de Malte-Brun. Le
premier volume où se mêlent la description du monde et l’études des
sociétés humaines paraît chez Hachette à partir de 1875. Il sera suivi
de dix-huit autres jusqu’en 1894. Achevée, la Géographie
universelle d’Élisée Reclus comptera 17.873 pages et 4.290 cartes !
Quelques voyages effectués dans les régions méditerranéennes, en Asie
Mineure puis en Algérie et en Égypte, en 1883 et en 1884 ainsi qu’un
nouveau séjour en Amérique du Nord en 1889, lui permettent de se
distraire de ses travaux scientifiques, auxquels ils donnent tout de même
de la matière.
De retour à Paris en 1889, soit bien des années après le vote de
l’amnistie des Communards, Élisée Reclus choisit bientôt de résider
dans la Belgique voisine. Alors qu’il reçoit la médaille d’or de la
Société de géographie de Paris en 1892, il enseigne la géographie à
l’Université Nouvelle de Bruxelles à partir de 1894. Élisée Reclus rédige
encore deux nouveaux traités, une Afrique australe en 1901 ainsi
que l’Empire du Milieu l’année suivante et en collaboration
avec son frère Onésime. Parallèlement, ses convictions anarchistes
s’expriment toujours dans des ouvrages comme L'Anarchie en 1896, ou L’Évolution, la Révolution
et l’Idéal anarchique publié en 1897.
Alors que commence à paraître L’Homme et la
Terre, Élisée Reclus décède le 4 juillet 1905, à Thourout, près
de Bruges.
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