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Raimond RADIGUET 

(Saint-Maur-des-Fossés, 18 juin 1903 -
Paris, 12 décembre 1923)

 



Français.


Ecrivain.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1923, Le Diable au corps.
1924, Le Bal du comte d’Orgel.

 






Raymond Radiguet naît le 18 juin 1903 à Saint-Maur-des-Fossés, dans la banlieue Est de Paris. Aîné d’une famille de sept enfants, il est le fils d’un caricaturiste en vogue, dont les dessins sont notamment publiés dans le journal satirique L’Assiette au Beurre. L’enfant entre bientôt en 1909 à l’école communale et y obtient pendant les années qui suivent de brillants résultats. Il poursuit ensuite sa scolarité au Lycée Charlemagne de Paris à partir de 1913 Celle-ci ne se déroule pas sans problèmes. Raymond Radiguet multiplie les absences et cette assiduité à l’école buissonnière compromet sa réussite scolaire. Il parcourt également la bibliothèque familiale lors de fréquentes lectures.

Dans le train qu’il a coutume de prendre pour s’en revenir du lycée, l’adolescent rencontre en avril 1917 Alice, une jeune femme mariée quelques temps auparavant à un soldat permissionnaire. Celle qui inspirera à son auteur le personnage de Marthe dans Le Diable au corps s’éprend bientôt de l’adolescent. Celui-ci se lance à cette époque dans la rédaction de quelques vers. Grâce aux relations de son père, quelques-unes de ses œuvres, signées " Raymond Rajky ", sont bientôt publiées dans la presse parisienne en 1918. Un conte intitulé Galanterie française paraît ainsi le 6 juin dans Le Canard enchaîné, puis Poème dans le numéro du mois de juin du périodique Sic.



Raymond Radiguet fait alors la rencontre de Max Jacob puis celle de Jean Cocteau. Une amitié passionnée se noue alors entre l’adolescent et l’écrivain. Ce dernier l’introduit dans les milieux parisiens. Raymond Radiguet fréquente ainsi assidûment les terrasses des cafés du quartier Montparnasse puis le tout-Paris. Il poursuit également sa collaboration avec quelques journaux, rédigeant des articles pour L’Éveil ou L’Heure avant de s’attacher au secrétariat de la rédaction du Rire. L’adolescent collabore ensuite en 1919 à Dada puis à Littérature, des revues de l’avant-garde littéraire. Le 8 juin de la même année, Max Jacob l’invite à réciter quelques vers lors de la matinée poétique organisée en l’honneur d’Apollinaire, le poète décédé l’avant-veille de l’armistice. Tandis qu’il se détache peu à peu d’Alice, Raymond Radiguet écrit les premières lignes d’un roman. 

Le jeune homme, dans l’entourage de Cocteau, poursuit son existence parisienne de dilettante. Ensemble et avec l’aide de quelques amis dont les compositeurs Satie et Poulenc, ils fondent une revue, Le Coq, qui paraît l’espace de quelques mois, de mai à novembre 1920. Il se lie bientôt avec Béatrice Hastings, l’ancienne modèle et amie du peintre Modigliani. Commence alors une liaison orageuse qui durera deux années. Après avoir rédigé une comédie, Les Pélican, Raymond Radiguet prend part à la création d’un opéra-comique, Paul et Virginie, à laquelle participe également Jean Cocteau. Le décès d’Éric Satie met un terme à ce projet. Au mois de mai de l’année suivante, Le Gendarme incompris, fruit de la collaboration des deux amis avec Francis Poulenc, est présenté au public au théâtre Michel. Radiguet fait ensuite un séjour à Carqueiranne pendant lequel il écrit Denise, une nouvelle. Puis, en villégiature au Piquey, dans le bassin d’Arcachon, l’écrivain progresse dans la rédaction de son roman.



Un recueil de poèmes intitulé Devoirs de vacance est publié en 1921. Le 3 mars de l’année qui suit, Cocteau fait à Bernard Grasset la lecture du roman Le Diable au corps, en présence de son jeune auteur intimidé. L’éditeur s’attache Raymond Radiguet par contrat mais lui demande néanmoins de retravailler son œuvre. Avec les conseils de son ami Cocteau, l’écrivain s’attèle bientôt à la tache tout en réfléchissant au sujet d’un autre roman, Le Bal du comte d’Orgel. Il collabore également au Gaulois et aux Feuilles libres. Le 10 mars 1923, Le Diable au corps sort enfin en librairie dans un parfum de scandale. Ce roman fait en effet la relation des amours adultérines d’une jeune femme mariée à un soldat qui combat sur le front avec un adolescent de son voisinage. Grasset crée l’événement grâce à un important soutien publicitaire qui accompagne les premières ventes du roman et par lequel il met en exergue le jeune âge de son auteur. Celui-ci rédige un article publié dans Les Nouvelles littéraires, expliquant au public son œuvre. C’est un énorme succès commercial. En quelques mois, 46.000 exemplaires sont vendus. Le 15 mai suivant, son auteur se voit récompensé du prix du Nouveau-Monde. 

Raymond Radiguet s’installe alors à l’hôtel Foyot, rue de Tournon, en compagnie de Bronia Permutter. Poursuivant son existence de dandy, il fréquente toujours la bohème littéraire et le cabaret Le Bœuf sur le Toit, inauguré le 10 janvier 1922 et qui devient un des hauts lieux des nuits parisiennes, rive droite De nouveau en vacances sur la côte d’Azur avec ses amis pendant la saison estivale, il s’attache à la reprise du Bal du comte d’Orgel. L’écrivain classe également ses poèmes afin d’en préparer une édition complète intitulée Les Joues en feu pour laquelle il rédige une préface. De retour à Paris, les relations de son éditeur lui permettent de surseoir jusqu’au mois de décembre au conseil de révision auquel il est astreint.

Cependant, Raymond Radiguet est souffrant. Il doit bientôt garder le lit et on s’aperçoit alors de la gravité de son état. L’écrivain est atteint de la fièvre typhoïde. Il décède le 12 décembre 1923 dans une clinique parisienne à l’âge de vingt ans. En juillet 1924, paraît son deuxième et dernier roman.