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Félix PYAT
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Félix PYAT
(Vierzon, 4 octobre 1810 - Saint-Gratien, 4 août
1889)
Français.
Homme politique.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1847, sa pièce de théâtre, Le Chiffonnier de Paris,
est interprétée par le grand acteur Frédérick Lemaître.
entre au Conservatoire de Paris.
1848, élu député à l’Assemblée Constituante, siège parmi la
Montagne.
1849, en exil ; condamné à la déportation, par contumace.
1871, élu représentant de la Seine à l'Assemblée Nationale.
élu à la
Commission exécutive de la Commune de Paris.
pendant la Semaine sanglante,
parvient à échapper aux troupes versaillaises.
1873, condamné par contumace à la peine de mort par le
conseil de guerre.
1888, élu député des Bouches-du-Rhône.
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Aimé Félix Pyat
naît le 4 octobre 1810 à Vierzon. Par la suite, il adoptera son
deuxième prénom, en fait celui de son père. Ce dernier est un ancien
vicaire, qui a quitté l’Église avant de recevoir les ordres majeurs
sous la Révolution. Fort de son instruction, il fait profession d’être
avocat. Son fils est davantage proche de sa mère. D’ailleurs les deux
hommes ne vont pas tarder à s’éloigner l’un de l’autre En 1830,
Félix Pyat père, qui ne cache pas son attachement à la branche majeure
des Bourbons, refuse de prêter serment de fidélité au nouveau roi,
Louis-Philippe d’Orléans. Il est alors révoqué de son poste de
conseiller municipal pour ces opinions légitimistes. Après de brillantes
études secondaires au Lycée de Bourges, son fils participe lui, aux
cotés du peuple parisien, aux journées d’insurrection des Trois
Glorieuses.
A l’époque en effet, Félix Pyat fait son droit en Sorbonne. Sa licence
obtenue, il s’inscrit au barreau de Paris et devient lui aussi avocat.
Un métier qu’il abandonne rapidement pour vivre de sa plume. Au cours
des années qui suivent, Félix Pyat rédige de nombreux articles dans les
journaux les plus en vue : Le Figaro, Le Charivari, La
Revue de Paris, La Revue Démocratique, au Siècle et au
National, à L'Artiste. Le journaliste prolixe est
aussi un auteur dramatique, à l’origine d’une quinzaine d’œuvres,
parmi lesquelles Le Café des Vaudevillistes en 1831, Les
Romains chez eux l’année suivante, Ango en 1835, Arabella en
1838. Enfin, Les Deux Serruriers, dont la première a lieu le 25
mai 1841 à la porte Saint-Martin, connaît le succès. Son auteur
récidive le 24 septembre de l’année suivante. Dans le même théâtre,
est également représenté Mathilde, une œuvre co-écrite avec Eugène
Sue. En 1847 enfin, Le Chiffonnier de Paris sera interprétée par
le grand acteur Frédérick Lemaître.
Les événements de février, la révolution qui, en 1848, provoquent la
déchéance de la Monarchie de Juillet décident de la suite de son
existence. Un Gouvernement provisoire proclame la république et la
carrière politique de Félix Pyat commence alors. Connu pour ses opinions
républicaines, il est nommé Commissaire général dans son Cher natal.
Placé sous l’autorité de Ledru-Rollin, nouveau ministre de
l'Intérieur, le vaudevilliste remplace à présent le Préfet du
département et est investi de pouvoirs illimités, sur le modèle des
Représentants en mission de la Convention montagnarde. La mission qu’on
lui confie alors est de consolider la République en préparant les
futures élections. Après un mois d’activité, il y réussit fort bien
en étant ensuite élu député à l’Assemblée Constituante, au mois d’avril
suivant, après avoir devancé les notables locaux. Siégeant parmi la
Montagne, Félix Pyat se fait alors remarqué par ses opinions avancées.
Ainsi, le 5 septembre 1848, l’élu du Cher se déclare opposé à la
venue au sein des institutions du personnage du président de la
République. Selon lui en effet, seule une assemblée peut être
représentative de l’opinion d’un peuple, d’un corps social, d’une
collectivité.
L’année suivante, le 13 mai, de nouvelles élections législatives
donnent cette fois-ci une large majorité au parti de l'Ordre. La Seconde
République prend désormais un tour plus conservateur. le 13 juin
suivant, à Paris, une manifestation de députés " démoc-socs ",
répondant à l’appel de Ledru-Rollin - qui souhaite ainsi protesté
contre l’expédition de Rome - , est réprimée dans le sang. Condamné
à la déportation, par contumace, puisqu’il s’était auparavant enfui
vers la Suisse, Félix Pyat passera les vingt années qui suivent en exil.
En Belgique, puis en Angleterre où il adhère à l’Internationale, il
est de retour en France, profitant de l’amnistie décrété par le
Second Empire le 15 août 1869. Reprenant ses activités de journaliste, l’ancien
proscrit est de nouveau condamné, pour délit de presse, en compagnie de
l’ensemble de la rédaction du quotidien Le Rappel. L’année
suivante, pendant le banquet démocratique de Saint-Mandé, le 21 janvier
1870, jour anniversaire de la mort de Louis XVI, la lettre qu’il fait
lire, le toast qu’il fait porter par son secrétaire et dans lesquels il
adule le régicide, lui valent une nouvelle condamnation. Félix Pyat
reprend alors le chemin de l’exil, outre-Manche.
De nouveau à Paris, après la chute de Napoléon III et la proclamation
de la République le 4 septembre 1870, il est élu représentant de la
Seine à l'Assemblée Nationale, le 8 février 1871. Félix Pyat est un
des trente-six élus républicains de la capitale, noyés à la Chambre au
milieu d’une majorité monarchiste. Tout comme Henri de Rochefort ou
Victor Hugo, il démissionne peu après, protestant ainsi contre la
signature des préliminaires de paix avec l’ennemi prussien. L’élu
est alors en accord avec le peuple de la capitale qu’il représente.
Paris est assiégé depuis le 19 septembre 1870 et ses habitants, pour la
plupart, sont exaspérés par la tournure que prennent les événements.
Le Comité central de la Garde nationale, qui a autorité de fait sur la
capitale depuis le 10 mars, décide quelques jours plus tard d'organiser
des élections communales à Paris, le 26 mars. Celles-ci sont marquées
par une forte abstention : moins de la moitié des électeurs sont allés
aux urnes. Parmi les quatre-vingt élus, dont Félix Pyat, une majorité
est favorable à une révolution communale. La Commune, un pouvoir
insurrectionnel, est alors proclamé le 29 mars suivant.
Il devient rapidement une des principales personnalités du gouvernement
qui se voulait révolutionnaire. Félix Pyat est élu à la Commission
exécutive, dès le 29 mars. Celle-ci vient couronner une dizaine de
commissions spécialisées, parmi lesquelles la Commission des Finances
dont il est également membre à partir du 21 avril suivant. Le 1er mai,
enfin, Félix Pyat est élu membre du Comité de Salut Public, celui-ci
" ayant le pouvoir sur toutes les délégations et
commissions ". Par ses déclarations incendiaires, ses
changements fréquents d’opinion, Félix Pyat contribue à désorganiser
le nouveau pouvoir. Le 9 mai 1871, il est d’ailleurs remplacé dans sa
tache par Charles Delescluze, au moment où la répression du mouvement
communard se prépare. Pendant la Semaine sanglante, il parvient à
échapper aux troupes versaillaises et à gagner l’Angleterre. Le 28
mars 1873, l’insurgé est condamné par contumace à la peine de mort
par le conseil de guerre.
En exil à Londres, Félix Pyat songe alors à écrire une Histoire de
la Commune. Un projet qu’il abandonne rapidement. Vient alors la
nouvelle de l’amnistie générale des communards parisiens prononcée
par la Troisième République, le 11 juillet 1880. Commence alors une
nouvelle période d’activité pour celui qui est devenu un vétéran du
militantisme. Félix Pyat se partage entre ses conférences, où il
discoure en compagnie de Ferdinand Gambon, un autre ancien communard, et
ses relations avec les adhérents du C.R.C., le Comité Révolutionnaire
Central, d’inspiration blanquiste, dirigé par Édouard Vaillant. Élu
député des Bouches-du-Rhône, au mois de février 1888, Félix Pyat
décède le 4 août 1889, à Saint-Gratien, dans le Val d’Oise.
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