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Alexandre POUCHKINE
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Alexandre POUCHKINE
(Moscou, 26 mai 1799 -
Saint-Pétersbourg, 29
janvier 1837)
Russe.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1830, lance La Gazette littéraire.
Boris Godounov.
1833, nommé gentilhomme de la Chambre.
1834, Les Récits de Belkine.
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Alexandre
Serguéiévitch Pouchkine naît le 26 mai 1799 à Moscou. Son père,
officier de la Garde impériale, est issue d’une très ancienne famille de
l’aristocratie russe, tandis que sa mère, Nadéjda Osiipovna, elle-aussi de noble extraction,
est la petite fille d’Abraham Hannibal, le " nègre de Pierre le
Grand ", ramené d'Abyssinie à la cour du Tzar. Dès 1808, l’enfant est confié à des précepteurs d’origine
étrangère, suivant les pratiques alors en vogue. Il dévore également les
volumes de la bibliothèque familiale et s’initie ainsi à la culture
française, dont le prestige est encore immense. Au mois d’octobre 1811, Pouchkine est admis au Lycée
impérial de Tzarshoie-Sélo. L’établissement avait été récemment
créé dans le but de former la jeunesse aristocratique dans le service de l’État.
Parallèlement à ses études, le jeune homme rédige des vers, déjà fort
remarqués. Ainsi, A un Ami poète est publié dans la revue Le
Messager de l’Europe, le 4 juillet 1814. Et l'année suivante, le 8
janvier, dans la salle des fêtes du Lycée, le poète Derjavine s'écrira
en entendant quelques vers prononcés par le jeune homme : " Je ne suis
pas mort... ".
Au mois de mai 1817, il quitte le Lycée à l'âge de dix-huit ans et obtient un poste de secrétaire
de collège au Ministère des Affaires étrangères. A Saint-Pétersbourg,
le jeune homme mène une vie dissipée. Dès l’année suivante, Alexandre
Pouchkine fréquente également la société littéraire L’Arzamas, avant d’adhérer
en 1819 au cercle de La Lampe verte. Au mois de juillet 1826, est
publié son poème Rouslan et Ludmila, à l’origine en Russie d’une
" querelle entre Anciens et Modernes ". Déjà la
richesse de ses vers le distingue parmi ses contemporains. Ses amitiés
cependant l’amènent à se rapprocher de sympathisants du mouvement
libéral, futurs " décembristes ". Quelques-uns de ses
poèmes d'ailleurs, au contenu frondeur et qui s'échangent sous le manteau,
le placent à présent sous la surveillance de la police. Le 6 mai 1820, il
est ainsi interrogé par le général Miloradovitch, gouverneur de
Saint-Pétersbourg. Grâce à de solides relations - l'appui précieux de
l'écrivain Vasili Joukowski notamment - et à l’intervention de
ses amis auprès du Tzar, Pouchkine évite le placement en détention et est
exilé dans les provinces du Sud de la Russie, auprès du général Inzov.
Pendant l’été suivant, celui-ci l'autorise à voyager dans le Caucase et en
Crimée avec la famille du général Radievsky. Le
poète est ensuite à Kichinov, du mois de septembre 1820 au mois d’avril
1821, puis effectue un nouveau séjour cette fois-ci en Bessarabie, à
Odessa également. Il s’occupe toujours à versifier, publiant Le
Prisonnier du Caucase au mois d’août 1822, puis La Fontaine de
Bakhtchisarai au mois de mars 1824. Mais l’éloignement de la
société pétersbourgeoise lui pèse de plus en plus et les relations se
dégradent avec les autorités chargées de sa surveillance. En exil,
Alexandre Pouchkine multiplie les aventures amoureuses et les conquêtes
féminines. Amalia Riznitch, la femme d’un riche négociant de Kichiniov,
tout d'abord. Il a ensuite une liaison avec Elisa Vorontzov, l’épouse du
gouverneur avec lequel les relations s'enveniment… Après que Pouchkine eut donné sa démission, le 8 juin 1824,
le Tzar décide de son retour vers la Russie. Le 9
août, le poète, décidément bien encombrant, arrive sous escorte à la
propriété familiale de Mikhailovskoie, non loin de Pskov, où il est
désormais placé sous l'étroite surveillance de la police et des
autorités religieuses. Dans une lettre à un de ses amis, n'a t-il pas osé
douté de l'immortalité de l'âme ?
Alexandre Pouchkine, reclus forcé, travaille alors à l’écriture.
Commence à cette époque la publication d’Eugène Onéguine, qui s’échelonnera
jusqu’en 1833. Il prend bientôt connaissance des événements de Saint
Pétersbourg, le complot des " décembristes ", de ces jeunes
officiers de la haute noblesse qui ont tenté de renverser le régime au
moment difficile de la succession d’Alexandre Ier. Le règne du nouveau
souverain commence donc par une violente répression, qui touche aussi des amis
de Pouchkine. Et celui-ci, bien qu’éloigné de la capitale, s’empresse
de détruire certains documents de sa correspondance, nombre d’entre eux
pouvant le compromettre. Le 8 juillet 1826, le poète est reçu au Kremlin
par Nicolas Ier. Celui-ci lui rend sa liberté de mouvement, mais lui
déclare en même temps qu’il sera désormais son censeur, chacune de ses
œuvres devant être soumis à l’agrément impérial avant leur
impression. Aussi Pouchkine reste t-il placé sous la surveillance du comte
Benkendorf, chef de la police impériale.
En 1827, est publié Les Tziganes, suivi de Poltava, un poème
épique à la gloire de Pierre le Grand, au mois d’octobre de l’année
suivante. Le poète, fêté par la Russie, séjourne à Moscou ou à Saint-Pétersbourg. Il mène une vie brillante et mondaine ; buvant,
jouant et courtisant. Pendant l’été 1829, il effectue un voyage au
Caucase, se dispensant de l’autorisation de son chien de garde. A son
retour et avec l’aide de quelques amis, il lance La Gazette littéraire
au mois de janvier 1830. La même année, est publié Boris Godounov,
au mois de décembre. Sa demande ayant enfin été acceptée par la mère de
l'intéressée, le poète se marie le 18 février 1831 avec Nathalie
Gontcharova, une jeune fille âgée de seize ans. Dès le mois de mai
suivant cependant, afin de s’éloigner des tracasseries familiales, les
jeunes époux s’installent à Tzarshoie-Sélo. Une fille, Marie, naît
le19 mai 1832, puis un fils, prénommé Alexandre, au mois de mai de l’année
suivante, Grégoire, le 16 mai 1835, et enfin Nathalie, le 23 mai 1836.
Revenu en grâce auprès du pouvoir, Pouchkine est à présent réintégré
à son poste dans l’administration impériale. Le 30 décembre 1833,
Nicolas Ier le nomme gentilhomme de la Chambre, ce qui contraint néanmoins
le poète à paraître lors des fêtes et autres réceptions officielles. Le
Tzar en effet souhaite voir auprès de lui Nathalie Pouchkine, à la beauté
angélique. Poursuivant son activité littéraire, un volume de ses poésies paraît au
mois d’octobre 1831, année où Alexandre Pouchkine fait la rencontre d’un
de ses jeunes admirateurs, Nicolas Gogol. En 1834, ce sont Les Récits de
Belkine qui sont publiées, un recueil de nouvelles parmi lesquelles
figurent La Dame de Pique, ainsi que l’Histoire de la révolte
de Pougatchev, puis La Fille du capitaine, un roman historique,
en 1836. Cette dernière œuvre est d’ailleurs éditée dans la quatrième
livraison de la revue Le Contemporain, fondée par l’écrivain.
Pouchkine s’inquiète de plus en plus des assiduités du baron Georges
Dantès, un Français émigré, fils adoptif de l’ambassadeur des Pays-Bas
à Saint-Pétersbourg, le baron de Heeckeren, auprès de sa femme. D’autant plus que des rumeurs
circulent à ce sujet dans la capitale. Le 10 janvier 1837, l'importun,
admis à servir en tant qu'officier dans la garde russe, épouse Catherine Gontcharova, la propre sœur de Nathalie. Cependant, l’écrivain
accuse celui qui est devenu son beau-frère de continuer ses agissements. Le
25 janvier suivant, le baron Dantès provoque alors Pouchkine en duel. La
confrontation a lieu le lendemain et, à treize heures, le poète national
est profondément blessé à l’aine d’une balle tirée par son
adversaire. Transporté à son domicile, il doit subir le défilé de ses
amis et de curieux, avant de décéder dans de terribles souffrances, le 29
janvier 1837. A l’aube, disparaît alors Alexandre Serguéiévitch
Pouchkine, à l’âge de trente-huit ans.
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