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Edgar Allan POE
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Edgar Allan POE
(Boston , 19 janvier 1809 -
Baltimore, 7 octobre 1849)
Américain.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1838, The Narrative of Arthur Gordon Pym.
1847, Murders in the Rue Morgue.
1852,
Charles Baudelaire fait
paraître un essai dans La Revue de Paris intitulé
Edgar Poe, sa vie et ses œuvres.
1874, un mémorial est inauguré en son honneur à Baltimore.
1881, Les Contes d’Hoffmann.
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Edgar Poe
naît à Boston le 19 janvier 1809. Il est le fils d’Elysabeth Hopkins,
une actrice qui joue dans une obscure compagnie de théâtre, les Charleston
Players, qu’à rejoint David Poe, son père, après avoir quitté sa
famille. Mariés en 1806, les deux jeunes gens ont eu un premier fils,
William Henry, l’année suivante. Rosalie, leur troisième et dernier
enfant, naîtra en 1810. David Poe, alcoolique et tuberculeux, est décédé
l’année précédente. Son épouse, qui ne joue plus que de manière
intermittente avec la troupe, trouve le réconfort et le secours auprès de
John et Frances Allan, à Richmond, en Virginie. Le couple charitable, qui n’a
pas d’enfants, recueille d’ailleurs Edgar, devenu orphelin après le
décès de sa mère le 8 décembre 1811, à l’âge de vingt-quatre ans. L’enfant
ne sera jamais officiellement adopté, même s’il porte le nom d’Allan
après son baptême, le 7 janvier 1812.
En 1814, Edgar Allan Poe est scolarisé à l’école de Richmond. Dès l’année
suivante cependant, pour les besoins de son commerce - il est négociant en
tabac - , John Allan emmène sa famille au delà de l’Atlantique, en
Angleterre. Au mois de juin 1815, les Allan, qu’accompagne leur fils
adoptif, sont à Liverpool. Ce dernier est encore davantage séparé d’avec
son frère et sa sœur. Il commence à fuguer. A Londres où il demeure -
31, Southampton Road - , l’enfant est scolarisé à la Manor House School
de Stoke Newington que dirige le révérend John Bransby. Il est d’ailleurs
élevé dans les préceptes de la religion. Après cinq années passées en
Europe, la famille Allan s’en retourne aux États-Unis. Après un court
séjour à New York, ils se réinstallent à Richmond au mois de juillet
1820.
Edgar Allan Poe obtient de bons résultats scolaires. Cependant, l’adolescent
est de plus en plus irritable et instable, d’autant plus que l’atmosphère
dans le couple Allan se fait plus pesante. Les affaires de John Allan
périclitent et celui-ci fait de plus en plus d’infidélités à son
épouse. La tristesse de Frances, qu’Edgar adore, ne fait qu’accentuer
le fossé qui se creuse entre l’enfant adoptif et son beau-père. A la
mort de son oncle, John Allan hérite d’une fortune, qui lui permet de
faire l’acquisition d’une vaste demeure près de Main Street, au mois de
juin 1825. Il souhaite désormais vivre comme un riche bourgeois. Le 14
février 1826, Edgar Poe quitte sa famille adoptive Allan pour
Charlottesville où il est inscrit à l’Université.
S’il réussit dans ses études, l’étudiant se distingue également par
son genre de vie dissolu. Il s'endette, ce qui indispose John Allan.
Celui-ci s’oppose aux relations qu’entretient le jeune homme avec une
amie d’enfance, Elmira Royster, et le rappelle bientôt auprès de lui.
Edgar Poe se refuse à entrer dans sa maison de commerce et s’enfuit de
Richmond. A Boston, est édité son premier ouvrage, Tamerlane and Others
Poems by a Bostonian, influencé par l’œuvre de Lord Byron. Pressé
par le besoin d’argent, il prend un engagement de cinq années dans l’armée
le 26 mai 1827, sous le nom d’Edgar A. Perry. Son régiment est à Fort
Mountrie au mois de novembre suivant, puis à Fort Monroe, toujours en
Virginie. Poe est promu sergent-major le 1er janvier 1829. Le mois suivant,
il est enfin autorisé à se rendre sur la tombe de Frances Allan,
récemment décédée. En décembre, un second volume de poèmes, All
Aaraaf, and Minors Poems, paraît à Baltimore. Celui-ci contient le
poème intitulé To Helen. Après que son beau-père eut accepté d’accorder
son soutien financier, Edgar Poe entre à l’école militaire de West Point
au mois de juin 1830. Cette vie de caserne le lasse cependant. A force d’excès
et de négligence, une cour martiale le condamne puis le renvoie de West
Point, le 6 mai 1831.
Après un court séjour à New York où est publié un troisième volume de
ses Poems, Edgar Allan Poe est à Baltimore. Auprès de sa tante,
Maria Clemm, il s’investie de plus en plus dans l’écriture et plusieurs
de ses textes paraissent dans le Philadelphia Saturday Courier en
1832. L’année suivante, au mois d’octobre, Poe obtient un prix de 50 $
après avoir présenté un de ses contes, intitulé Manuscrit found in a
bottle, au concours organisé par le Baltimore Saturday Visiter.
Ceci lui permet d’entrer dans le petit cercle d’écrivains de la ville,
dans lequel figure John Pendelton Kenedy. Ce dernier lui permet d’éditer
plusieurs de ses textes dans le Southern Literary Messenger dans les
années qui suivent. Ceci procure à l’écrivain quelques revenus sans
pourtant autant lui donner un nom dans les milieux du journalisme. En 1835,
son directeur Thomas Whites lui propose d’entrer à la rédaction du
journal, une proposition que Poe accepte. Le 16 mai 1836, celui-ci se marie,
à sa jeune cousine Virginia, qui n’à que treize ans. La même année,
Edgar Poe devient éditeur en chef du Messenger, ce qui le place
désormais à l’abri de tout soucis financier. A cette époque, le journal
prend d’ailleurs un nouveau essor, auquel contribue l’écrivain en
livrant de multiples textes : des contes, des articles de critique, des
éditoriaux… Il se remet cependant à boire et est licencié au mois de
janvier 1837.
Edgar Allan Poe repart alors à New York, avant de s’installer à
Philadelphie en 1838. Cette année là, au mois de juillet, The Narrative
of Arthur Gordon Pym est publié, suivi par Tales of the Grotesque
ans Arabesque en 1840. A cette époque, l’écrivain collabore au Gentleman’s
Magazine ans American Monthly Review puis entre au comité de rédaction
du Graham’s Magazine. C’est dans la revue, qui voit rapidement
passer le nombre de ses abonnés de 5.000 à 37.000, qu’est publiée au
mois d’avril 1847 Murders in the Rue Morgue. Dans cette nouvelle,
apparaît pour la première fois le personnage d’Auguste Dupin, l’infaillible
détective français. Le 6 mars 1842, l’écrivain en quête de
reconnaissance fait la rencontre de Charles Dickens, en tournée aux États-Unis.
Quelques temps plus tard cependant, il quitte la revue pourtant devenue
populaire, son salaire n’ayant lui que peu évolué. Poe retourne à la
boisson, cherchant dans la fréquentation des tavernes un remède au
mal-être qui le dévore. Son épouse Virginia connaît à cette époque ses
premières crises d’hémoptysie et l’horizon de son couple s’en
assombrit d’autant.
Le style d’Edgar Allan Poe est davantage marqué par le goût du morbide.
Quelques-uns des contes qu’il écrit en 1843, tel Le Corbeau, Le
Chat noir ou Le Scarabée d’or, lui assurent cependant une
nouvelle notoriété. Sa femme est mourante et l’écrivain se console à l’occasion
dans les bras de quelques admiratrices, Mrs Osgood notamment. Il tente de
lancer une revue, The Stylus, qui n’a qu’une durée
éphémère. Au mois d’avril 1844, la famille Poe arrive à New York. L’écrivain
devient le propriétaire du Brodway Journal, mais celui-ci est
couvert de dettes et la publication cesse le 3 janvier 1846. Un nouveau
recueil de contes, The Raven and Other Poems, est publié quelques
temps auparavant. Tout ceci cependant n’arrange pas les finances de l’écrivain.
Celui-ci s’est installé avec son épouse dans un cottage (ou plutôt une
masure) de Fordham, une petite ville tranquille de banlieue, au mois de mai
1846. Six mois plus tard, le 30 janvier 1847, Virginia décède de la
tuberculose. Edgar Poe, qui bénéficie de l’aide charitable de son
voisinage et de ses lecteurs, multiplie l’année suivante les lectures
publiques et les tournées.
Au mois de novembre 1848, il tombe amoureux de la poétesse Sarah Helen
Whitman, mais cette dernière est réticente. C’est que l’écrivain
traîne derrière lui une lourde réputation d’alcoolique. Ce dernier doit
interrompre ses visites. Il hésite d’ailleurs à se livrer, bénéficiant
également des faveurs d’Annie Richmond, une femme mariée. Partagée
entre plusieurs passions amoureuses, il boit de plus en plus, absorbe un
soir du laudanum et tente ainsi de se suicider. Réfugié à Richmond, il
arrive à Baltimore, le 28 septembre 1849. Alors que les élections battent
leur plein, on retrouve l’écrivain dans une rue de la ville, inanimé.
Conduit au Washington College Hospital, Edgar Allan Poe décède le 7
octobre suivant, sans avoir repris connaissance.
Et il faudra attendre deux décennies pour que soit reconnu le génie de l’écrivain
maudit. En 1874, paraissent une nouvelle édition de ses poèmes, ainsi qu’une
biographie issue des travaux de John Henry Ingram qui le réhabilite. Le 17
novembre de l’année suivante, un mémorial est inauguré en son honneur
à Baltimore. Enfin, en 1885, c’est une statue d’Edgar Poe, œuvre de
Richard Henry Park, qui est installée au Metropolitan Museum de New York.
Tout ceci avant que ne paraissent enfin en 1902 l’édition complète de
ses œuvres, permettant par la suite aux psychologues de se saisir du
personnage…
En France, l’écrivain
américain est connu dès la fin de la Monarchie de Juillet. Le public accède
cependant plus commodément à ses textes peu après sa disparition et
grâce à Charles Baudelaire. Le poète fait ainsi paraître un essai aux
mois de mars et avril 1852 dans La Revue de Paris intitulé Edgar
Poe, sa vie et ses œuvres. Dans cet écrit militant, qui s’ouvre par
les mots " il y a des destinées fatales ", il fait de
Poe un apôtre de l’esprit décadent, un modèle à suivre pour les
partisans de " l’Art pour l’Art ". Suivant les soins
et les choix de ce dernier, trois volumes de contes sont ensuite publiés
successivement chez Michel Lévy Frères : les Histoires
extraordinaires au mois de mars 1856, les Nouvelles Histoires extraordinaires
l’année suivante ainsi que les Histoires grotesques et sérieuses
en 1864.
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