Francesco Saverio Castiglioni est né le 20 novembre 1761 à Cingoli, près d’Ancône. De famille noble, il effectue ses études au collège des Jésuites d’Osimo. Puis, se destinant à la prêtrise, il poursuit une formation en droit canon à Bologne et enfin à Rome. Il prête alors son concours à l’un de ses maîtres, Devoti, qui travaille à cette époque à la constitution d’une compilation de textes juridiques. Les Institutions seront d’ailleurs publiées en 1792. Ce dernier est bientôt nommé évêque d’Anagni. Francesco Castiglioni reste alors dans l’entourage du nouveau prélat, présidant le chapitre cathédral du diocèse. Il occupe ensuite la même charge dans l’évêché de Cingoli dirigé à cette époque par monseigneur Severoli. Celui–ci lui confie également la cure de sa ville natale.

L’ensemble de la péninsule italienne entre sous la domination française. En 1800, le pape Pie VII nomme Francesco Castiglioni évêque de Montaldo. Ayant refusé de prêter serment au roi d’Italie, le prélat est exilé à Mantua puis est contraint finalement de rejoindre la France. En 1816, il est nommé évêque de Cesene et enfin quelques années plus tard, en 1821, évêque de Frascati. En 1822, Pie VII l’élève à la plus haute dignité dans la hiérarchie ecclésiastique en lui accordant le chapeau de cardinal. Candidat à la papauté lors du conclave réunit l’année suivante, monseigneur Castiglioni devient pape le 31 mars 1829, après le décès de Léon XII, à l’âge de soixante-huit ans.



Les vingt mois de son pontificat sont alors marqués par quelques mesures d’importance dans la vie de l’Eglise. Au mois d’avril 1829 est initié un projet de loi d’émancipation permettant aux catholiques de participer à la vie politique en Angleterre. Le 25 mars 1830, Pie VIII fait publier la bulle Litteris altero abhinc. Désormais l’Église ne dispense sa bénédiction lors de la cérémonie du mariage qu’en ayant connaissance d’une promesse effectuée au préalable par les futurs époux concernant l’éducation catholique de leurs enfants ; dans le cas contraire le souverain pontife recommande aux prêtres de n’assister que passivement à la cérémonie. Dans les mois qui suivent, ce nouveau point de règlement ecclésiastique devient une source de conflit dans le royaume de Prusse entre les évêques et le gouvernement.

Comme son prédécesseur Léon XII, Pie VIII condamne le libéralisme. Cette idéologie fait de la liberté politique l’aspiration légitime des peuples dans l’Europe du Congrès de Vienne. Les derniers mois de son pontificat sont alors perturbés par le mouvement insurrectionnel qui embrase la Pologne sous le joug russe et la Belgique qui obtient bientôt l’indépendance face au royaume des Pays – Bas. Dans les États de l’Église, les patriotes carbonari fomentent également une insurrection. En France, les Trois Glorieuses font vaciller le trône du roi Charles X. Bientôt Louis – Philippe d’Orléans accède au pouvoir. Le souverain pontife, après une longue période d’hésitation, préconise le ralliement au nouveau souverain et à la nouvelle dynastie.



Quelques temps plus tard, le pape Pie VIII décède à Rome le 1^er décembre 1830.