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Louis PERGAUD

(Belmont, 22 janvier 1882 - Marchéville, 7 avril 1915)


Français.

Ecrivain.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1910, De Goupil à Margot.
         le prix Goncourt, huitième du nom, lui est attribué.
1912, La Guerre des Boutons.
1913, Le Roman de Miraut
.



 






Le 22 janvier 1882, Louis Pergaud naît à Belmont, dans le département du Doubs, en Franche-Comté. Son père, Elie Pergaud, instituteur de la commune, a épousé quelques années auparavant Noémie Colette, fille de paysan. L’année suivante, un frère, Lucien Amédée, vient au monde à son tour et agrandit la famille. Les deux frères passeront les années qui suivent à jouir des plaisirs de la vie à la campagne : chasser en compagnie de leur père, pécher la truite dans le Dessoubre, rivaliser avec les bandes d’enfants des villages des environs… Autant de souvenirs qui alimenteront l’œuvre du futur écrivain.

En attendant, celui-ci obtient son certificat d’études, à l’âge de douze ans. A Orchamps-Vennes, lieu de l’examen, il est reçu premier sur les quatre-vingt cinq candidats présents, ce qui lui vaut les félicitations du jury. Mais à présent, Louis Pergaud doit quitter Belmont et sa famille pour entrer en pension à l’Ecole de l’Arsenal, à Besançon. Il loge néanmoins, non pas à l’internat, mais chez un ami de son père, concierge de l’hôtel de Ville. En 1897, Elie Pergaud est muté à Fallerans. Son fils Louis est reçu premier au concours d’entrée à l’Ecole Normale, au mois de juillet 1898. Deux années plus tard, l’adolescent apprend tour à tour le décès de son père, le 20 février 1900, puis de sa mère, le 21 mars suivant. 

Recueillis avec son frère par leur oncle de Belmont, Louis Pergaud quitte l’Ecole Normale, le 30 juillet 1901. Le lauréat est troisième de sa promotion. Nommé à D’urnes, où il effectue donc sa première rentrée scolaire, il se lie avec une collègue d’un village voisin, La Barèche. Les deux enseignants se marient en 1903. L’année suivante, au mois d’avril, l’instituteur fait paraître un premier recueil de ses poésies, L’Aube. Sans grand succès. Les relations dans le ménage Pergaud se tendent, d’autant plus qu’une enfant, prénommée Gisèle, qui naît le 16 août 1903, décède quelques mois plus tard. Sa vie professionnelle se fait également plus conflictuelle, avec la population locale notamment. C’est que les tensions sont vives en ce début de siècle entre l’Eglise et l’Ecole républicaine. Louis Pergaud quitte son poste et se voit attribué celui du village de Landresse.



Partagée entre sa passion pour la chasse et la compagnie du cordonnier de la commune, Jules Duboz, l’instituteur quitte néanmoins cette existence qui ne le satisfait point et rejoint à Paris son ami, Léon Deubel, au cours de l’été 1907. Delphine Duboz, la fille de l’artisan, est sa nouvelle compagne. Employé à la Compagnie des Eaux, Louis Pergaud ne tarde pas à se faire connaître des milieux littéraires parisiens grâce à la publication de son deuxième recueil de poésies, L’Herbe d’Avril, dans le journal Le Beffroi. Encouragé par celle qui devient son épouse, au mois de juillet 1910, l’écrivain, redevenu enseignant, se consacre à présent à la prose et au récit animalier. Ses souvenirs alimentent sa plume et, au mois d’août 1910, le Mercure de France fait paraître son premier roman, De Goupil à Margot.

Le 8 décembre 1910, le prix Goncourt, huitième du nom, lui est attribué et, avec la gloire littéraire, la somme de 5.000 francs lui est remise. L’ouvrage connaît le succès auprès du public et son auteur multiplie dans les années qui suivent les nouvelles publications : La Revanche du Corbeau en 1911, La Guerre des Boutons en 1912, Le Roman de Miraut en 1913… Au début de l’été 1914, l’écrivain remet un nouveau manuscrit à son éditeur, celui d’un recueil de nouvelles, Les Rustiques, ayant toujours pour cadre la vie des campagnes, le monde animalier. Quelques jours plus tard cependant, la guerre est déclarée par la France de la Troisième République au IIème Reich de l’Empereur Guillaume II.



Le 3 août 1914, le sergent Louis Pergaud, après avoir reçu son ordre d’affectation, rejoint son régiment, le 166ème d’infanterie, où il est accueilli avec le grade de sergent. Au mois d’octobre enfin, il est au front, dans la région de la Woëvre. La violence des combats, la mortalité chez les soldats mobilisés, cette guerre nouvelle de tranchée… tout cela le bouleverse et l’écrivain se promet d’en témoigner dans un futur ouvrage de souvenirs. Il continue de correspondre avec son épouse, sa famille, ses amis. A l’un d’entre eux, au mois de mars 1915, le sous-lieutenant Pergaud confie ainsi : " Notre 166ème est un régiment des plus solides et des plus vaillants : ça été un des piliers de la défense de Verdun. On y trouve pas mal de Parisiens, des gens de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle, et beaucoup de mineurs du Nord et du Pas-de-Calais. Ce sont de vrais poilus qui ont du mordant, de l’entrain et de l’esprit parfois, souvent même ".

Son régiment appartient au début du conflit au groupe de Verdun, la 132ème Division d’Infanterie - la Division de Marche de Verdun ou Division de Morlaincourt - , est affecté à la défense de la forteresse de Verdun. Au soir du 7 avril 1915, à Fresnes, l’officier Pergaud reçoit l’ordre d’attaquer la côte 233 de Marchéville, dans la nuit, à 2 heure du matin. A la tête de ses hommes, sous une pluie battante, il quitte ainsi la tranchée de départ, franchit deux rangs de fils barbelés et arrive en face des lignes ennemies. Là, les assaillants sont accueillis par un feu nourri. Louis Pergaud, blessé – au pied peut-être -, demande alors à ses soldats de poursuivre l’offensive. Alors que le jour se lève, les rescapés français se replient vers leur ligne, Louis Pergaud ne reparaissant pas à leurs côtés. Comme beaucoup d’autres de ses frères d’armes, l’officier est alors porté disparu. Il avait trente-trois ans et naissait alors à la vie littéraire.