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Benito PEREZ GALDOS 

(Las Palmas, Grande Canarie, 10 mai 1843 -
Madrid, 4 janvier 1920)


Espagnol
.

Ecrivain.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1873, rédige le premier volume de la première série des Episodios nationales, quarante-six romans, une véritable fresque de l’Espagne de la fin de l’occupation française à la période républicaine.

 






Benito Pérez Galdòs naît le 10 mai 1843 à Las Palmas de Grande Canarie. Il est le dixième et dernier enfant de Sebastiân Pérez, un officier de l’armée espagnole, lieutenant-colonel et vétéran de la guerre d'Indépendance, et de dona Marìa de los Dolores Galdòs. Cette femme stricte, austère et très autoritaire, de seize ans plus jeune que son mari, marquera l’enfance du futur écrivain. Ce dernier effectue ses premières études dans une institution anglaise de la ville, avant d’entrer à l’âge de treize ans au collège de San Augustin. Après avoir publié quelques articles d’actualité pour la presse locale, il part à Madrid, la capitale du royaume, en 1862, pour y suivre des études de Droit.

Benito Pérez Galdòs ne les achèvera jamais. Au mois de mai 1867, il est à Paris et visite l'Exposition universelle. S’intéressant à la culture, en particulier à la littérature française et à Alexandre Dumas, Victor Hugo, le jeune homme découvre surtout l’univers de la Comédie humaine d’Honoré de Balzac. Quelques temps plus tôt déjà, dans Cronica de Madrid, Pérez Galdòs s’était élevé contre le romantisme, demandant à ce que le monde des lettres renonce enfin à l’idéalisme ambiant et à ce que soit « écrite la vérité sur la misère sociale ». De retour en Espagne, Pérez Galdòs tente de vivre de sa plume. Il est journaliste, collaborant ainsi à Las Cortes et à El Debate, compose également quelques drames qui ne seront jamais publiés. Citons pour mémoire La Explulsion de los Moriscos.

Au mois de septembre 1868, la Glorieuse Révolution amène la chute de la reine Isabelle II et la régence des généraux Serrano et Prim. C’est de cette époque que datent les premières publications de Pérez Galdòs : La Sombra, un court roman fantastique, puis La Fontana de Oro. L’année même de la mort de son père, le 15 septembre 1871, paraît également El Audaz. Deux années plus tard, alors qu’est proclamée la République, il rédige le premier volume de la première série des Episodios nationales. Quelques grands romans, Dona Perfecta, Gloria, Marianela, La Familia de Leòn Roch jalonnent la décennie qui voit l’avènement d’Alphonse XII. En 1879 enfin, Pérez Galdòs achève la deuxième série des Episodios nacionales. Ces romans, comme le souhaite son auteur, sont tout entier voués à la description du genre de vie des classes moyennes, artisans selon lui du progrès dans le siècle.



Fort de son importante production, d’une notoriété qui ne se dément pas, Pérez Galdòs est à cette époque le seul écrivain espagnol a pouvoir vivre uniquement de sa plume. En 1883, à Madrid, un grand banquet rassemble l’ensemble des personnalités qui comptent en Espagne, parmi lesquelles Cànovas, Castelar, Echagaray… Plusieurs discours sont prononcés par ces dernières à cette occasion, afin de rendre hommage à celui qui devient un véritable écrivain national. L’année 1881 et La Desheredada avait marqué un tournant fondamental dans son œuvre. Ce roman appartient en effet au courant naturaliste et s’inspire notamment de L'Assommoir d’Emile Zola, que Pérez Galdòs rencontre en 1900 à Paris. Il inaugure les Novelas contemporeneas, qui comptent notamment El amigo Manso (1882), Tormento, La de Bringas (1884), Lo Prohibido (1885), Fortunata y Jacinta (1885).

Le fils d’Isabelle II étant décédé prématurément, une période de régence s’ouvre en Espagne. Celle-ci suscite chez Pérez Galdòs un nouvel espoir, après les désillusions issues de l’intermède républicain. Répondant à l’appel de son ami Sagasta, l’écrivain entre en politique. Fort de ses convictions libérales et de sa notoriété, il est élu député de Gayama, à Porto Rico. Pérez Galdòs ne participera cependant que peu aux débats qui agitent la Chambre. S’il se contente d’en être le témoin attentif, le romancier préfère rapidement multiplier les séjours à l’étranger dans les années qui suivent. Le 12 janvier 1891, naît une fille, prénommée Maria, de son union avec Lorenza Cobiân. Peu de temps après, Benito Pérez Galdòs est élu à la Real Academia Espanola. C’est pour lui l’heure de la consécration littéraire et officielle.

Tristana est publié au mois de janvier 1892, puis, de 1893 à 1895, la série des Torquemada. Entre temps, en 1894, La de San Qintin, une pièce de théâtre remporte un franc succès auprès du public. Avec Misericordia en 1897, Pérez Galdòs publie son dernier grand roman réaliste. L’écrivain revient en effet à ses Episodios nacionales, dont la troisième série composée de dix romans, est rédigée après deux années de travail ! En 1901, Electra, une nouvelle production écrite pour la scène, obtient de nouveau l’adhésion du plus grand nombre. Celle-ci était néanmoins interprétée par la critique comme étant une oeuvre anticléricale. En 1907, Pérez Galdòs est de nouveau élu député, au suffrage universel cette fois-ci instauré en 1890, sur la liste de la coalition républicano-socialiste. A présent, l’écrivain déploie une grande activité au milieu des autres représentants du peuple espagnol. Avec El Caballero encantado, le militantisme du romancier, tout comme son engagement public, se fait plus virulent.



En 1912, ce dernier, qui souffre à présent d’être devenu aveugle des suites d’une cataracte, dicte son dernier Episode, baptisé Canovas, le sixième de la cinquième série qui demeurera inachevée. Ses Episodios nacionales comptent alors quarante-six romans, une véritable fresque de l’Espagne de la fin de l’occupation française à la période républicaine.

Deux année plus tard, alors que l’ensemble du continent européen s’embrase, Pérez Galdòs est réélu une nouvelle fois à la Chambre en tant que député de Las Palmas. Ses compatriotes honore ainsi celui dont ils voulaient faciliter la nomination à la fonction de sénateur à vie. Celle-ci ne lui sera jamais octroyée, en raison notamment de l’indéfectible hostilité des milieux catholiques conservateurs.

Benito Pérez Galdòs décède le 4 janvier 1920 à Madrid. Lors de ses funérailles, la population de la ville, qui l’avait adopté, rend hommage à celui qui est devenu au fil du temps un madrilène. Les autorités se feront elles plus discrètes vis à vis du romancier, qui peut être considéré comme le premier des écrivains espagnols du siècle.