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Louis PASTEUR

(Dole, 27 décembre 1822 -
Villeneuve-l’Étang, 18 septembre 1895)


Français.

B
iologiste.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1853, nommé professeur et doyen de la nouvelle Faculté des Sciences de Lille.
1857, mémoires sur les fermentations alcooliques et lactiques.
nommé directeur des études scientifiques à l’École Normale.
1864, " la génération spontanée est une chimère ".
         élu à l’Académie des Sciences.
1866, Études sur les vins.
1867, nommé professeur de chimie organique à la Sorbonne.
1870, mémoire sur les vers à soie.
1873, élu membre de l’Académie de médecine.
1876, mémoire sur la bière.
1885, première vaccination antirabique sur la personne de Joseph Meister.
1888, inauguration du premier établissement de l’Institut Pasteur.
1892, fêté lors de ses soixante-dix ans dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne.
1895, funérailles nationales.


 






Louis Pasteur est né le 27 décembre 1822 à Dole, dans le département du Jura. Fils d’un modeste tanneur, il entre à l’âge de neuf ans au collège d’Arbois, ville où sa famille s’est installée quelques années auparavant, en 1827. Brillant élève, Louis Pasteur poursuit ensuite ses études à partir de 1839 au collège royal de Besançon. L’année suivante, le nouveau bachelier se voit confier le poste de maître d’études au sein de l’établissement. En 1843 cependant, il est admis à l’École normale supérieure.

Licencié es sciences en 1845 puis lauréat de l’agrégation de sciences physiques en 1846, Louis Pasteur est nommé professeur au Lycée de Tournon, en Ardèche. Il soutient alors deux thèses de doctorat, en sciences physiques et en chimie. Pendant cette période, le jeune chercheur s’est attaché à démontrer que les produits issus de la vie organique possèdent une structure moléculaire dissymétrique, celle-ci leur permettant d’agir sur la lumière polarisée. Cette propriété les distingue du monde minéral. Les travaux de Louis Pasteur qui mêlent la chimie, l’optique et la cristallographie ont alors un grand retentissement dans le monde scientifique. Ils sont à l’origine de la naissance de la stéréochimie.

L’homme de sciences enseigne maintenant au Lycée de Dijon avant d’être nommé, en 1848, professeur suppléant de chimie à la Faculté des sciences de Strasbourg. Louis Pasteur fait alors la rencontre de Marie Laurent, fille du recteur de l’Université, avec qui il se marie le 29 mai 1849. Le couple aura cinq enfants.



Ses travaux de recherche conduisent alors Louis Pasteur à s’intéresser à la soude et à l’ammoniaque, aux acides aspartiques et magiques, à l’acide racémique. En 1853, il est fait chevalier de la Légion d’honneur (le grade de commandeur lui sera attribué en 1867, la grand-croix enfin en 1881). La même année, le prix de la société de pharmacie de Paris vient récompenser ses travaux. Louis Pasteur est bientôt nommé professeur et doyen de la nouvelle Faculté des Sciences de Lille. A cette époque commencent ses recherches sur la fermentation. Celles- ci aboutissent à la publication en 1857 de mémoires sur les fermentations alcooliques et lactiques. Pasteur affirme ainsi que ces dernières sont dues à un micro-organisme ; à chaque type de fermentation correspondant un ferment spécifique. En 1859, le prix de physiologie expérimentale de l’Académie des Sciences lui est alors attribué.

Louis Pasteur s’installe également bientôt dans de nouveaux locaux à la Faculté des sciences de Lille. Il quitte ainsi le grenier qui lui servait jusqu'à présent de laboratoire. Depuis 1857, ses nouvelles fonctions d’administrateur et de directeur des études scientifiques à l’École Normale lui ont également permis de donner un nouveau élan à ses recherches scientifiques. Sa curiosité intellectuelle le conduit de la chimie à la biologie. Il s’intéresse à présent au problème des générations dites " spontanées ", se demandant d’où proviennent les micro-organismes, agents de la fermentation ? Après quelques années de lutte scientifique contre ses contradicteurs, parmi lesquels figure Félix-Archimède Pouchet, le directeur du muséum d’histoire naturelle de Rouen, Louis Pasteur peut affirmer en 1862 que " la génération spontanée est une chimère ". Ses thèses sont définitivement approuvées le 7 avril 1864 après une communication effectuée par le savant dans la grand amphithéâtre de la Sorbonne. L’étude de la formation du vinaigre sert ainsi de point d’appui à sa démonstration. Celle-ci met en évidence l’action d’un micro-organisme, le mycoderma aceti, dans le processus de transformation de l’alcool en acide acétique. L’utilisation des écrits de l’homme de science par les industriels permettra dans les années qui suivent la mise au point d’une technique simple de fabrication, le développement de la production.

Élu quelques temps plus tard à l’Académie des Sciences, Louis Pasteur se consacre à présent et à la demande de l’Empereur Napoléon III à l’étude des maladies des vins. En effet, après la conclusion d’un accord de libre-échange avec l’Angleterre, le vignoble français est devenue pour la France du Second Empire un enjeu économique majeur. Cependant l’exportation des productions françaises est la plupart du temps freinée par leur difficile conservation. A cet effet, Pasteur installe à Arbois en 1864 un laboratoire vinicole. Il publie bientôt en 1866 le résultat de ses recherches dans un ouvrage intitulé Études sur les vins. S’attachant aux ferments parasites de cette boisson, le scientifique démontre qu’un chauffage particulier à 55°C permet de mettre les vins à l’abri des maladies. Le grand prix de l’Exposition universelle de Paris lui sera attribué l’année suivante et viendra récompenser ses travaux. Ce procédé de conservation, appelé pasteurisation, utilisé bientôt dans l’industrie agroalimentaire portera d’ailleurs son nom.

Louis Pasteur est nommé en 1867 professeur de chimie organique à la Sorbonne. Et il démissionne la même année de ses fonctions administratives à l’École normale. Se succèdent alors les publications d’importance. Celles-ci concernent les vers à soie en 1870, la bière en 1876...



Élu membre de l’Académie de médecine en 1873, Pasteur met la microbiologie qu’il a initié au service de la médecine et de la chirurgie. Ses recherches sur les maladies infectieuses l’amènent à la découverte du microbe de l’infection puerpérale, le staphylocoque. De nouveau cependant il doit lutter contre les doctrines surannées qui font autorité au sein de la communauté scientifiques afin que ces micro-organismes soient reconnus comme étant les agents des maladies contagieuses, les propagateurs de l’infection. Louis Pasteur s’attache ensuite à mettre au point une méthode d’atténuation de la virulence des microbes, ceux-ci concernant notamment le choléra des poules ou le charbon des moutons.

En 1880, il expose pour la première fois dans une communication à propos des maladies virulentes le principe du virus-vaccin. Quelques années plus tard, en 1883, est mis au point un vaccin contre le rouget des porcs à l’aide d’un virus atténué. Au cours de ces années, Pasteur et ses collaborateurs, Roux et Chamberland, commencent également leurs recherches sur la rage. Celles-ci aboutissent à la découverte d’un vaccin applicable à l’Homme après morsure par un animal rabique.

Le 6 juillet 1885, dans un laboratoire parisien de la rue d’Ulm, le docteur Gaucher, sous la surveillance de Louis Pasteur, pratique bientôt avec succès la première vaccination antirabique sur la personne de Joseph Meister, un enfant de neuf ans. Ce procédé appliqué à une plus vaste échelle aboutit deux années plus tard à la quasi-éradication de la rage en région parisienne.



Les résultats sont ensuite présentés à l’Académie des Sciences le 1er mars 1886. Louis Pasteur propose à cette occasion la création d’un " établissement vaccinal contre la rage ". Une souscription publique lancée l’année suivante permet de réunir la somme de deux millions de francs à cet effet. Le 14 novembre 1888 enfin, le Président de la République Sadi Carnot inaugure le premier établissement de l’Institut Pasteur.

Élu à l’Académie française en 1881, Louis Pasteur devient également le Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences en 1887. Grâce à ses succès scientifiques et à son désintéressement – Pasteur s’est toujours refusé à breveter ses découvertes – , le savant est maintenant une gloire nationale. En juillet 1874, la Troisième République lui attribue ainsi une rente viagère après le vote par la Chambre des députés, reconnaissant que le savant " avait rendu d’éminents services à l’État ". Celui-ci est fêté lors de ses soixante-dix ans, le 27 décembre 1892, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne et en présence de représentants des nations étrangères.

Louis Pasteur décède quelques années plus tard, le 18 septembre 1895, à Villeneuve-l’Étang. Des funérailles nationales lui sont accordées le 5 octobre suivant, au cours de laquelle son corps est déposé dans la crypte de Notre-Dame de Paris. En 1896, Louis Pasteur est inhumé dans la chapelle de l’Institut qui porte son nom.