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Frédéric OZANAM
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Frédéric
OZANAM
(Milan, 23
avril 1813 - Marseille, 8 septembre 1853)
Français.
Religieux.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1830, participe à la rédaction d'un journal polémique et
progressiste, L’Avenir.
1833, fonde la Société de Saint-Vincent de Paul, un
organisme de charité.
1836, docteur en droit.
1838, docteur es lettres.
1844, titulaire de la chaire de littérature étrangère à la
Sorbonne.
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Antoine Frédéric Ozanam est né en 1813 à Milan. Son père est un
ancien officier de l’armée d’Italie devenu médecin. Celui-ci choisit
bientôt de revenir en France, à Lyon. Ozanam y effectue des études
secondaires puis décide de faire son droit. Il s’installe alors à
Paris en 1831.
L’étudiant se lie à cette époque avec Lamennais, Lacordaire et
Montalembert, les représentants les plus actifs du catholicisme social.
Ces derniers ont fondé en octobre 1830 un journal polémique, L’Avenir.
Ozanam se rallie bientôt à leurs idées.
Celles-ci l’incitent à agir. Observateur lucide de son époque, Ozanam
est attentif au détachement religieux du milieu étudiant qu’il fréquente.
Il crée alors la Conférence d’Histoire, un lieu de réunion et de
formation à l’apologétique. Celui-ci est ouvert à tous mais leur est
plus proprement destiné. En mai 1833, il fonde également la Société de
Saint-Vincent de Paul, un organisme de charité dont le but est
d’apporter de l’aide aux pauvres. Cette oeuvre prend la forme de
visites à domicile, d’entretien de patronage et de crèches. Elle
contribue à la sanctification de ses membres, des jeunes gens aisés à
qui elle fait prendre conscience de la réalité de la misère. C’est un
succès. Quinze années après sa fondation, en 1848, la Société de
Saint-Vincent de Paul comptera 10.000 membres, puis 32.500 en 1861.
Ozanam ne néglige pas pour autant ses études à la faculté de droit.
Ses convictions religieuses, ses œuvres ne l’éloignent pas de
l’université. Il en gravit les échelons et devient ainsi docteur en
droit en 1836 puis docteur es lettres en 1838. Il entame ensuite une carrière
d’enseignant. A la demande du conseil municipal de la ville de Lyon,
Ozanam devient professeur de droit commercial. En 1839 et en 1840, ces
cours lui donnent l’occasion de faire la critique du capitalisme et des
ressorts de la croissance industrielle sous la Monarchie de Juillet. Selon
lui, "l’ouvrier-machine n’est plus qu’une partie du capital"
et la lutte contre le paupérisme dans le monde ouvrier passe par
l’appel à la charité mais également à la justice sociale : l’État
doit faire respecter les lois votées.
De retour à Paris, Ozanam est bientôt reçu premier au "Concours
pour l'agrégation des Facultés", le 16 septembre 1840. Il enseigne
au collège Stanislas avant de rejoindre la Sorbonne. Frédéric Ozanam se
voit en effet proposer la suppléance du philologue Claude Fauriel en
1841. A la mort de celui-ci en 1844, il devient titulaire de la chaire de
littérature étrangère Frédéric Ozanam publie ainsi de
nombreuses études sur le sujet : un Essai sur la philosophie de Dante
en 1839, des Études germaniques de 1847 à 1849, Les Poètes
français en Italie au XIIIème siècle en 1852. Quelques années plus
tard, il rédige également un ouvrage d’histoire, La Civilisation au
Vème siècle, paru en 1856.
Le professeur et universitaire est attentif au événements de 1848 et intéressé
par le rôle que le peuple de Paris y joue. Ozanam collabore de manière régulière
au journal démocrate et social L’Ère Nouvelle qu’il fonde
avec l’abbé Maret et son ami Lacordaire, élu à l’assemblée
constituante. Modéré dans ses opinions, il souhaite raccorder les
classes sociales dans le cadre de la Seconde République. Il se prononce
tout de même en faveur d’un soutien des catholiques au monde ouvrier,
au détriment de la droite orléaniste. Cependant le coup d’État du 2 décembre
1851 et l’avènement du Second Empire le jette bientôt dans
l’opposition. Il se retire ensuite de la vie politique.
Il décède à Marseille le 8
septembre 1853, son ami Jean-Jacques Ampère se chargeant alors de la
publication de ses Oeuvres complètes. Initiée en 1925, sa cause
de béatification a trouvé son dénouement le 22 août 1997 lorsque le
pape Jean-Paul II l’a proclamé " bienheureux ".
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