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Alfred NOBEL
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Alfred NOBEL
(Stockholm,
10 décembre 1833 -
San Remo , Italie,
10 décembre 1896)
Suédois.
Physicien.
par Marc Nadaux
Quelques dates
:
1867, dépose un brevet sur une nouvelle forme de
nitroglycérine : la dynamite.
1875, les usines Nobel mettent au point le plastic.
1900, les statuts de la Fondation Nobel et ses règlements
sont promulgués par le Roi de Suède.
1901, les premiers " prix Nobel " sont distribués.
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Alfred Nobel naît le 21 octobre
1833, à Stockholm, en Suède. Son père, Immanuel Nobel, ingénieur et industriel, est à
la tête d'une entreprise de construction de ponts et d'immeubles. A
l'époque, il subit quelques revers dans ses affaires. Ceci le pousse à
tenter sa chance en Finlande, puis en Russie à partir de 1837 où sa
famille le rejoint cinq années plus tard. A Saint-Pétersbourg, le jeune
Alfred suit des cours particuliers et excelle dans l'apprentissage des
langues étrangères - il parlera couramment le français, l'anglais et
l'allemand - et des sciences, la physique et la chimie notamment, des
domaines vers lesquels se tournent les affaires familiales. Son père s'est
ainsi tourné vers la fourniture aux armées du Tzar de mines navales de sa
conception.
En 1850, le jeune Nobel est envoyé aux États-Unis pour compléter sa
formation de chimiste auprès de John Ericsson, un ingénieur d'origine
suédoise, qui travaille à l'époque à la fabrication de navires
cuirassés. En France peu de temps plus tard, il est auprès du professeur
Pelouze, avant de faire la connaissance en Italie d'Ascanio Sobrero, qui, en
1847, a inventé la nitroglycérine, un mélange liquide et hautement
explosif de glycérine, d'acide nitrique et d'acide sulfurique. Bien que
beaucoup plus efficace que la poudre noire, la nitroglycérine est si
instable qu'on hésite encore à l'utiliser couramment. Alfred Nobel
s'intéresse vivement au sujet et, de retour à Saint-Pétersbourg en 1852,
il entame toute une série d'expériences visant à développer une version
stable et commercialement viable de cet explosif révolutionnaire.
Avec la fin de la guerre de Crimée, les contrats sont rompus entre les
autorités russes et l'entreprise Nobel. En 1863, après une nouvelle
banqueroute, Alfred et son père sont de retour en Suède, à Stockholm. Les
recherches sur la nitroglycérine reprennent alors, non sans dommages.
Plusieurs explosions ont lieu, dont une en 1864 dans laquelle Émile Nobel,
le frère d'Alfred, perd la vie. Dès l'année suivante cependant, son usine
de Krümmel, près d'Hambourg, en Allemagne, exporte cet explosif instable
en Europe, vers les États-Unis ainsi qu'en Australie. En 1867, Alfred Nobel
dépose un brevet sur une nouvelle forme de nitroglycérine : la dynamite.
L'addition d'une terre siliceuse (Kieselguhr) lui a en effet permis de
stabiliser la substance liquide en l'absorbant afin d'obtenir une pâte
parfaitement maniable qu'il parvient à découper en bâtons. En 1875, les
usines Nobel mettent également au point le plastic.
En cette seconde moitié du siècle, le développement des transports est à
l'origine d'une multiplication des ouvrages d'art : tunnels, canaux,
ponts... Ces travaux gigantesques nécessitent l'emploi d'explosifs et la
dynamite, présentée sous tube de carton, puis le plastic sont donc très
demandés. On l'utilise pour la percée du tunnel du Mont Saint-Gothard,
dans les Alpes suisses ; la destruction des rochers de Hergate qui
obstruaient l'entrée du port de New York ; le creusement du port de
Newcastle ou du canal de Suez... La firme suédoise fournit également des
armes aux Français et aux Prussiens dans la guerre qui les opposent entre
1870 et 1871. En 1887, elle invente une poudre sans fumée, la balistite.
Le développement de ce marché est tel qu'Alfred Nobel se construit
rapidement une fortune immense et un est bientôt à la tête d'un
véritable empire industriel. En 1895, celui-ci compte qutra-vingt usines
dispersées dans une vingtaine de pays, sur tous les continents, et qui
exploitent près de 355 brevets. Bien que vivant la plupart du temps à
Paris, dans son hôtel de l'avenue Malakoff, l'homme d'affaires suédois est
très souvent en voyage à travers l'Europe et sa vie personnelle en pâtit.
Celui que Victor Hugo a surnommé " le vagabond millionnaire ",
est également réputé pour sa misanthropie. Il ne se mariera jamais,
n'aura pas d'enfant. En 1890, Alfred Nobel transfert son laboratoire de
Sevran, près de Paris, à San Remo en Italie. C'est là qu'il décède le
10 décembre 1896, dans les bras d'un domestique. Nul ne sait alors à qui
reviendra sa fortune.
C'est donc avec surprise que le monde découvre les termes de son testament
daté du 27 novembre 1895, rédigé en suédois dans sa résidence
parisienne, et ouvert au mois de janvier 1897 :
" Tout le
reste de la fortune réalisable que je laisserai en mourant sera employé de
la manière suivante : le capital placé en valeurs mobilières sûres par
mes exécuteurs testamentaires constituera un fonds dont les revenus seront
distribués chaque année à titre de récompense aux personnes qui, au
cours de l'année écoulée, auront rendu à l'humanité les plus grands
services. Ces revenus seront divisés en cinq parties égales. La première
sera distribuée à l'auteur de la découverte ou de l'invention la plus
importante dans le domaine de la physique; la seconde à l'auteur de la
découverte ou de l'invention la plus importante en chimie; la troisième à
l'auteur de la découverte la plus importante en physiologie ou en
médecine; la quatrième à l'auteur de l'ouvrage littéraire le plus
remarquable d'inspiration idéaliste ; la cinquième à la personnalité qui
aura le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la
suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion ou
à la propagation des congrès pacifistes. Les prix seront décernés : pour
la physique et la chimie par l'Académie suédoise des Sciences, pour la
physiologie ou la médecine par l'Institut Carolin de Stockholm, pour la
littérature par l'Académie de Stockholm, et pour la défense de la paix
par une commission de cinq membres élus par le Parlement suédois. Je
désire expressément que les prix soient décernés sans aucune
considération de nationalité, de sorte qu'ils soient attribués aux plus
dignes, scandinaves ou non."
Alfred Nobel lègue donc
ses biens à une fondation chargée d'en distribuer chaque année les
revenus sous forme de prix à cinq personnalités ayant jouées un rôle
marquant dans les domaines de la physique, de la médecine, de la chimie, de
la littérature et de la paix. La volonté de créer cette dernière
récompense est sans doute liée à la profonde amitié qui lia l'industriel
à la baronne autrichienne Bertha von Suttner, une militante pacifiste. Les
statuts de la Fondation Nobel et ses règlements sont promulgués par le Roi
de Suède en son conseil du 29 juin 1900 et les premiers " prix Nobel
" sont distribués l'année suivante.
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