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Gaspard Théodore MOLLIEN
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Gaspard Théodore MOLLIEN
(Paris, 29 août 1793
- Nice, 28 juin 1872)
Français.
Explorateur.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1816, à bord de la frégate La Méduse.
1822, Voyage dans l’intérieur de l’Afrique aux
sources du Sénégal et de la Gambie, fait en 1818.
1828, nommé consul à Haïti.
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Gaspard Théodore Mollien est né à
Paris le 29 août 1793. Fils d’un avocat, il fait de solides études
classiques. A la lecture des aventures de Robinson Crusoé, le
jeune homme se découvre bientôt une passion pour la géographie et la
cartographie. La mort prématurée de son père l’oblige cependant à se
trouver une situation afin de subvenir à ses besoins. Gaspard Théodore
Mollien entre alors dans l’administration de la Marine et des Colonies.
Il est d’ailleurs bientôt nommé commis de première classe en
septembre 1814, sous la première Restauration.
En 1816, l’Angleterre consent à remettre à la France de Louis XVIII
les comptoirs du Sénégal, occupés comme l’essentiel des colonies
d’outre-mer à la suite des guerres de la Révolution et de l’Empire.
Le fonctionnaire trouve alors à s’employer. En effet, une expédition
est mise sur pied par son ministère en vue de réoccuper Saint-Louis et
l’îlot de Gorée. Le 17 juin, la frégate La Méduse quitte l’île
d’Aix ; Mollien est à son bord. Malheureusement, le 2 juillet, le
navire s’échoue sur les banc d’Arguin, au large des côtes
mauritaniennes. Plus heureux que leurs compagnons abandonnés sur le
fameux radeau immortalisé par le pinceau de Géricault, Mollien et
quelques autres parviennent à regagner la terre ferme. Enfin, après une
marche de cinq jours, les rescapés sont à Saint Louis. Mollien se voit
alors confier la direction de l’hôpital de Gorée. Ceci lui donne
l’occasion d’explorer la presqu’île du Cap-Vert et de prendre
contact sur le continent avec les Peuls et les Maures. Il remonte ainsi le
fleuve Sénégal jusque Podor.
De retour en France en 1817, Mollien tente sans succès d’intéresser
les autorités et ses supérieurs hiérarchiques à un voyage
d’exploration de l’intérieur du continent africain. L’année
suivante, il obtient cependant l’aval de M. de Fleuriau, gouverneur du Sénégal.
Celui-ci lui accorde l’autorisation de s’avancer dans l’arrière-pays.
L’explorateur effectue alors une première reconnaissance jusque
Gandiolle.
Désireux de repérer les sources des principaux fleuves de Sénégambie,
Mollien monte quelques temps plus tard une expédition de plus ample
envergure. Revêtu d’un habit maure, il part le 28 janvier 1818
accompagné par un guide, armé de deux fusils et chargé de quelques
kilos de marchandises. Les deux hommes s’enfoncent ainsi dans l’intérieur
des terres où ils sont bientôt accueillis par le roi des Iolofs. Le Français
et son compagnon reconnaissent ensuite les contrées du Fouta-Toro,
domaine des Torodos et des Peuls. Dans la ville de Sédo, Mollien fait la
rencontre de l’almamy, le souverain local. Celui-ci se prépare à une
guerre contre les peuples voisins, un de ces conflits ancestraux dont les
prisonniers alimentent le circuit de la traite auquel participe encore les
marchands européens. L’explorateur convainc son hôte de lui accorder
l’autorisation, moyennant quelques présents, de pousser son voyage plus
avant vers le sud. Il prend bientôt la direction du plateau du
Fouta-Djalon. Un problème se pose alors. Les sources des rivières étant
des lieux sacrés pour les Peuls et ceux-ci étant réticents à en dévoiler
les secrets, Mollien doit user auprès de ses guides de dissimulation. Le
12 avril, il parvient ainsi aux sources du Rio Grande et de la Gambie.
Cinq jours plus tard, les deux voyageurs contemplent également celles de
la Félémé. Après avoir fait étape à Timbo puis à Niogo, les sources
du Sénégal sont enfin en vue le 26 avril. Cependant la saison des pluies
commence. Mollien, usé par les fièvres et la dysenterie, est contraint
de se reposer à Bandeia. Le 19 juillet, il parvient à gagner le poste de
Geba. Après une descente du fleuve Guinée en pirogue, il atteint Bissau,
une possession portugaise.
De retour à Gorée en janvier 1819, Mollien regagne la France à bord de
la Normande. Il parvient au Havre le 23 mars de la même année.
L’explorateur obtient bientôt la notoriété auprès du public cultivé
en publiant quelques années plus tard, en 1822, le récit de son voyage, Voyage
dans l’intérieur de l’Afrique aux sources du Sénégal et de la
Gambie, fait en 1818, par ordre du gouvernement français.
En 1823, Mollien effectue un nouveau voyage en Amérique du Sud. Il
parcourt notamment la Colombie. Quelques années plus tard, en 1828, le
fonctionnaire est nommé consul à Haïti. De 1831 à 1848, il occupe
ensuite la même fonction à La Havane avant d’être mis à la retraite
par le gouvernement de la Seconde République. A partir de 1856,
l’ancien explorateur parcourt la Chine et l’Inde.
Gaspard Théodore Mollien meurt à Nice le 28 juin 1872.
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