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Jean-François MILLET
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Jean-François MILLET
(Gruchy, 4 octobre
1814 - Barbizon, 20 janvier
1875)
Français.
Peintre.
par Jean-Marc Goglin
Quelques dates :
1840, expose pour la
première fois au Salon.
1848, Le Vanneur.
1849, s’installe à Barbizon.
1855, Angélus.
1857, Les
Glaneuses.
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Jean-François Millet
naît dans une ferme, à Gruchy, dans la Manche, le 4 octobre 1814. Il est
l’aîné d’une famille de huit garçons. Son enfance est marquée par
les travaux de la terre, auxquels il participe. Sa grand-mère maternelle,
de sensibilité janséniste, exerce une influence profonde sur sa
formation religieuse et morale, tandis qu’un grand-oncle, curé et
paysan, lui enseigne le latin.
Durant sa jeunesse, Jean-François Millet montre peu d'empressement à fréquenter
l'école de Gréville dont dépend son hameau. Seul le dessin l’intéresse.
Aussi ses parents, frappés par ses dons, décident de le mener à
Cherbourg, en 1833, chez le peintre Mouchel, afin que celui-ci lui
enseigne son art. Mais la mort brutale de son père l’oblige à rentrer
à la ferme afin de prendre en charge l’exploitation familiale. Sa mère
et sa grand-mère, persuadées de sa réussite dans le dessin, le laissent
cependant repartir à Cherbourg en 1835. Millet poursuit alors son
apprentissage chez Langlois de Chèvreville. Celui-ci comprend son tempérament
et l’encourage. Il lui obtient une bourse à Paris. En janvier 1837,
Millet se rend dans la capitale. Il effectue un passage dans l’atelier
de Paul Delaroche où ses condisciples le surnomment " l’homme
des bois ", en raison de ses origines et de son caractère.
Millet ne s’y plaît pas et renonce bientôt au concours académique. Il
préfère fréquenter le Louvre afin d’étudier Mantegna, Giorgione,
Lesueur et surtout Michel-Ange et Poussin.
Millet expose pour la première fois au Salon de 1840. Il regagne ensuite
Cherbourg où il épouse Pauline Ono, au mois de novembre 1841. Ils
s’installent tous deux à Paris l’année suivante. Mais la vie des
jeunes mariés est misérable. Pauline, de constitution fragile, ne résiste
pas aux privations et succombe, phtisique, en avril 1844. Le peintre
laissera de Pauline quelques portraits émouvants. Il décide alors de se
retirer au Havre. A cette époque, les critiques remarquent ses toiles
mythologiques, telle l’Offrande à Pan, réalisée en 1845.
Millet est de retour à Paris avec sa seconde compagne, Catherine Lemaire,
rencontrée à Cherbourg, dont il aura neuf enfants. Il l’épousera
civilement en 1853 et religieusement seulement quelques jours avant sa
mort.
En 1846, Millet réalise des études de nus, présentées souvent de dos
cependant. L’artiste réalise également une série de portraits, fort
appréciés de la clientèle bourgeoise de province. Le modelé en est énergique,
à l’image de ses représentations des officiers de marine. A partir de
1847 cependant, il s’oriente vers les thèmes populaires, représentant
ouvriers ou campagnards. Au salon de 1848, il expose Le Vanneur, œuvre
en pied et en action, prototype d’une fameuse série. L’original,
aujourd’hui détruit, est acquis par le ministre Ledru-Rollin. Millet
est alors perçu par le public comme un peintre social.
En juin 1849, Jean-François Millet quitte Paris, une ville qu’il
n’apprécie pas, pour fuir à la fois le choléra et la foule. Il
s’installe alors à Barbizon, près de la forêt de Fontainebleau où
s’est constituée une colonie de peintres depuis 1825. L’artiste loue
une masure paysanne et aménage une grange en atelier. Il retrouve ainsi
le climat de son enfance. Jean-François Millet ne quitte plus désormais
Barbizon mis à part lors de quelques voyages épisodiques, notamment en
Franche-Comté, au mois de septembre 1860, et lors de deux séjours à
Gruchy, entre les mois de juin et de septembre 1854, après le décès de
sa mère, d’août 1870 à novembre 1871, pendant la guerre
franco-prussienne et la Commune de Paris. Millet vit maintenant auprès de
son ami le peintre Théodore Rousseau.
L’artiste s’évertue désormais à glorifier par ses toiles la vie
paysanne. Cependant, Jean-François Millet ne s’intéresse pas aux
paysans en tant que classe sociale. Il ne souhaite montrer que l’éternité
de leurs gestes. Alors que ses contemporains, tels Constant Troyon ou
Jules Breton, idéalisent leurs sujets des campagnes dans le sens
moralisateur de la mentalité bourgeoise et dans le style décoratif qui
plaît à la clientèle fortunée, Millet tente de dégager, avec la plus
grande rigueur picturale, l’essence de la condition humaine aux champs.
Le cycle paysan de Millet comprend des figures isolées et des groupes en
activité. Le Semeur, réalisé en 1850, est le premier succès du
peintre. Le Repas des moissonneurs est ainsi exposé au Salon de
1853. De 1855 à 1857, il peint le célèbre Angélus, maintes fois
reproduit, pastiché, commenté et critiqué. Léon Gambetta y verra
d’ailleurs, en 1873, l’affirmation dans la peinture d’un rôle
moralisateur et éducateur. Vient ensuite La Lessiveuse en 1861 et
auparavant, en 1857, Les Glaneuses. Cette dernière œuvre illustre
parfaitement la peinture paysanne et réaliste de Millet. Elle représente
trois femmes qui travaillent au champ après que la moisson vienne d’être
faite. Celles-ci ne sont ni belles ni gracieuses, simplement robustes.
Leurs gestes sont lents mais efficaces. Le peintre produit également des
dessins au crayon gras, lesquels se vendent bien aux amateurs de passage
à Barbizon, ainsi que des eaux-fortes. L'œuvre Jean-François Millet
connaît à cette époque une reconnaissance officielle. L'artiste est
fait chevalier de la Légion d'honneur le 14 août 1868.
Les dernières années de l’activité de Jean-François Millet sont
marquées par un retour aux sujets littéraires et religieux. Il achève
notamment L’Eglise de Gréville en 1874 puis la série des Quatre
Saisons. Millet suscite désormais l’admiration de peintres comme
Edgar Degas et surtout Vincent Van Gogh, qui s’est d’ailleurs inspiré
de l’œuvre du peintre de Barbizon. Celle-ci en fait le premier interprète
véritable de la condition paysanne qu’il montre à la fois dans sa réalité
quotidienne et dans sa transfiguration biblique. Ces scènes de la vie
rurale correspondent également au goût de la sentimentalité bourgeoise
face à un monde paysan en pleine mutation, menacé par la révolution
industrielle.
Millet est malade. D'atroces migraines l'empêchent de terminer les
commandes en cours, l'une d'entre-elles était destinée au Panthéon. Le
peintre décède le 20 janvier 1875, à six heures du matin. Ses dernières
paroles sont : " C'est dommage, j'aurais pu travailler
encore ! ". Il est inhumé au cimetière de Chailly, près de la
tombe de son ami Théodore Rousseau.
L’artiste a ouvert à la peinture une nouvelle voie et ses tableaux
connaissent un grand succès aussitôt après sa mort.
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