La lettre d'infos


A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.

S'abonner à la lettre d'infos
 

 L'actualité
sur 19e.org

 
 

 A voir sur le Web

     Vous êtes ici :   Accueil   Biographies   M    >     Louise MICHEL                             Contact

 

Louise MICHEL

(Vroncourt, 29 mai 1830 - Marseille, 9 janvier 1905)


Française.

Homme politique
.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1871, pendant la Commune, garde au 61ème bataillon de Montmartre.
surnomme à présent la " Louve rouge " dans les journaux conservateurs
1873, condamnée, arrive en Nouvelle Calédonie.
1880, de retour à, Paris.
1898, Mémoires de Louise Michel, écrites par elle-même.


 






Louise Michel est née le 29 mai 1830 à Vroncourt, dans le département de la Haute-Marne. Issue de l’union adultérine d’un notable, Laurent Demahis, et de sa servante, Marianne Michel, l’enfant grandit dans le domaine de ses grands-parents. Au sein de ce milieu aisé, Louise Michel reçoit une éducation libérale et voltairienne. Se destinant au métier d’institutrice, elle est placée pendant quelques mois en 1851 en pensionnat à Lagny puis à Chaumont.

Louise Michel obtient alors son brevet de capacité. Après s’être refusée en 1852 à prêter serment à l’Empire, elle songe à ouvrir une école libre à Audeloncourt l’année suivante, mais y renonce faute d'élèves inscrits. L'institutrice renouvelle alors avec succès son projet à Clefmont au mois de décembre 1854 puis à Millières en octobre 1855. Dans ces différents établissements, son enseignement fait d’expériences pédagogiques est emprunt de républicanisme. Cependant le public de ses élèves est volatile et Louise Michel quitte bientôt la Province afin de s’installer à Paris. L’institutrice trouve rapidement à s’employer dans une institution, située au 14 de la rue du Chateau-d’Eau et dirigée par Mme Voillier.

Une période féconde commence alors pour Louise Michel qui profite de son temps libre pour écrire des poèmes. Le 27 janvier 1862, elle devient ainsi sociétaire de l’Union des Poètes et correspond bientôt avec Victor Hugo, l’exilé rencontrée quelques années auparavant. L’institutrice collabore également de manière régulière avec des journaux d’opposition. La fréquentation des réunions publiques et des clubs de discussion lui permet de faire la connaissance de Jules Vallès et de Théophile Ferré, dont elle s'éprend. En 1865, l’institutrice profite ensuite d’un héritage provenant des Demahis pour acquérir un externat et ouvrir un cours, situé au n°24 rue Oudot, avant de renouveler l'expérience en 1868, cette fois-ci rue Houdon.



La guerre de 1870-1871 permet alors à l’institutrice de devenir une figure publique. Tandis que la République est proclamée le 4 septembre 1870 après la défaite de Sedan, Louise Michel s’emploie à partir du mois de novembre au Comité de vigilance républicain du dix-huitième arrondissement de Paris dont elle devient la présidente. Le 28 janvier, le gouvernement provisoire se résigne à signer un armistice avec l’ennemi. Le 8 février, on procède à l’élection d’une Assemblée nationale qui confie bientôt l’exécutif à Adolphe Thiers et s’installe ensuite à Versailles.

Paris assiégé connaît alors un sursaut patriotique. La ville est en insurrection, la Garde nationale se fédère. Dans la nuit du 17 au 18 mars 1871, Louise Michel se joint à la foule qui empêche la reprise par l’armée versaillaise des canons situés sur la butte Montmartre. La rupture avec le gouvernement est alors consommée, la Commune est proclamée le 28 mars suivant. Celle que l’on surnomme à présent la " Louve rouge " dans les journaux conservateurs est garde au 61ème bataillon de Montmartre. Elle anime également le Club de la révolution ou aide en tant qu’ambulancière le peuple parisien affamé.

Cependant, avec la signature du traité de paix le 10 mai, le retour des prisonniers permet à Thiers de constituer une armée forte de 130.000 hommes. Le 21 mai suivant, les Versaillais entrent dans Paris, commencent alors la reconquête de la capitale et la répression du mouvement communard. Louise Michel participe aux combats de la barricade de Clignancourt. Arrêtée le 24 mai après s'être livrée pour libérer sa mère détenue à sa place, elle est bientôt placée en détention au camp voisin de Satory. Quelques mois plus tard se déroule le procès des insurgés. Après avoir été condamné, son compagnon Théophile Ferré est exécuté le 28 novembre 1871. Louise Michel, qui comparait devant le 4ème conseil de guerre, est condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée.

Placée à partir du 21 décembre 1871 en détention à la prison centrale d’Auberive (Haute Marne), elle est ensuite transférée au mois d’août 1873 à La Rochelle puis à Rochefort. Le 10 décembre suivant, l’insurgée arrive en Nouvelle Calédonie en compagnie de 147 autres proscrits. Ceux-ci sont alors conduits à la presqu'île Ducos, dans un domaine qui leur est assigné. Pendant cette période de détention, Louise Michel se dévoue à l’instruction des populations canaques. Le 8 mai 1879, sa peine est commuée en déportation simple. Nommée institutrice à Nouméa au mois de juin 1880, elle se charge de l’enseignement aux enfants de déportés. Le 10 juillet de la même année, l’Assemblée nationale vote la grâce de tous les condamnés de la Commune pour laquelle milite depuis plusieurs années Victor Hugo. De retour à Paris le 9 novembre suivant, Louise Michel reçoit alors un accueil triomphal à la gare Saint Lazare.-



Louise Michel poursuit ensuite son existence de militante libertaire. En détention cependant, ses convictions politiques ont évolué vers l’anarchisme. Cette adhésion au mouvement libertaire, peu structuré à l'époque, lui laisse tout de même une grande latitude de mouvements et de paroles. Le 4 janvier 1881, Louise Michel fait l’éloge funèbre d’Auguste Blanqui inhumé au cimetière du Père Lachaise. Le 14 juillet suivant, elle assiste à Londres au congrès anarchiste qui décide de l'autonomie des fédérations régionales et  voit l’avènement de la " propagande par le fait " comme moyen d’émancipation des classes laborieuses. Le 9 mars 1883, elle prend la tête à Paris d’une manifestation contre le chômage, de l'esplanade des Invalides à la place Maubert, où flotte le drapeau noir. L’attroupement est bientôt dispersé par les forces de police ; des commerces sont alors pillés par la foule. Arrêtée quelques semaines plus tard, Louise Michel est condamnée le 23 juin 1883 à six ans de réclusion et incarcérée à la prison de Clermont-de-l’Oise. Le 14 janvier 1886, la militante anarchiste est enfin libérée à la suite d’une grâce présidentielle et après trente mois de détention.

Le 3 juin de la même année, Louise Michel prend alors la parole aux côtés de Jules Guesde, leader du parti ouvrier français, en faveur des grévistes de Decazeville impliqués dans l'affaire Watrin. Le discours prononcé à l'occasion lui vaut d'âtre condamné de nouveau condamné, à quatre mois de détention cette fois-ci, pour "incitation au meurtre". Parcourant ensuite la France et la Belgique,  elle multiplie les conférences et les réunions publiques. L’oratrice prend alors la parole et s’enflamme en exposant ses thèses libertaires. Elle participe également aux manifestations qui rythme la vie du monde ouvrier, appelant alors en 1888 à la grève générale. Certains excès de vocabulaire lui valent de nouveaux séjours en détention. Au mois de juillet 1890, l’anarchiste prend ensuite le chemin de Londres où elle fonde une école sous l’égide du Groupe libertaire de langue française.

Elle partage dès lors son temps entre la France et l’Angleterre. Au mois de juin 1896, la capitale londonienne accueille le Congrès international socialiste des travailleurs auquel assiste Louise Michel. A cette occasion, les anarchistes sont exclus du mouvement ouvrier suivant l’avis de la majorité marxiste de ses militants. Dans les années qui suivent, la " Vierge rouge " poursuit néanmoins ses tournées dans le Nord de la France, agité à cette époque par les grèves. Cependant ses conférences connaissent un succès moindre, l’assistance se raréfiant en raison des mots d’ordre diffusés auprès des ouvriers par les syndicalistes qui lui sont hostiles. En 1898, l’infatigable militante s’occupe également à l’édition de ses œuvres. Des vers prennent ainsi place à côté de ses Mémoires de Louise Michel, écrites par elle-même, publiées le 13 mars 1886.



Une pneumonie qui l’atteint en 1902 la laisse affaiblie. Louise Michel décède le 9 janvier 1905 à Marseille. Son cercueil est alors transporté jusque Paris. Le 21 janvier suivant, un imposant cortège accompagne le corps de Louise Michel au cimetière de Levallois-Perret où il est placé, suivant ses vœux, dans le caveau familial aux côtés de celui de sa mère.