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Herman MELVILLE
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Herman MELVILLE
(New York, 1er
août 1819 - New York, 28
septembre 1891)
Américain.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1841-1844, voyage à bord d'un navire baleinier.
1846, Taïpi.
1847,
Omoo.
1851, Moby Dick, or the White Whale.
1866, inspecteur des douanes au port de New York.
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Herman Melville
naît .à New York, le 1er août 1819. Il est le troisième des
huit enfants d’Allan Melville, un négociant d'origine écossaise. Dès
1826, celui-ci connaît des difficultés dans son entreprise, avant de faire
faillite quatre années plus tard. Il décède en 1832 et laisse ainsi sans
ressources les Melville, installés à présent à Albany. A l’âge de
douze ans, Herman doit interrompre ses études secondaires, commencées à
l'Albany Academy en 1830. Afin de gagner sa vie et de subvenir aux besoins
de la maisonnée, il exerce divers métiers. Herman Melville est
successivement ouvrier agricole, vendeur dans un magasin, instituteur et
enfin employé de banque. Il occupe son temps à suivre quelques cours à l’Albany
Classical School, devenant même membre de la société littéraire locale.
En 1837, les Melville s’installe dans
la ville voisine de Lansingburgh.
Deux années plus tard, Melville s’embarque comme garçon de cabine sur un
navire marchand en partance pour Liverpoool, le St. Lawrence. A son
retour l’année suivante, il enseigne quelques mois à Greenbush. A New
York, le jeune homme trouve à s’employer chez un avocat, avant de s’engager
à New Bedford sur le baleinier Acushnet, en partance pour le
Pacifique Sud. Alors qu'il n'est âgé que de vingt-trois ans, commence
alors un voyage qui durera quatre années. La chasse à la baleine, qui
commence le 3 janvier 1841, mène le navire à Rio de Janeiro, avant qu’il
ne franchissement le Cap Horn. Le 9 juillet 1842, l’Acushnet arrive
enfin aux îles Marquises, après dix huit mois passés en mer dans des
conditions éprouvantes de discipline.
Dans l’archipel, Melville déserte avec un camarade de bord, Toby Green.
Il vit alors quatre semaines parmi les indigènes de la tribu des Taipis,
avant de s’enfuir à bord d'un baleinier australien, le Lucy Ann.
Le 20 septembre 1842, à la suite d’une mutinerie à bord à laquelle il a
participé, Melville est débarqué à Tahiti et mis aux arrêt. Jugé et
condamné, il est néanmoins engagé comme harponneur sur le Charles
& Henry, qui s’apprête à quitter Papeete. Après un voyage de
six mois jusqu’à l’archipel des Hawaï, le marin reprend sa liberté à
Lahaina, le 2 mai1843. A Honolulu, alors qu’il vient de signer un contrat
qui le lie à une maison de commerce britannique, Melville s'engage comme
simple matelot sur un navire de guerre de la marine américaine, le United
States. A son bord, il arrive enfin à Boston, le 14 octobre 1844.
À son retour aux États-Unis, Melville rejoint sa famille à Lansingburgh.
Il s'installe ensuite à New York, auprès de ses frères, et travaille à
transposer le récit de ses voyages dans des romans d’aventures. Taïpi,
récit d’un séjour de quatre semaines parmi les indigènes d’une
vallée dans les îles Marquises paraît le 27 février 1846, suivi par Omoo
l’année suivante. Ces deux ouvrages connaissent un grand succès auprès
du public, toujours avide d'exotisme. Fort de cette nouvelle notoriété d’écrivain,
Herman Melville est sollicité par les magazines new-yorkais. Il livre des
articles de critique dans The Literary World, ainsi que
quelques textes satiriques pour le Yankee Doodle. Le 4 août 1847,
Herman Melville épouse Elizabeth Shaw, fille d'un magistrat - chief
justice - de Boston. Le couple, établit à New York, aura quatre
enfants. Au mois de mars 1849, paraît à Londres Mardi and a Voyage
thither, un troisième roman à la tonalité plus ambitieuse. C’est un
échec et les Melville sont maintenant fortement endettés. L’écrivain se
met alors à écrire comme un forcené, à la vitesse de 3.000 mots par
jour ! Paraissent bientôt deux récits de voyage, Redburn en
1849 et White Jacket l’année suivante, qui ont à son grand
contentement autant de succès que ses deux premiers romans.
De retour d’un voyage en Angleterre au mois de février 1850, le romancier
travaille à présent à la rédaction d’une œuvre d’une tout autre
ampleur, l'histoire d’une chasse après une baleine blanche, une quête
initiatique pour le narrateur qui révèle également toute l’étendue de
la monstruosité de l’Homme. Au mois de septembre 1851, Melville fait l’acquisition
d’une ferme dans les Berkshires, près de Pittsfield, dans le
Massachusetts. A cette époque, il se lie d’amitié avec son illustre
voisin, Nathaniel Hawthorne. Le 18 octobre suivant, paraît enfin Moby
Dick, or the White Whale, qui connaît malheureusement un accueil
médiocre. On attend en effet de Melville davantage de légèreté et
surtout du rêve, mais celui-ci a choisit d’engager son œuvre dans une
autre direction. Au printemps 1852, paraît Pierre ou les Ambiguïtés,
un roman qui traite de l’inceste. Nouvel échec commercial. Fort
heureusement, Herman Melville collabore régulièrement au Putnam's
Monthly Magazine, à qui il envoie des nouvelles comme Bartleby the
scrivener, Benito Cereno ou Israël Potter. En 1856,
certaines d’entre-elles seront réunies en volume dans les Piazza
Tales. L’année
suivante, paraît son dernier roman, intitulé The Confidence Man (Le
Grand Escroc). Cette critique violente du culte de l’argent aux États-Unis
s’inscrit dans la lignée de ses œuvres précédentes, toutes marquées
par un profond pessimisme.
L’écrivain connaît maintenant des problèmes de santé. Son moral est
atteint et ceci décide son beau-père, le juge Shaw, à l’aider à
financer un long voyage outre-Atlantique. Après avoir quitté le continent
américain, le 11 octobre 1856, Melville gagne l’Écosse et l’Angleterre,
avant de faire une croisière en Méditerranée. De retour le 20 mai 1857,
suivant l’exemple de Mark Twain ou de Ralph Emerson, il entreprend une
grande tournée de conférences à travers le Tennessee, le Wisconsin,
jusque Chicago. L’écrivain fait le récit de ses nombreux voyages dans
les Mers du Sud et sur le " vieux continent, avant d’abandonner
en 1859 devant le peu de succès que connaît l’entreprise.
Au mois d’avril 1860, Herman Melville renonce à un tour du monde, un
voyage qu’il devait effectué en compagnie de son frère Allan, capitaine
du Meteor. En 1863, ses difficultés financières l’amènent à
céder sa propriété de Pittsfield et regagner New York. Enfin, trois ans
plus tard, l’écrivain obtient un poste dans la haute administration,
réalisant une ambition vieille d’une quinzaine d’années pour laquelle
il avait multiplier les démarches auprès des gouvernements successifs. Ce
poste d’inspecteur des douanes au port de New York, qu’il occupera près
de vingt années jusqu’à sa démission en 1885, lui apporte enfin la
sécurité matérielle.
En 1866, ceci lui permet de publier à compte d'auteur Battle-Pieces and
Aspects of the War, des poèmes qui lui ont été inspirés par la
guerre civile. En 1875 et grâce à l’aide financière d‘un de ses
oncles, paraît également Clarel, Poèmes et Pèlerinage en Terre sainte.
Viennent ensuite John Marr et Autres marins en 1888, ainsi que Timoléon
en 1891. A présent oublié de ses contemporains, Melville vit reclus dans
la solitude. Il travaille encore à un récit de mer, Billy Budd, gabier
de misaine, achevé au printemps 1891. Herman Melville décède le 28
septembre suivant.
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