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James Clerck MAXWELL
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James Clerck MAXWELL
(Edimbourg,
le 13 juin 1831 – Cambridge, 5 novembre 1879)
Ecossais.
Physicien.
par
Sylvain Logerot
Quelques dates :
1865, lui est attribuée la chaire de
" philosophie naturelle " à Aberdeen en Ecosse.
publie son premier article
important à propos de l'électricité, " On Faraday’s lines of
Force ".
1861, publie un second article sur l’électricité " On
physical lines of force ".
1864, présente devant la Royal Society un
mémoire intitulé A Dynamical Theory of the Electromagnetic Fields.
1865, conférence " Baker " sur sur la viscosité des gaz.
1867,
énonce la loi de distribution des vitesses
dans un gaz en équilibre dans " On the Dynamical Theory of
Gases ".
1871,
premier titulaire de la
chaire Cavendish de physique de l’université de Cambridge.
1873, Traité
sur l’électricité et le magnétisme.
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Théoricien de
génie, Maxwell est un des plus grands physiciens du XIXème siècle. Il
occupe une place à part dans l’histoire des sciences puisque ses travaux
clôturent la physique classique et les trois directions que celle-ci
avait pris, celle de Newton, à
savoir la chaleur et les gaz, la lumière et l’électricité, et donnent
naissance à la physique moderne, celle du XXème siècle : la
physique statistique. Cette réputation de rôle charnière dans
l’histoire de la physique lui a été décernée par Einstein lui-même.
Newton et Maxwell ont ceci en commun d’avoir mis fin à une époque et
lancé la science vers d’autres routes.
James Clerk
Maxwell est né le 13 juin 1831 – année où Faraday découvre le phénomène
de l’induction – à Edimbourg en Ecosse. En 1839, alors qu'il a huit ans,
sa mère décède. Pris en charge par un précepteur, l'enfant entre deux
années plus
tard à l’académie d’Edimbourg. Il a alors dix ans et son arrivée ne
passe pas inaperçue. Doté d’un fort accent écossais et de vêtements
surprenant dessinés par son père, ses camarades le surnomme rapidement
" l’idiot ". Mais
très rapidement, il démontre ses brillantes dispositions. A l’âge de
quinze ans, il obtient sa première publication, un article sur le tracé géométrique
des ovales auprès de la Royal Society d’Edimbourg. A partir de ce
moment, son professeur de physique laisse à sa disposition le matériel
du laboratoire. Il commence alors ses premières expériences, sur la
vision des couleurs notamment, sujet sur lequel il travaillera sa vie
durant.
En 1850, Maxwell
entre à
l’université de Cambridge où enseigne William Thomson (futur Lord
Kelvin). Celui-ci sera pour le savant écossais une sorte de parrain tout
au long de sa carrière. A Cambridge, lors d’un concours de fin
d'études, il démontre le théorème de Stockes (qui est alors un
de ses professeurs) sur une propriété des champs de vecteurs, théorème
dont il se resservira pour les fameuses " équations de Maxwell
". Lors de la même période, notre savant étudie les anneaux de
Saturne (pour un concours également) et démontre qu’ils sont constitués
de petits blocs solides indépendants.
Au terme de ses
études à Camdbridge, lui est attribuée la chaire de " philosophie
naturelle " à Aberdeen en Ecosse. Le 11 décembre 1865, Maxwell
publie son
premier article important à propos de l'électricité, " On
Faraday’s lines of Force ". Les travaux de Faraday furent pour
lui une grande source d’inspiration. Il va réussir là où son
prédécesseur avait échoué (certainement par manque de formation
universitaire) : uniformiser et mathématiser l’électromagnétisme
à travers les lois qui portent son nom. Il ne cessera jamais de rendre
hommage à l’importance des travaux de Faraday sur son œuvre. Einstein
comparait d’ailleurs le rôle joué par Faraday vis-à-vis de Maxwell à
celui joué au XVIIème siècle par Galilée vis-à-vis de Newton.
Chose
importante, cet article préfigure la manière de travailler de Maxwell.
Celui-ci cherche des analogies avec un domaine déjà connu. Ici, il va
s’appuyer sur une analogie entre l’électromagnétisme et
l’hydrodynamique (étude des écoulements d’eau). Cela va lui
permettre ensuite d’exprimer les lois de l’électromagnétisme en
langage mathématique. Il invente pour cela la notion de « potentiel-vecteur »
qui est lié par le temps au champ électrique et par l’espace au champ
magnétique. Le champ électromagnétique est donc une onde, une
oscillation qui varie dans le temps et se propage dans l’espace. C’est
un changement qui dépasse la mathématisation. Pour la première fois, on
ré-exprime les connaissances de l’époque (les effets de l’électromagnétisme)
non pas comme une action à distance de l’effet - de type Newtonien
(comme la gravitation par exemple) - mais comme la transmission de
l’effet dans l’espace qui nous entoure. Quelque part, c’est
l’espace qui est agissant. Sans lui, la propagation n’est pas
possible, ce qui n’est pas le cas avec la gravitation
En 1861, Maxwell
publie un
second article sur l’électricité " On physical lines of
force ", dans lequel il pousse encore plus loin ses analogies.
Cela va lui permettre de mathématiser sous forme différentielle la loi
de l’induction de Faraday. Le phycisien réussi à faire entrer le
facteur temporel dans cette mathématisation. Dans cet article, il imagine
l’espace qui nous entoure comme étant un milieu doté de propriétés
élastiques (" l’éther "). Ce milieu permet donc la
transmission des oscillations électromagnétiques dans l’espace. Cet éther
n’est qu’une hypothèse de travail pour Maxwell. Or, à cette époque,
deux physiciens allemands (Kohlrausch et Weber) ont démontré que la
vitesse de propagation de ces ondes électromagnétiques était identique
à celle de la lumière. Il existe donc bien un phénomène de déplacement.
Pour l'expliquer, Maxwell a alors le génie d’imaginer que la lumière
est de nature électromagnétique. A noter qu’à cette époque, notre
savant est obligé de partir travailler au King’s College de Londres,
le College d’Aberdeen ayant fusionné avec un autre a supprimé du
personnel pour éviter les doublons de professeurs…
Le 27 Octobre
1864, il présente devant la Royal Society un mémoire intitulé A Dynamical Theory of the Electromagnetic Fields. Maxwell
n’y fait plus référence à l’éther et se concentre sur le champ électromagnétique
qu’il décrit à l’aide de 4 équations (les célèbres équations de
Maxwell). Celles-ci permettent alors de décrire et d’expliquer tout ce
que le monde scientifique connaît alors sur les phénomènes électrostatiques
et électromagnétiques. Précisons cependant que la vérification expérimentale
de la nature ondulatoire des perturbation électromagnétismes ne sera
apporté que 23 ans plus tard, en 1887, par l’allemand Heinrich Hertz.
Maxwell ne connaîtra jamais cette vérification, il mourra neuf ans
auparavant.
En 1865,
Maxwell quitte Londres et regagne sa région natale, à Glenlair, pour des
raisons de santé. Il entreprend la rédaction de son Traité sur
l’électricité et le magnétisme, où sont regroupés toutes les
connaissances de l’époque sur ce domaine. Ce traité ne sera publié qu’en 1873. Dès
cette époque, le savant écossais se lance sur un autre terrain de
recherche, la physique statistique, un domaine qui touche le mathématisation
de la physique. Il travaille donc toujours à la fondation d’une
physique plus moderne. Aidé par sa femme pour ses expériences, il se
penche principalement sur la viscosité des gaz. Citons pour mémoire la
conférence " Baker " en 1865 ou la publication d’un
article résumant ses travaux l'année suivante.
D’une manière
générale, Maxwell s’intéresse aux gaz depuis la lecture des mémoire
de Rudolf Clausius en 1859 dans lesquels celui-ci introduit la notion de
libre parcours moyen (qui est le déplacement d’une molécule de gaz
entre 2 chocs). Il est en effet admis à l’époque que les gaz sont
constitués de molécules en mouvement, ce qui entraîne inévitablement
des chocs de celles-ci entre elles ou contre les parois. C’est ce phénomène
qui est responsable de la pression d’un gaz. Pour Clausius, les molécules,
entre 2 chocs, se meuvent toutes à une même vitesse dépendant de la
température. Cette hypothèse ne convainc pas Maxwell puisque la présence
de ces chocs modifie nécessairement la vitesse des molécules. Il faut
donc savoir exprimer mathématiquement la vitesse d’une molécule
quelconque à un instant t de sa trajectoire. C’est avec cette étude
que Maxwell quitte la physique classique. Il y a trop de molécules dans
un gaz et il est impossible de connaître toutes les vitesses de toutes
les molécules. De là découle la notion de physique statistique. A
travers deux publications, en 1860 dans Illustrations of the Dynamical Theory of Gases, puis surtout dans
On the Dynamical Theory of Gases en 1867, Maxwell énonce la loi de
distribution des vitesses dans un gaz en équilibre qui est une formule
statistique. L’expression et l’interprétation d’un phénomène
physique réel par une démonstration statistique est une première :
La physique moderne est lancée ! Dorénavant, beaucoup de
scientifiques vont revoir les principes fondamentaux à travers le prisme
de la physique statistique ce qui ne sera pas sans poser de problèmes
philosophiques (les notions de hasard et d’indétermination dans les
sciences).
En 1870, le duc
de Devonshire, chancelier de Cambridge, décide de créer au sein de
l’université de Cambridge un laboratoire de physique et une chaire
portant le nom de Cavendish (qui est un de ses lointains parents) en
l’honneur de ce grand scientifique. Ce « laboratoire Cavendish »
deviendra un des plus prestigieux au monde et les plus grands
scientifiques anglais de la fin du XIXème et du XXème siècle auront
l’honneur de le diriger. Maxwell sera le premier titulaire de la chaire
Cavendish à partir de 1871 et supervisera donc les travaux de
construction du laboratoire. Pourtant, il n’était pas le premier
pressenti pour ce poste. Seulement, Lord Kelvin (pour rester à Glasgow)
puis Helmholtz (pour rester à Berlin) ont, avant lui, refusé le poste.
En 1874, le laboratoire est terminé. Avec ce poste, notre savant hérite
de toutes les archives de Cavendish. Il y découvre des trésors, des découvertes
jamais révélées ou antérieurs à d’autre scientifiques. Maxwell
deviendra donc éditeur de Cavendish, activité qui lui plait beaucoup. Très
bon vulgarisateur, il publie nombres d’articles dans l’Encyclopedia
Britannica.
Le
5 novembre 1879, James
Clerk Maxwell décède
prématurément, à l’âge de quarante-huit ans, des suites d’un cancer.
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