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Édouard Alfred MARTEL
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Édouard Alfred MARTEL
(Pontoise, 1er
juillet 1859 - Montbrisson, 3
juin 1938)
Français.
Spéléologue.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1879, visite en Autriche la grotte d’Adelsberg, le plus
vaste système de cavernes alors connu en Europe..
1889, Les Cévennes.
1894, Les Abîmes.
1895, fonde la Société de spéléologie.
1897, découverte en 1897 de l’aven Armand, sur le causse
Méjean en Lozère.
1908, L’Évolution souterraine.
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Édouard Alfred Martel naît à
Pontoise le 1er juillet
1859. Issu d’une famille de juristes, il effectue de brillantes études
au lycée Condorcet à Paris. Le jeune homme s’initie à la géographie
et aux sciences naturelles. Cette passion trouve son origine dans les
voyages effectués pendant son enfance en compagnie de ses parents, époque
où il découvre le monde souterrain. En 1866 en effet, la famille Martel
en villégiature dans les Pyrénées effectue la visite des grottes de
Gargas. D’autres séjours offrent également au jeune homme la
possibilité de parcourir l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne. Grand
lecteur de l’œuvre de Jules Verne, Édouard Alfred Martel remporte en
1877 le premier prix de géographie au concours général. En 1879, il
visite en Autriche la grotte d’Adelsberg, le plus vaste système de
cavernes alors connu en Europe. Après avoir effectué son service
militaire et obtenu une licence de droit, Édouard Alfred Martel devient
en 1886 avocat agréé auprès du tribunal de commerce de la Seine.
Le magistrat parisien consacre ses loisirs et ses périodes de vacances à
voyager à travers la France. Il profite de ses déplacements pour
effectuer des travaux de cartographie. A partir de 1883, il s’attache
notamment aux plateaux désolés des Causses, creusés par les gorges du
Tarn, de la Jonte, de la Dourbie et du Lot. Le 27 juin 1888, il s’engage
ainsi avec quelques autres compagnons dans une cavité rocheuse où coule
un ruisseau connu sous le nom de Bramadiau. Deux kilomètres de galerie
sont bientôt reconnus par l’expédition. Édouard Alfred Martel publie
l’année suivante un recueil de souvenirs et d’observations, Les Cévennes,
dans lequel il montre les beautés de la région. Puis, en 1894, paraît Les
Abîmes. L’auteur décrit dans ce nouvel ouvrage le monde souterrain
découvert pendant les années précédentes. En effet, pendant les six
campagnes menées de 1888 à 1893, Édouard Alfred Martel a visité 230
cavités et reconnu 250 kilomètres de galeries dont il a effectué les
relevés précis. Il raconte ainsi dans son ouvrage ces explorations en
compagnie du forgeron Louis Armand, ces descentes acrobatiques dans les
puits verticaux, assis sur un bâton attaché à une longue corde en son
milieu, habillé en costume de ville et coiffé de son chapeau melon. Le
public s’initie ainsi à la " spéléologie ", terme
qu’il préfère à celui de " grottologie ".
L’ouvrage, couronné par l’Académie des sciences, procure à Édouard
Alfred Martel la renommée et la notoriété.
Le spéléologue multiplie ensuite les exploits. Il s’intéresse en
priorité aux souterrains des Causses mais visite également les cavernes
des régions calcaires de Savoie, du Jura, de Provence ou des Pyrénées.
L’ensemble du continent européen devient bientôt son terrain de
parcours. Après quelques explorations en Belgique, il se rend en Autriche
en 1893 puis voyage en Dalmatie et en Bosnie-Herzégovine. Au Monténégro,
il étudie le cours de la Trebinjicica, la plus longue rivière
souterraine du monde. En Grèce, il s’intéresse aux régions marécageuses,
aux relations entre les eaux stagnantes de la surface et le réseau
hydrologique souterrain. Quelques nouvelles explorations en Grande
Bretagne sont la matière d’un compte rendu, Irlande et cavernes
anglaises, publié en 1897.
En 1895, Édouard Alfred Martel fonde la Société de spéléologie. Il
lance également le bulletin périodique Spelunca. A partir de
1899, la passion l’emporte définitivement et le spéléologue se détache
de ses activités professionnelles pour se consacrer uniquement aux
recherches scientifiques. Sa dixième campagne de fouilles et la découverte
en 1897 de l’aven Armand, sur le causse Méjean en Lozère,
connaissent un retentissement national. C’est en effet la plus
importante révélation depuis celle du gouffre de Padirac, près de
Rocamadour, en 1889. Dans ce dernier lieu, plusieurs expéditions effectuées
à la même époque lui permettent de le rendre accessible au public.
Celui-ci se passionne d’ailleurs pour ses recherches. Plus d’un
millier de spectateurs assistent en 1890 à l’une de ses descentes.
En 1901 et 1902, 150 cavités sont visitées en France, en Suisse et en
Belgique. Ces dernières explorations lui permettent de rédiger Les
Cavernes et les rivières souterraines de la Belgique. En 1903 et à
la demande du gouvernement russe, il visite le littoral de la mer Noire.
En 1908 et 1909, Édouard Alfred Martel travaille à la demande du ministère
de l’agriculture dans les Pyrénées, au Pays Basque notamment. Ces années
ont vu la rédaction et la publication de L’Évolution souterraine,
la synthèse des travaux accomplis par le spéléologue. En 1910, celui-ci
est en Macédoine et en Asie mineure. Puis, en 1912, il se rend aux États-Unis
sur l’invitation de la société de géographie de Washington, s’étonnant
d’ailleurs du peu d’intérêt que l’on porte à son art
outre-Atlantique.
Le déclenchement de la guerre met bientôt fin à ses explorations. Édouard
Alfred Martel sert en tant qu’infirmier bénévole. Il se retire ensuite
en Provence de 1917 à 1919 avant de reprendre ses activités
scientifiques. Il multiplie alors les conférences et les publications :
un Nouveau Traité des eaux souterraines en 1922, Les Causses et
gorges du Tarn en 1926, La France ignorée en 1928. L’année
précédente, il a présidé à l’inauguration de l’aven Armand qui
est désormais lui aussi ouvert au public.
A partir de 1936 cependant les problèmes de santé se multiplient. Édouard
Alfred Martel décède le 3 juin 1938 dans son château de la Garde, près
de Montbrisson, après avoir consacré sa vie à la spéléologie
naissante et visité 1.500 grottes dans le monde entier.
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