|
A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.
|
|
| |
sur 19e.org |
|
|
|
Vous êtes ici :
>
Édouard MANET
|
|
Édouard MANET
(Paris, 23 janvier 1832 - Paris, 30 avril
1883)
Français.
Peintre.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1852, fréquente l’atelier de Thomas Couture.
1861, le Joueur de
guitare espagnol, est admis au salon de l’Académie.
1863, le Bain (ou le Déjeuner sur l'herbe).
1865, Olympia
1874, refuse d’exposer avec ses amis
impressionnistes chez le photographe Nadar.
1881, se voit attribuer à cette occasion une médaille par
l’Académie des Beaux-Arts.
.
|
|
Édouard Manet naît
à Paris le 23 janvier 1832. Sa
famille est issue de la grande bourgeoisie. Son père, Auguste Manet, est
ainsi magistrat, tandis que sa mère, née Eugénie-Désirée Fournier, est la
fille d'un diplomate en poste à Stockholm, à la cour de Suède. Dès l’âge
de dix ans, l’enfant entre au collège Rollin. Il y fait la connaissance
d’Antonin Proust, et ensemble, les deux amis assistent avec assiduité aux
cours facultatifs de dessin et d’art. A la même époque, en compagnie de
son oncle, Charles Fournier, qui lui ouvre les portes du Louvre et des musées
parisiens. Édouard Manet fait la découverte des œuvres des grands maîtres,
dont il réalise des copies.
Après avoir achevé ses études
secondaires cependant, en opposition avec son père qui souhaitait que le
jeune homme fasse son droit, il choisit d’embrasser une carrière
militaire et ambitionne ainsi de devenir officier de marine. En 1848
cependant, Édouard Manet échoue au concours d’entrée à l'École navale.
Celui-ci nécessite de solides connaissances en mathématiques. Afin de lui
faire prendre conscience de la réalité du quotidien de la vie de marin au
long cours, son père le fait embarquer sur un navire-école, le
Havre-et-Guadeloupe, en partance pour Rio de Janeiro.
Suite à un second échec au
concours de l'École navale, Édouard Manet décide de se consacrer à son
autre passion, la peinture, avec le consentement de l’autorité
paternelle. A partir de 1852, le jeune artiste fréquente l’atelier de
Thomas Couture. Il entre rapidement en conflit avec le maître. Même s’il
demeure auprès de ce dernier, Manet n’apprécie guère la peinture
historique. En 1856, il multiplie les voyages à l’étranger et découvre
ainsi l'Italie, puis l'Allemagne et, l'Autriche et
enfin la Hollande. A l’issue de ce voyage de formation, Édouard Manet rompt avec Thomas Couture en 1858. Avant de se quitter, il montre à
celui-ci une toile qui va être présenté au jury organisant le salon de
l’Académie. Couture ne se prive pas de se moquer du Buveur d'Absinthe,
refusé par le jury malgré le soutien d’Eugène Delacroix. Son ancien
élève se réclame davantage du réalisme initié par Gustave Courbet.
Trois années plus tard cependant,
une de ses toiles, le Joueur de guitare espagnol, est admis à
l’exposition, où elle reçoit une médaille, ainsi que la mention « honorable ». Manet
pense alors devenir un peintre « officiel », bénéficiant des
commandes des autorités. En 1863 cependant, une autre de ses œuvres, le Bain
(ou le Déjeuner sur l'herbe), n'est pas retenu par les membres de l‘Académie
des Beaux-Arts. Nombreux sont ceux qui, comme Manet, se voient refuser les
honneurs d’une présentation au public. Le scandale est grand, aussi l'institution
décide d’ouvrir à coté du traditionnel Salon quelques
salles particulières, à destination des œuvres refusées. Les curieux fréquentent
également ces derniers lieux, mais leur intention est surtout de se moquer
des artistes en disgrâce. Alors qu’est fêtée la Naissance de Vénus d’Alexandre
Cabanel, on n’apprécie guère la toile d’Édouard Manet.
Dans les années qui suivent, le
peintre s’éloigne d’ailleurs du grand public, davantage attiré par
l’académisme. En 1865, une autre de ses toiles, Olympia, est de
nouveau admise au Salon. Peu mise en valeur, elle fait néanmoins scandale. A tel
point que des agents sont placés en faction devant l’œuvre du peintre,
afin de la protéger de la foule qui se presse. En 1867, ses
œuvres ne seront pas présentées à l’Exposition Universelle
organisée à Paris. A cette époque, Édouard Manet et quelques autres, se
retrouvent fréquemment au café Guerbois, à proximité de son appartement.
Une aversion commune pour l’académisme rassemble ce cercle d’artistes,
dont Manet est l’aîné. Il refusera cependant d’exposer en leur
compagnie en 1874 chez le photographe Nadar.
Avec la déclaration
de guerre à la Prusse au cours de l’été 1870, il s'engage dans la Garde
Nationale. Dans la décennie qui suit, l’artiste continue de
peindre, abondamment : Le Chemin de fer en 1872, Le Bal masqué
à l’Opéra en 1873, En Bateau en 1874, La Prune en
1877… Si ses toiles se construisent toujours sur une opposition de blancs
et de noirs, elles se sont éclaircies sous l’influence de Claude Monet et
d’Auguste Renoir, deux des plus illustres représentants du mouvement
impressionniste. Néanmoins, Édouard Manet a toujours mauvaise réputation.
Ce grand bourgeois, qui a des allures de dandy et qui fréquente les
grands boulevards, le glacier Tortoni, comment peut-il peindre d’aussi
mauvaise manière, des sujets si ambigus ? Peu de critiques voient combien
Manet à contribuer à l’évolution de l’art pictural depuis deux décennies.
Aussi Le Linge et L'Artiste sont refusés au Salon de 1876, Nana
en 1877.
Aussi les honneurs ne viennent au peintre que bien
tardivement. En 1881, le Portrait de Pertuiset est exposé
au Salon, mais « hors-concours ». Édouard Manet se voit
attribuer à cette occasion une médaille par l’Académie des Beaux-Arts.
La même année, le 30
décembre, il est bientôt nommé chevalier de la Légion d'honneur, sur l’initiative
de son vieil ami Antonin Proust, devenu ministre. L’artiste peindra encore
Un Bar aux Folies-Bergères. Il est gravement malade et
souffre de plus en plus de la jambe gauche qui le fait boiter. Bientôt, les
médecins doivent l’amputer. Dix jours plus tard, Édouard Manet décède
à Paris, le 30 avril 1883. Le peintre est inhumé au cimetière de Passy.
|