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Stéphane MALLARMÉ
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Stéphane MALLARMÉ
(Paris, 18 mars 1842 -
Valvins, 9 septembre 1898)
Français.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1863, nommé au Lycée de Tournon, en Ardèche.
1866, le Parnasse contemporain publie dix de ses
poèmes.
1871, nommé chargé de cours au Lycée Fontanes, à
Paris.
1876, L’Après midi d’un faune.
1883, Paul Verlaine lui consacre un chapitre dans
son étude sur Les Poètes maudits.
1887, Poésies.
1891, Pages.
1896, élu prince des poètes.
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Stéphane Mallarmé
naît le 18 mars 1842 à Paris au sein d’une famille de fonctionnaires dévoués
depuis plusieurs générations au service de l’État. Numa Mallarmé est
ainsi sous-chef à l’Administration de l’Enregistrement et des
Domaines. Le 14 juin 1841, il épouse Élisabeth Desmolins, dont le père
est employé dans son service. Le couple aura deux enfants. La sœur de Stéphane,
prénommée Maria, naît le 25 mars 1844. Avec le décès accidentel de
leur mère, le 2 août 1842, au retour d’un voyage en Italie, les deux
enfants sont élevés par leurs grands-parents maternels.
En 1852, Stéphane Mallarmé entre à Auteuil dans une pension religieuse.
Il se sent alors marginalisé dans l’institution, fréquentée par les
fils de famille. Quelques années plus tard, le 15 avril 1856,
l’adolescent est inscrit au Lycée de Sens, ville où réside son père.
Il effectuera toute sa scolarité secondaire dans l’établissement. En
dehors de ses cours, qui ne le passionnent guère, Stéphane Mallarmé rédige
quelques vers. Pendant l’été 1859, il écrit ainsi un long poème en
deux parties, Sa fosse est creusée, Sa fosse est fermée, réminiscence
d’une disparition qui le marque profondément, celle de sa sœur Maria
au mois d’août 1857.
Enfin reçu bachelier, le 8 novembre 1860, Mallarmé, suivant en cela le
cursus familial, entre en tant que surnuméraire à l’Enregistrement, à
Sens. Toujours épris de littérature, le jeune homme s’imprègne à
cette époque de l’œuvre poétique de Théophile Gautier et surtout des
Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Dans les années qui suivent,
Mallarmé se lie d’amitié avec un jeune professeur de littérature,
Emmanuel des Essarts, nommé récemment au Lycée de Sens. Celui-ci le
distrait par sa conversation de cette morne et pesante vie de
fonctionnaire provincial.
Alors qu’il commence à publier quelques-unes de ses œuvres dans de
modestes revues littéraires, Mallarmé fait la connaissance d’une jeune
allemande, Maria Gehard, demoiselle de compagnie dans une riche famille de
la bourgeoisie locale. Ensemble, les deux amants effectuent plusieurs séjours
en Angleterre, en 1862 puis en 1863, se mariant bientôt dans la capitale
londonienne, le 10 août de cette dernière année. Le 17 septembre
suivant, Mallarmé obtient son certificat d’aptitude à l’enseignement
de l’anglais. Au mois de novembre 1863, il est alors nommé au Lycée de
Tournon, en Ardèche, où le couple s’installe, au n°19 de la rue
Bourbon. Une fille, Geneviève, naît quelques temps plus tard, le 19
novembre 1864.
L’enseignant poursuit son activité littéraire. En 1864, chez des amis
communs, il fait bientôt la connaissance de Frédéric Mistral puis de
Villiers de l’Isle-Adam. Mallarmé, chahuté pendant la journée par ses
élèves, se réfugie le soir venu dans l’écriture. Il s’emploie
ainsi à la rédaction d’Hérodiade. Le 12 mai 1866, le Parnasse
contemporain publie dix de ses poèmes. Nommé au Lycée de Besançon
puis à Avignon où il fréquente les représentants du Félibrige, Stéphane
Mallarmé entame à cette époque une correspondance avec Paul Verlaine.
C’est alors que le poète connaît des problèmes de santé. Son état
neurasthénique rend bientôt nécessaire une mise en congé de longue durée
qu’il sollicite auprès de ses supérieurs le 20 janvier 1870.
Installé maintenant à Paris, au n°3 de la rue Vivienne, Hôtel des Étrangers,
Mallarmé est contraint après quelques mois de repos de reprendre son métier
de professeur d’anglais. Le 25 octobre 1871, il est nommé chargé de
cours au Lycée Fontanes (actuel Lycée Condorcet). Résidant à présent
dans la capitale, le poète ne se mêle que peu à la vie littéraire. Il
fait néanmoins la rencontre d’Arthur Rimbaud, que lui présente son ami
Verlaine, puis d‘Émile Zola. De nombreux autres écrivains lui témoignent
également leur soutien, parmi lesquels Leconte de l’Isle, José Maria
de Heredia, Théodore de Banville ou Catulle Mendés. Après sept années
de silence, Mallarmé se remet alors à la poésie pendant l’été 1873.
L’année suivante, au mois de septembre, il lance une revue, La Dernière
Mode, gazette du monde, qui connaîtra neuf livraisons jusqu’au mois
de janvier 1874. Le 15 mars 1875, les Mallarmé s’installe au n°87, rue
de Rome. En 1876 paraît une édition de L’Après midi d’un faune,
qu’avait refusé deux ans plus tôt l’éditeur Lemerre. Le poète
travaille également à traduire les œuvres d’Edgar Allan Poe. Celle-ci
paraissent, dans La République des Lettres notamment. Mallarmé
est affecté par le décès, le 6 octobre 1879, de son fils Anatole âgé
de huit ans. Et au Lycée Fontanes, les rapports d’inspection se font de
plus en plus durs à son encontre. En 1880 cependant, commencent les
" mardis " de la rue de Rome, des soirées au cours
desquelles l’écrivain reçoit chez lui d’autres poètes.
Stéphane Mallarmé se trouve désormais investi d’une nouvelle notoriété.
Paul Verlaine lui consacre un chapitre dans son étude sur Les Poètes
maudits, qui prend place dans les colonnes de la revue Lutèce
à la fin de l’année 1883. Au mois de septembre 1884, paraît A
Rebours, un roman de Joris-Karl Huysmans, dont le héros, des
Esseintes, professe une grande admiration pour Mallarmé. Le 6 août 1885,
c’est en malmenant l’œuvre de l’écrivain que le critique Paul
Bourde s’en prend aux auteurs dits " décadents "
(bientôt nommé " symbolistes " à l’invitation de
Jean Moréas), dans un article publié dans le journal Le Temps. Au
cours de ces années, Mallarmé, le poète " incompréhensible "
fait la connaissance de l’actrice (et courtisane) Méry Laurent, dont il
devient bientôt l’intime.
D’avril à octobre 1887, est publié un recueil de ses poèmes,
sobrement intitulé Poésies, qui offre au public un large choix de
ses textes. Stéphane Mallarmé occupe maintenant une place importante
dans le monde des lettres. Il complète son activité d’écrivain en
donnant à La Revue indépendante des articles de critique. Ses
" mardis " sont maintenant fréquentés, outre grâce
à la présence des symbolistes, par les poètes de la jeune génération,
Pierre Louys, Paul Valéry ou André Gide entre autres. En 1891, Mallarmé
fait paraître Pages, un volume où est rassemblée la
quasi-totalité de ses poèmes en prose. Il préside maintenant à de
nombreuses manifestations littéraires, au banquet de La Plume qui
réunit les écrivains en vogue notamment.
L’année suivante, le 1er octobre, Mallarmé reçoit enfin à
son domicile son arrêté de mise à la retraite. Celle-ci est vécue
comme une délivrance par l’enseignant. En 1894, paraît un recueil de
morceaux choisis, Vers et Proses. Le 22 décembre de la même année
a lieu à la Société nationale de musique la première audition du Prélude
à l’après-midi d’un faune, mis en musique par Claude Debussy. Le
27 janvier 1896 enfin, Stéphane Mallarmé est élu prince des poètes.
L’année suivante voie la sortie en librairie de Divagations, qui
rassemble l’essentiel de ses articles de critique.
Le 8 septembre 1898, le poète est soudain pris par un accès de
suffocation. Le lendemain matin, Stéphane Mallarmé décède à Valvins
d’un spasme de la glotte. Son corps est inhumé au cimetière de
Samoreau, en Seine-et-Marne.
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