 |
A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.
 |
|
 | |


sur 19e.org |
|
|
|

Vous êtes ici :
>
Jack LONDON
 |
|

Jack LONDON
(San Francisco, 12
janvier 1876 -
Glen Ellen, 22 novembre 1916)
Américain
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1897, participe au Gold Rush, à la nouvelle ruée vers
l'or dans la région du Klondike.
1903, The Call of the Wild (L'Appel de la forêt).
1905, White-Fang (Croc-Blanc).
1909, Martin Eden.
|
 |
John Griffit
London naît à San Francisco, le 12 janvier 1876, de père inconnu – il
s’agit probablement de William Chaney, un astrologue itinérant. Flora
Wellman, sa mère, elle-même spirite, tente alors de se suicider, avant d’épouser
John London, le 7 septembre suivant. Celui-ci est un agriculteur en
faillite, vétéran de la guerre civile, veuf et déjà père lui-même.
Il donne son nom à l’enfant, dont le prénom, John Griffit, se
transforme rapidement en Jack, pour marquer la différence d’avec ce
beau-père, qui assumera par la suite le rôle de père adoptif pour l’enfant.
L'espace de six mois, il est confié à Virginie Prentiss, une nourrice
noire.
En Californie, dans ce monde nouveau et bouillonnant qui se construit,
Jack London ne connaît alors que l'instabilité, celle des changements de
logement tout d’abord. L’enfant est dans la rue dès son plus jeune
âge. Il doit travailler pour amener quelque argent au foyer familial. A
dix ans, Jack London est vendeur de journaux à la criée. Et il exercera
par la suite tous les métiers, licites et illicites, pour un salaire de
dix cents à l’heure le plus souvent : ouvrier dans une
conserverie, docker, pillard dans les parcs ostréicoles… Dans les
environs de San Francisco, l’adolescent fréquente les voyous du port d’Oakland.
Il lit aussi beaucoup pour échapper à ce quotidien, grâce notamment à
la complicité d'Ina Coolbrith, bibliothécaire de la ville. À l’âge de
dix-sept ans, le 20 janvier 1893, Jack London embarque sur une goélette,
la Sophie-Sutherland, qui part chasser le phoque au large du Japon.
A son retour, sept mois plus tard, il s’emploie dans une centrale thermique. Mais la crise
économique le met au chômage. Le 6 avril 1894, il se joint alors à une marche collective
de protestation vers Washington, la capitale fédérale, s’initiant aux
théories socialistes. Le jeune homme vagabonde ensuite à travers le
Canada et les États-Unis. Détenu un mois durant à la prison de Niagara
Falls, Jack London découvre les dures conditions de la vie carcérale. De
retour à Oakland, il travaille dans une fabrique de jute, puis dans
divers ateliers. A peine âgé de vingt ans, il a déjà pleinement
conscience d'être exploité. Pour Jack London désormais, l’American
way of life, ce rêve américain pour lequel des millions d’immigrants
traversent les Océans, lui apparaît comme une imposture. Celui qui
commence à militer dans les rangs des socialistes est bientôt arrêté.
Aussi reprend-il ses études à l'université de Berkeley en 1895. Faute
d'argent cependant, Jack London n’y reste qu'un semestre.
Dans les années qui suivent, il va alors vivre une expérience qui le
marquera à jamais. Au printemps 1897, Jack London quitte la civilisation,
pour participer au Gold Rush, à la nouvelle ruée vers l'or dans
la région du Klondike. Le 30 août, il franchit ainsi la terrible Childhood
pass et parvient à descendre le Yukon avant la fonte des neiges. Le
16 novembre suivant, le jeune prospecteur enregistre sa concession, un
bout de terrain qu’il n’exploitera en fait que trois jours durant...
Le 8 juin 1898, souffrant du scorbut, il quitte ainsi Dawson city et est
de retour de cette aventure, comme beaucoup, sans avoir fait fortune. Dans
le Grand Nord canadien cependant, au contact des trappeurs, des indiens et
du " wild ", Jack London, qui s’est déjà essayé
par le passé à l’écriture, a enfin trouvé sa source d’inspirations
La mémoire riche de ces souvenirs épiques, il se lance dans la
littérature, rédigeant des nouvelles, des shorts stories, pour
les grands magazines. En 1899, commence ainsi une fructueuse collaboration
avec The Overland Monthly. Ces récits d’aventures, cruels et
héroïques à la fois, sont alors du goût du grand public. Le 7 avril 1900, Jack
London publie son premier roman, intitulé Wolf's son (Le Fils
du loup). La même année, il se marie avec Bess Madern. Le couple
aura deux filles, Joan en 1901 et Bess en 1902, avant qu’il ne se sépare. En 1905, Jack
London se remarie avec Charmian Kettredge. Il est alors devenu un
écrivain à succès. A Daughter of the Snows (La Fille
des neiges) parait en 1902, puis l’année suivante The
Kempton-Wace Letters (Rien d'autre que l'amour), un dialogue
épistolaire sur la nature de l’amour, co-écrit avec la militante
socialiste Anna Strunsky. Toujours en 1903, The Call of the Wild (L'Appel
de la forêt), l’histoire de Buck, un chien de traîneau qui
retourne à l'état sauvage, lui donne la célébrité.
En 1902, alors qu’il vient d’être engagé par un journal californien
comme correspondant pour couvrir la guerre des Boers, Jack London, en
route vers Afrique australe, s'arrête à Londres. Dans la capitale
anglaise, il se déguise en clochard et passe alors trois mois au
milieu des ouvriers démunis, des sans logis et des miséreux. De cette
plongée dans les ignobles bas-fonds de l'East End, Jack London tire The
People of the Abyss, (Le Peuple de l'abîme), un pamphlet
dramatique dénonçant la misère croissante provoquée par le capitalisme. En Californie de nouveau, London rédige The Sea Wolf (Le Loup
des mers) en 1904. Plus que jamais militant, l’écrivain se
présente sans succès comme candidat socialiste à la mairie d'Oakland.
Il parcoure ensuite le pays, multipliant les conférences à scandale. Au
mois d'octobre
1905, est publié White-Fang (Croc-Blanc), l’histoire d’un
chien sauvage du Yukon, martyrisé puis domestiqué et finissant ses jours
en Californie. C’est de nouveau un énorme succès d’édition. Repris
par la soif de l'aventure et grâce à ses gains d’écrivain, Jack
London fait construire à grands frais le sloop Snark. En 1907, il
entreprend, avec sa femme Charmian, un voyage autour du monde. Après
avoir navigué dans les îles du Pacifique, l’écrivain tombe malade à
Sydney, en Australie, et rentre en Amérique vingt-sept mois plus tard,
sans avoir réalisé son projet.
Jack London est devenu alcoolique et déjà usé par cette vie
frénétique. Au cours de ces années, il poursuit son œuvre
romanesque. En 1907, dans Before Adam (Avant Adam), le
narrateur s'imagine en homme préhistorique aux prises avec des tribus
ennemies et des fauves. Avec Iron heel (Le Talon de fer) l’année
suivante, Jack London présente une anticipation militante. Il fait ainsi
la description d’une société de castes, née du capitalisme, qui s’impose
aux États-Unis, avant que des résistants socialistes ne parviennent à
installer le communisme. En 1909, Martin Eden est sorte de parabole
négative de son propre réussite où le héros, déçu par le côté
superficiel de sa réussite, se noie volontairement dans les mers du Sud.
A cette époque, le romancier s’est installé en Californie, à Glen
Ellen près d’Oakland, où il s’occupe à l’exploitation de sa
ferme, Beauty Ranch. Celle-ci, dont la construction a englouti
80.000 $, est bientôt détruite dans un incendie.
Avec Radieuse Aurore en 1910, l’écrivain retrouve le Grand Nord.
L’année suivante, ce sont ses voyages en mer qui l’inspirent avec The
Cruise of the Snark (La Croisière du Snark). En 1913,
paraissent également The Abysmal Brute (La Brute des cavernes)
ainsi que The Valley of the Moon (La Vallée de la Lune). Un
nouveau voyage en mer le mène autour du Cap Horn. La même année, John
Barleycorn (Le Cabaret de la dernière chance) raconte
l'itinéraire d'un ivrogne repenti, une autobiographie en somme. Le livre
sera par la suite utilisé par les tenants de la prohibition. En 1915,
vient ensuite The Star Rover (Le Vagabond des étoiles). Au
total, pendant les seize années que dure cette activité littéraire sans
relâche, une cinquantaine d’ouvrages ont paru.
En 1915, avec son épouse Charmian, il séjourne plusieurs mois à Hawaï,
y cherchant le repos. Surmené, l’écrivain est atteint d’urémie et
sa santé s'effondre. Il
quitte avec fracas un parti socialiste, trop tiède à son goût, le 16
mars 1916. Le 22 novembre suivant, Jack London décède à l’âge
de quarante ans, après avoir absorbé une surdose de morphine.
|