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Lola Montès
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Marie-Dolorès
GILBERT,
dite
Lola Montès
(Iristown, Irlande,
23 juin 1818 -
New
York, États-Unis,
17
janvier 1861)
Irlandaise.
Courtisane
et actrice.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1843, " Dona Lola Montès, du théâtre royal de Séville ",
danseuses, se produit dans les théâtres londoniens.
1846, devient la maitresse du roi le roi Louis Ier de
Bavière.
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Marie-Dolorès
Gilbert naît le 23 juin 1818 à Iristown, en Irlande. Fille d’un
officier de l’armée britannique, elle accompagne ses parents aux Indes
en 1823. Le capitaine Gilbert, qui vient de combattre sur le continent, à
Waterloo, face aux armées de l‘Empereur des Français est en effet
affecté à Dinapore, sur les bords du Gange. La région est marécageuse,
l’air insalubre. Les fièvres déciment son régiment et le père de
Marie-Dolorès n’échappe pas à la mort. Après que le choléra l’eut
emporté, l’enfant et sa mère sont confiés aux bons soins d’un ami
de la famille, le major Craigie. Quelques mois plus tard, ce dernier
s’unit à la jeune veuve, tandis que l’adolescente est envoyée en
Europe, à Paris, afin d’y effectuer quelques études. A son retour,
Marie-Dolorès est éblouissante de beauté et de charme. A Londres,
accompagné du lieutenant Tom James, sa mère projette à présent de la
marier à un juge au tribunal suprême de l’Inde, Abraham Limley, un
fort beau parti. Âgé de soixante-deux ans, le magistrat bénéficie en
effet de plus de 20.000 livres de rentes… Le beau militaire cependant déjoue
les plans de la mère intéressée. En 1837, il enlève la jeune fille et
l’épouse. Celle-ci est âgée de dix-neuf ans.
Au manoir familial de Castlarough, la vie est monotone pour celle qui est
devenue Mrs James. Bientôt son mari s’éprend d’une certaine Mrs
Lomer et la délaisse. Celle-ci demande le divorce et s’en revient auprès
de sa mère. Cette dernière, qui n’a pas oublié la trahison passée,
l’expédie alors chez de lointains parents en Ecosse. Sur le navire qui
doit la reconduire vers l’Europe, Marie-Dolorès fait la connaissance de
Charles Lennox, un dandy qui l’installe à Londres. Cette rencontre va décider
de son destin futur. Le séducteur lui présente Fanny Kelly, une ancienne
grande vedette de la scène. Après lui avoir dispensé quelques cours
d’expression dramatique, celle-ci, devant le peu de résultat obtenu par
son élève, lui conseille d’essayer plutôt la danse. Et voilà
Marie-Dolorès Gilbert qui se transforme en « Dona Lola Montès, du
théâtre royal de Séville ». Au mois de juin 1843, l’artiste se
produit dans les théâtres londoniens, déguisée en gitane, et assurant
ainsi un intermède de charmes au milieu des représentations des acteurs.
Remarquée par le pianiste virtuose Franz Lizt, alors en tournée dans la
capitale londonienne, ce dernier fait de Lola sa maîtresse. L’artiste
emmène la courtisane partout en Europe, puis la quitte, un soir, à Dresde,
lassée de ses caprices. A Paris, Lola Montès se fait connaître par
quelques exhibitions légères à la Porte-Saint-Martin. La police veille
cependant aux bonnes mœurs, y compris sur les planches des théâtres.
Aussi on interdit à Lola désormais de se produire en gitane. Elle décide
donc de jeter son dévolue sur l’Allemagne voisine et la Bavière. Le 5
septembre 1846, le roi Louis Ier lui accorde une audience et est aussitôt
ébloui par la beauté de la jeune femme. Les talents de séductrice de
Lola Montès font le reste. Celle-ci obtient du roi de débuter le 12
octobre suivant à l’Opéra de Munich. Trois représentations se
suivront, mais les sifflets du public mettent rapidement un terme à sa
carrière munichoise. « Désormais vous ne danserez plus que pour
moi », lui affirme le monarque, qui peu de temps plus tard offre à
Lola Montès un splendide hôtel, baptisé Furstenried, dans le
quartier de la Barestrass. Lola Montès, la courtisane, est parvenue à
ses fins.
Cependant le scandale est grand dans le royaume : le roi Louis Ier
entretient une femme de petite vertu. A t-elle point que l’archevêque
de Munich demande audience au roi afin de l’adjurer de renvoyer la
danseuse qui le détourne de son devoir de souverain. Le prince de
Metternich, maître à l’époque de la diplomatie européenne, décide
également d’intervenir. L’autorité du roi de Bavière est depuis
quelques temps déjà fragilisée par la montée de l’opposition libérale.
C’est sans compter sur le caractère de Lola Montès qui renvoie le
baron von Lantenau, envoyé par le chancelier d’Autriche. Celui-ci
venait de lui proposer de quitter la cour, moyennant finances…
Apprenant l’affront qui vient d’être fait à sa maîtresse, le
monarque décide de donner à Lola Montès le titre de comtesse de
Landsfeld, avec bien sur les droits, biens et privilèges afférents. Le
11 février 1847, Charles d’Abel, le premier ministre, apprend la
nouvelle à ses collègues, consternés. L’ensemble du cabinet démissionne.
Bientôt, la rue elle-même s’anime, le peuple manifeste jusque sous les
fenêtres de la belle étrangère. Les étudiants figurent en bonne place
dans le cortège qui défile. Qu’importe l’Université est fermée
pour une année complète ! Devant l’ampleur du mécontentent cependant,
- la foule se masse à présent devant le palais royal - Louis Ier
de Bavière finit par se laisser fléchir. Lola Montès est bannit du
royaume de Bavière.
Revenue à Londres, elle décide de monter une pièce de théâtre, qui
raconte sa propre histoire. Lola Montès, ou la comtesse d’une heure
est interdit cependant. Celle-ci trouve un second mari, en la personne de
George Trafford Heald, un officier des Life-Guards. Contrairement à ce
qu’elle pensait cependant, Tom James est toujours en vie et, peu de
temps après, un procès pour bigamie lui est intenté. Les juges lui sont
cléments cependant et c’est en compagnie de son nouveau chevalier
servant qu’elle gagne la France. Quelques mois plus tard, ce dernier
demande le divorce, tandis que Lola Montès poursuit son existence
aventureuse. Le 5 décembre 1851, la courtisane est à New-York. Trois
semaines plus tard, elle interprète son propre rôle sur la scène du
Brodway Theater dans une comédie intitulée Betty la Tyrolienne.
Après avoir gagné la Californie à l’époque de la Ruée vers l’or,
au mois de mai 1853, puis l’Australie en 1855, l’ancienne courtisane
est gagnée par la foi. Elle se consacre dès lors à promouvoir des œuvres
caritatives au sein de l’Église méthodiste.
Marie-Dolorès
Gilbert, Lola Montès la scandaleuse, atteint de la tuberculose, s’éteint
à l’Asteria Sanatorium de New York, le 17 janvier 1861, à l’âge de
quarante-trois ans.
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