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Gaston LEROUX
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Gaston LEROUX
(Paris, mai 1868
- Nice,
15 avril 1927)
Français
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1894, nommé chef des informations du journal Le Matin.
1901, grand reporter.
1906,
L’Agonie de la Russie
blanche.
1907, Le Mystère de la chambre jaune.
1908, Le Parfum de la dame en noir.
1910, Le Fantôme de l’Opéra.
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Gaston
Leroux naît le 6 mai 1868 à Paris, faubourg Saint-Martin. Il passe son
enfance Saint-Valérie en Caux dans la Seine-Maritime, où sa famille possède
d’importants intérêts immobiliers et effectue ses études au collège
de Eu, une ville voisine. Ayant obtenu en 1886, son baccalauréat es
lettres, avec mention bien, Gaston Leroux s’inscrit à la faculté
de droit de Paris. A la même époque, le jeune homme effectue ses débuts
dans la littérature – sa grande passion -, en publiant en 1887 dans le
quotidien La République Française sa première œuvre, Le
Petit marchand de pommes de terre frites. Licencié en 1889, Gaston
Leroux entame ensuite une carrière d’avocat, sans grandes convictions
cependant. De son père, entrepreneur
de travaux publics décédé
la même année, il avait en effet hérité d’un capital très important
– un million de Frs -, malheureusement trop vite dilapidé.
Dès 1891, la rencontre de Robert Charvay, directeur de la rubrique
mondaine dans le journal L’Écho de Paris décide de son avenir
professionnel. Sous la forme de sonnets, volontiers moqueurs, le jeune
journaliste livre quelques-uns des secrets des actrices à la mode, Réjane
notamment. L’année suivante, Charles Canivet lui confie la chronique
judiciaire du quotidien qu’il dirige, Paris. Sa nouvelle recrue
couvre les procès à sensations du moment, celui de l’anarchiste
Auguste Vaillant qui, le 9 décembre 1893, avait fait exploser une bombe
d'une grande puissance dans l'hémicycle de la Chambre des députés,
celui du marquis de Nayve accusé d’avoir assassiné un enfant, son
beau-fils, et qui assure brillamment sa propre défense. La qualité de
son travail lui vaut d’être bientôt recruté par Le Matin, un
des grands quotidiens de la Troisième République.
Dès 1894, Gaston Leroux est nommé chef des informations, puis en 1901
grand reporter pour le quotidien. En 1905, il donne une série de neuf
articles relatant l’expédition du suédois Otto Nordenskjöld. Leroux
est en effet parvenu à monter clandestinement à bord du navire de
l’explorateur en partance pour le continent Antarctique ! De février
1905 à mars 1906, il est en Russie, aux lendemains de la guerre russo-japonaise.
A Saint-Pétersbourg, le reporter annonce que le Tzar Nicolas II va
rencontrer l’Empereur allemand Guillaume II à bord de son yacht L’Étoile
polaire. La nouvelle provoque un incident diplomatique, les autorités
russes démentant l’information annoncée par Gaston Leroux, qui la
tenait du chef des cuisines. Celui-ci préparait en effet un dîner de
gala, qui eut effectivement lieu comme l’avait prévu le journaliste. A
son retour, ce dernier fait paraître L’Agonie de la Russie blanche,
un reportage aux allures prophétiques.
Entre deux voyages à l’étranger, Gaston Leroux s’efforce toujours
d’écrire. En 1903, il publie ainsi, dans Le Matin, un
roman-feuilleton, La Double vie de
Théophraste Longuet.
Jusqu’en 1924, quinze autres de ses œuvres littéraires seront
également proposés à la lecture des habitués du quotidien. Quelques
temps plus tard cependant, le journaliste se brouille avec son directeur.
Aussi c’est dans L’Illustration que paraît au mois de
septembre 1907 Le Mystère de la
chambre jaune. Ce nouveau
roman est en fait le premier épisode des aventures de Joseph Joséphin,
dit Rouletabille. Inspiré à son auteur par Auguste Dupin, le détective
perspicace d’Edgar Allan Poe, ce jeune reporter parvient à dénouer les
fils des affaires les plus ténébreuses grâce à son esprit de déduction,
son sens de l’observation. Ces deux derniers talents ne sont en fait que
ceux qui ont permis à Gaston Leroux de faire carrière dans le
journalisme, mais transposées pour l’occasion au domaine de
l’investigation policière.
Si La Maison des Juges, une pièce écrite au même moment pour
André Antoine et représentée à l’Odéon, n’eut que peu de
retentissement, le roman lui est un succès. Son auteur récidive
d’ailleurs l’année suivante avec Le
Parfum de la dame en noir. De nouveau, le détective journaliste fait
recette. Avec l’épisode suivant de la série cependant, Rouletabille
chez le Tsar qui paraît en
1912, et afin de toucher encore un plus vaste public, l’action prime sur
les amples raisonnements du limier. Gaston Leroux délaisse
maintenant le journalisme. Les ventes de ses romans lui permettent de
s’installer avec sa famille - Jeanne Cayatte, rencontré en Suisse en
1902 et avec laquelle il se marie en 1917- sur la cote d’Azur, à Menton
en 1908, puis à Nice l’année suivante. L’écrivain, outre le
climat méditerranéen, apprécie en effet beaucoup de prendre place aux
tables de jeux des casinos de la Riviera. En 1910, il s’est essayé à
un autre genre littéraire, le fantastique, avec Le
Fantôme de l’Opéra. L’écrivain
donne également naissance en 1913 à un autre héros, le bagnard Chéri-Bibi.
Engagé volontaire peu après la déclaration de début du premier conflit
mondial, Gaston Leroux, inapte au combat, est cependant contraint de
retourner à ses foyers. Il travaille à présent pour un art devenu très
populaire, le cinématographe. En 1916, l’homme de lettres rédige un scénario
tiré de son roman, L'Homme qui revient de loin, pour son voisin niçois
et ami, l’acteur René Navarre. Gaston Leroux participe également à la
production de films cinématographiques à épisodes au sein de la Société
des Cinéromans de Nice. Outre-Atlantique, il devient célèbre grâce à
une adaptation au cinéma de son roman, Le
Fantôme de l’Opéra, réalisée
à Hollywood par les studios de la compagnie Universal. Le
15 avril 1927, Gaston Leroux décède, à l’âge de cinquante-neuf ans,
après une intervention chirurgicale décidée à la suite d’une crise
d’urémie. L’écrivain est inhumé à Nice quelques jours plus tard.
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