|
A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.
|
|
| |
sur 19e.org |
|
|
|
Vous êtes ici :
>
LÉON XII
|
|
Annibale Sermattei
DELLA GENGA,
LÉON XII
(22 août 1760 - Rome, 10
février 1829)
Italien
Religieux.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1817, nommé cardinal évêque de Sénigallia.
1823, désigné par le conclave, prend alors le nom de Léon
XII.
1826,
la lette apostolique Quo graviora condamne la
libre-pensée et la franc-maçonnerie.
|
|
Annibale Sermattei della Genga est né à Castelo della Genga, près de
Spolète, le 22 août 1760. Issu d’une famille de la noblesse, il
effectue ses premières années d’étude au collège Campana d’Osimo.
En 1778, il part pour Rome et rejoint ainsi le collège Piceno. Se
destinant à consacrer sa vie à la religion, Annibale della Genga intègre
ensuite l’Académie ecclésiastique où il parfait ses connaissances en
théologie. Il reçoit bientôt les ordres mineurs : il est ordonné
sous – diacre en 1792 puis diacre l’année suivante. Annibale della
Genga accède à la prêtrise deux mois plus tard grâce à l’octroie
d’une dispense en raison de son jeune âge : il n’a que 23 ans.
Annibale della Genga est remarqué par Pie VI à l’époque où il fréquente
l’Académie à Rome. Celui – ci envoie le jeune prêtre à Lucerne en
tant que nonce de la papauté. Il occupe d’ailleurs la même charge à
Cologne, à partir de 1794, et enfin à Munich. Le nouveau pape Pie VII
lui confie bientôt une mission diplomatique auprès de l’Empereur des
Français. Reçu froidement par Napoléon, il regagne ensuite Rome.
Annibale della Genga se retire alors à l’abbaye de Monticelli, un
monastère qu’il avait reçu quelques années plus tôt en commande. Il
se consacre pendant ces années à l’étude et au chant, sans toutefois
négliger la surveillance de la construction de son tombeau dans la
chapelle de l’abbaye.
La chute de l’aigle marque son retour aux affaires de la papauté. Pie
VII, qui a repris possession des États de l’Église, l’envoie auprès
du roi Louis XVIII. Annibale della Genga est ainsi désigné pour présenter
au nouveau souverain du royaume de France les félicitations du Saint Siège.
En 1817, Annibale della Genga est nommé cardinal évêque de Sénigallia.
De santé fragile, le prélat ne réside cependant pas dans son diocèse
mais à Spolète où des soins lui sont dispensés. Avec la mort du pape
Pie VII en 1823, il est néanmoins désigné par le conclave, le 28
septembre, comme son successeur. Monseigneur della Genga prend alors le
nom de Léon XII.
Les premières mesures prises par le nouveau pape sont significatives de
son désir de ramener l’ordre dans les États pontificaux. Par des
ordonnances de police, Léon XII relance la lutte contre le brigandage endémique
dans ces régions montagneuses du centre de l’Italie. Sont également
concernés par ces mesures les patriotes carbonari dont les menées
clandestines et l’organisation en sociétés secrètes inquiètent le
Saint Siège. Il oblige bientôt la population juive des États
pontificaux à regagner dans les villes les ghettos que certains d’entre
eux avaient quitté pendant les troubles provoqués par la Révolution
française. Tandis que la police des douanes est réorganisée, des
mesures disciplinaires sont prises à l’égard du personnel des
fonctionnaires de la papauté. Au cours de son pontificat, Léon XII ramène
sa cour du Quirinal au Vatican. Il organise bientôt une souscription pour
la reconstruction de l’église Saint-Paul-hors-les-murs.
Son conservatisme s’illustre également. En mai 1824, le souverain
pontife condamne ainsi l’indifférentisme religieux dans l’encyclique Ubi
prumum. L’année suivante est marquée par l’organisation d’un
jubilé qui amène 40 000 pèlerins dans la ville sainte. C’est un succès
pour le Saint Siège et pour le pape au moment où pèsent des
interrogations dans le monde catholique à propos de la vitalité de la dévotion.
Le 13 mars 1826, la lette apostolique Quo graviora condamne la
libre-pensée et la franc-maçonnerie.
Léon XII apparaît également comme le " pape de la Sainte
Alliance ". Son hostilité au libéralisme lui donne l’image
d’un prélat soucieux de préserver l’héritage du Congrès de Vienne.
Il recommande ainsi à la population catholique belge de supporter les
brimades imposées aux Pays-Bas, un royaume où les populations sont dans
leur majorité de confession protestante. S’immiscent dans les affaires
intérieures du royaume de France, le souverain pontife demande également
à Louis XVIII d’écarter Villèle devenu président du conseil mais jugé
trop libéral par le Saint Siège.
Peu populaire dans ses États comme dans le reste de l’Europe où naît
le mouvement des nationalités, Léon XII décède à Rome le 10 février
1829.
|