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Rudyard KIPLING
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Rudyard KIPLING
(Bombay, 30 décembre 1865
- Londres,
18 janvier 1936)
Anglais.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1865, nait en Inde et y passe les premières années de sa
vie.
1881, de retour en Inde.
1887,
rédacteur en chef d’un journal
plus important d’Allahabad, The Pioneer.
1890, le Times consacre son éditorial à l’écrivain.
1894, The Jungle Book (Le Livre de la jungle).
1897, Captains Courageous (Capitaines courageux).
1901, Kim.
1907, reçoit le prix Nobel de littérature.
1917, s’investit dans l’Imperial War Graves Commission.
1923, est publié The Irish Guards in The Great War,
l’histoire du régiment de son fils défunt.
1936, enterré à l’abbaye de Westminster, dans le Poete’s
Corner.
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Rudyard Kipling
naît le 30 décembre 1865 à Bombay, en Inde. Il est le fils de Lockwood
Kipling, artiste à ses heures, qui enseigne l’architecture et la
sculpture à l’École des Arts de la ville. Au mois de juin 1868, naît
sa sœur Alice. L’enfant passe les six premières années en Inde ;
il en conservera un souvenir idyllique. En 1871 cependant, Rudyard est
envoyé par ses parents en Angleterre afin d’y effectuer ses études.
Avec sa sœur qui l’accompagne, il est confié aux bons soins des
Holloway, une famille à l’esprit puritain qui réside à
Southsea, près de Portsmouth. L’enfant
souffre bientôt de l’éloignement, comme du manque de liberté. Fort
heureusement, il est parfois en vacances pendant quelques temps chez ses
grands-parents à Londres. Sa mère, en visite en Angleterre en 1876, s’aperçoit
de la détresse affective de ses enfants et les place dans une
institution. Deux années plus tard, Rudyard Kipling entre au Collège de
Westward Ho, près de Bideford, dans le Nord du Devon. Il y reçoit une
éducation toute britannique, fort spartiate donc. Et s’il est
handicapé dans les activités sportives par sa vue déficiente, l’adolescent
se prend à cette époque de passion pour la littérature.
Au mois d’octobre 1881, Kipling est de retour en Inde. Il exerce alors
la profession d’assistant éditeur pour la Lahore Civil and Military
Gazette, un emploi obtenu au mois de novembre 1882 grâce aux
relations de son père. A présent, celui-ci est le conservateur du musée
de Lahore. Cinq années plus tard, Rudyard Kipling se voit offrir le poste
de rédacteur en chef d’un journal plus important d’Allahabad, The
Pioneer. A cote de ces activités de journaliste, il se consacre
également à l'écriture de nouvelles et celles-ci sont réunies en 1887
en un recueil intitulé Plain Tales from the Hills (Simples
Contes des collines). Dans ce premier volume, Kipling évoque entre
autres le problème d’identité auxquels sont confrontés les métis
anglo-indien dans ce monde colonialiste, fortement cloisonné et
hiérarchisé. L’année précédente, il a également publié les Soldier
Tales (Chants des divers services), des poèmes et contes
satiriques sur la vie en Inde.
Pendant l’année 1887, Kipling rédige encore six autres récits parmi
lesquels The Phantom Rickshaw (Rickshaw fantôme) et
In Black and White (En blanc et noir). Publiées dans des
éditions à bon marché, ces œuvres sont des succès commerciaux.
Rudyard Kipling devient le correspondant du Pioneer à l’étranger,
ce qui lui permet d’effectuer un vaste périple autour du monde, à
partir du mois de mars 1889. Il se rend ainsi à Singapour, puis à
Hongkong et au Japon, avant de gagner les étendues du Pacifique. Dès le
mois de septembre suivant, Rudyard Kipling s’installe à Londres, à
Villiers Street, dans le Strand. Ses œuvres, consacrées à la vie des
Anglais en Inde et qui révèlent le profond attachement de son auteur
pour ce pays, commencent à l’époque à être lues en Angleterre. A tel
point que le 25 mars 1890, le Times consacre son éditorial à l’écrivain.
L’année suivante, est publiée Life's Handicap (Handicap de
la vie), puis les Barrack-Room Ballads en 1892, qui en font
enfin un auteur populaire. Grâce notamment à l’emploi du vocabulaire
argotique des soldats, Rudyard Kipling sait en effet rendre vivante cette
ambiance particulière, celles de la société militaire aux Indes.
En 1891, Kipling voyage dans les mers du Sud, en Nouvelle-Zélande et en
Australie notamment. Ses articles seront publiés plus tard, en 1899, dans
From Sea to Sea (D’une mer à l’autre). Il passe ensuite
les fêtes de Noël avec sa famille en Inde, avant de gagner les États-Unis.
L’écrivain anglais y fait la rencontre de Mark Twain. Le 18 janvier
1892, à l’âge de quarante-quatre ans, il épouse d’ailleurs une
américaine, Caroline Balestier. Une fille, Josephine, naît dès le mois
de décembre suivant, puis Elsie en 1896 et enfin John l’année
suivante. Kipling séjournera quatre années dans le Vermont, à
Brattleboro, où vit sa belle-famille. Il se remet lentement de ses
problèmes de santé. Kipling rédige alors The Jungle Book (Le
Livre de la jungle) en 1894, à qui il donne une suite. Ces volumes,
des recueils de contes animaliers, mettent notamment en scène le
personnage de Mowgli, " le petit d'homme " qui grandit dans la
jungle mais choisit finalement de rejoindre le monde des humains. Vient
ensuite Captains Courageous (Capitaines courageux) en 1897,
un récit d’aventures sur mers.
De retour en Angleterre l’année précédente, Kipling s'installe alors
à Bateman's, une villa située dans un village du Sussex. Aux côtés des
Britanniques, il célèbre alors le second jubilé de la reine Victoria.
En 1897, ont en effet lieu les grandioses festivités des soixante années
de règne de la souveraine. Venus de toutes les parties de l’Empire, des
représentants des peuples soumis figurent auprès des souverains
étrangers invités aux cérémonies. Pour l’occasion, Rudyard Kipling
rédige ainsi le Recessional, un hymne à la gloire de l’Empire,
publié le 17 juillet dans le Times. Depuis, le 1er mai 1876,
Victoria est d’ailleurs Impératrice des Indes, un titre
symbolique de l'impérialisme britannique.
Et on retrouve cet esprit dans les poèmes que l’écrivain rédige à l’époque :
des Barrack-Room Ballads (Chansons de la chambrée) en 1892,
en passant par The Seven Seas (Les Sept Mers), en 1896. Il s’éloigne
ensuite de cet esprit nationaliste avec Stalky & Co, publié le
6 octobre 1899, qui raconte ses années passées au Collège. Rudyard
Kipling travaille également à des récits destinés aux enfants, comme Just
So Stories (Histoires comme ça pour les petits), un recueil de
fables publié en 1902, ou Puck of Pook's Hill (Puck, lutin de
la colline) en 1906. C'est ainsi qu’il publie Kim en 1901, un
conte picaresque, le récit des aventures de Kimball O'Hara dans les
montagnes de l’Himalaya. Autre grand succès. En 1899, retrouvant
prenant le chemin de l’actualité, Kipling se rend en Afrique du Sud
pour y suivre l’évolution de la guerre des Boers. Il se lie alors d’amitié
avec Cecil Rhodes. En 1903, cette expérience lui inspirera The Five
Nations (Cinq Nations).
A présent riche et célèbre, consacré de par le monde comme le "
chantre de l'Empire britannique ", il reçoit le prix Nobel de
littérature en 1907, avant de se rendre au Canada puis en Égypte en
1913. On fait également appel à ses services en 1911 pour la rédaction
d’une manuel scolaire, Histoire de l’Angleterre pour les écoliers.
Dès cette époque cependant, l’œuvre de Kipling semble provenir d’un
autre monde aux yeux de ses contemporains. Au moment où on songe à la
création d’un Commonwealth, celui-ci appartient à une époque
révolue, celle de l’Empire triomphant, de la reine Victoria et de
Benjamin Disraeli. Ainsi Rudyard Kipling, même s’il montre dans ces
écrits un profond attachement pour les Indes, s’il en décrit la
société avec beaucoup d’idéalisme, n’en appartient pas moins à l’esprit
du colonialisme. Et Kipling, avec ces œuvres, se coupe irrémédiablement
de son époque qui en rejettent peu à peu l’héritage. L’anticolonialisme
se révèle plus prégnant que le simple goût pour l’exotisme.
Avec la première guerre mondiale, l’écrivain est de nouveau affecté
par la mort de son fils John. Celle-ci survient en 1915, après la
disparition de sa fille Josephine en 1899. Au cours du conflit, Rudyard
Kipling rédige de nombreux articles pour le Daily Telegraph,
réunit par la suite dans des volumes de littérature de guerre : The
New Army in training ainsi que France in War en 1915, Sea
Warfare en 1916, The War in the mountains en 1917, à propos du
front italo-autrichien... Dans les années qui suivent, Kipling s’investit
dans l’Imperial War Graves Commission, où il est entré en 1917. En
1923, est publié The Irish Guards in The Great War, l’histoire
du régiment de son fils défunt, pendant le conflit qui vient de s’achever.
En 1926, Debits et Credits, rassemble encore des nouvelles à
propos de la Great War.
En 1927, l’écrivain voyage au Brésil. Il passe également trois mois
aux îles Bermudes en 1930. Rudyard Kipling continue également de publier
des poèmes. En 1930, Thy Servant a Dog, un roman dans lequel le
narrateur est un chien, est un énorme succès d’édition. C’est aussi
pour lui l’époque des honneurs. Il est ainsi désigné comme Lord
Rector de l’Université de Saint Andrews en 1923, puis reçoit trois ans
plus tard la médaille d’or de la Société royale de la littérature,
une récompense rarement décernée.
Le 18 janvier 1936, Rudyard Kipling décède à Londres, des suites d’une
perforation du duodenum, dans sa soixante-dixième année. Il repose à l’abbaye
de Westminster, dans le Poete’s Corner. En 1937, est publiée Something
of Myself for my Friends Known and Unknown (Quelques choses de moi
même), une autobiographie inachevée de l’écrivain.
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