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Sören KIERKEGAARD 

(Copenhague, 5 mai 1813 - Copenhague, 11 novembre 1855)


Danois.

Philosophe.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1843, Ou bien… Ou bien.
         La Reprise.
         Crainte et tremblement.
         Le Journal du Séducteur.
1844, Les Miettes Philosophiques.
         Le concept d'angoisse.
1845, Les stades sur le chemin de la vie.


 






ören Kierkegaard naît le 5 mai 1813 à Copenhague. Il est le dernier né des sept enfants de Michael Pedersen Kierkegaard, un ancien bonnetier enrichit marié à une de ses servantes quelques années plus tôt. Celle-ci décèdera en 1834. La jeunesse du futur philosophe est d’ailleurs fortement marquée par le deuil, lui-seul et son frère aîné, Peter Christian, survivront. En 1821, il entre au collège Borgerdydskol, en classe préparatoire. Elève solitaire et peu appliqué, Kierkegaard obtient le 29 septembre 1830, son examen artium, équivalent du baccalauréat.

Incorporé dans la 7ème Compagnie de la Garde royale, il se fait réformer trois jours plus tard. Kierkegaard décide ensuite de suivre les cours de la faculté de théologie, ceux de Martensen, futur évêque de Sjaellan, de Moller notamment. Confirmé en 1828, l’enfant avait été élevé dans la foi chrétienne, le luthéranisme de son père. A cette époque, l’étudiant fréquente les cercles de discussion animés par ses camarades. Au sein de ce creuset intellectuel, Kierkegaard déploie une vive activité. Il y prononce des conférences, sur le thème de la presse libérale au mois de novembre 1835 notamment. Celle-ci trouve son prolongement dans les colonnes du Kjobenhavns flyvende Post l’année suivante.

A la rentrée universitaire 1837, l’étudiant quitte la demeure familiale, pour un appartement dans la capitale, grâce au soutien financier de son père. En 1838 pourtant, les relations que Sören Kierkegaard entretient avec ce dernier se dégradent. L’étudiant a en effet connaissance de sa faute, le viol de sa mère. Le père, avant sa mort en 1838, et le fils se réconcilieront, mais le mal amoureux a gagné l’étudiant. Hanté par la faute paternelle, il se croit choisi pour expier ce péché qui n’est pas le sien. Au cours de l’été 1840, Kierkegaard passe avec succès son examen de théologie. En 1841, sa thèse pour le Magister artiumSur le concept d’ironie constamment rapporté à Socrate - est reçue par l’université, puis soutenue le 29 septembre.

Le mois précédent, il avait renvoyé à sa fiancée, Régine Olsen, fille d'un conseiller à la Cour, la bague précédemment offerte. Kierkegaard, dans sa soif d’absolu religieux, entend renoncer à présent au mariage, même s’il demeurera fidèle sa vie durant à cet être aimé. A Berlin, à partir de l’automne 1841, il y entend les cours de philosophie de Schelling, entend Don Juan… De retour à Copenhague, Kierkegaard publie son premier ouvrage, Ou bien… Ou bien, le 20 février 1843. S’il achève ses études au Séminaire royal de Pastorale, au mois de février 1844, il renonce peu après à être pasteur et mène une existence paisible de riche célibataire. Paraissent tour à tour La Reprise,
Le Journal du Séducteur et Crainte et tremblement au mois d’octobre 1843, Les Miettes Philosophiques et Le concept d'angoisse au mois de juin 1844, Les stades sur le chemin de la vie au mois d’avril 1845.

L’année suivante, une violente campagne de presse, menée par le journal satirique Le Corsaire, le prend pour cible. Pour quelques mois, les rues de Copenhague lui sont interdites, la foule le prenant pour cible. Ainsi, au printemps 1846, Sören Kierkegaard se rend de nouveau à Berlin, pour un quatrième voyage. A son retour dans sa patrie, le philosophe sent encore davantage le poids de la solitude. Il poursuit néanmoins dans les années qui suivent la rédaction de son œuvre. En 1847, paraissent les Oeuvres de l'Amour, des méditations chrétiennes en forme de discours. Alors que paraissent ses Discours chrétiens, au mois d’avril 1849, Kierkegaard est saisit pour la seconde fois d’une seconde extase mystique. « Mon essence toute entière est changée… Je dois parler », s’écrit-il dans son journal.

Il multiplie ensuite les écrits d’apologétique : La Maladie à la mort, Le Souverain Prêtre… Le 18 mai 1851, le philosophe prêche pour la dernière fois à l'église de la Citadelle et publie le 10 septembre suivant son dernier ouvrage, Pour un examen de conscience recommandé aux contemporains. Désormais, Sören Kierkegaard se dépense en polémiquant avec les représentants de l’Eglise officielle et son hypocrisie. Chez Reitzel, le 25 mai 1855, paraît le premier d’une série de neuf pamphlets intitulés L'Instant. Le 28 septembre, au cours d’une promenade, le philosophe s’effondre dans la rue. Conduit à l'hôpital Frederik, il repousse le pasteur venu lui apporter le dernier sacrement et décède le 11 novembre 1855, à l’âge de quarante-deux ans.

Cantonnée dans un premier temps au monde germanique, la pensée du philosophe danois se diffusera dans l’ensemble de l’Europe avec la fin du siècle. Celle-ci s’inscrit en réaction contre l’idéalisme hégélien. Selon Kierkegaard en effet la vie de l’Homme est mouvante, faite d’incertitude, de choix et tout ceci ne peut nullement être réduit à quelques concepts, à une dialectique, si subtile soit-elle. Penseur de l’existence, de l’angoisse et du désespoir, il peut être considéré comme un des précurseurs de l’existentialisme.