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Allan KARDEC
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Léon-Hippolyte-Denizart
RIVAIL, dit
Allan KARDEC
(Lyon, 3 octobre 1804 -
Paris, 31 mars 1869)
Français.
Homme de spectacle
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1855, il est question en France des manifestations des
Esprits.
1857, Le Livre des Esprits.
1858, fonde la Revue spirite, un journal
d'études parapsychologiques.
1859, Qu'est-ce que le spiritisme ?
1861, Le Livre des médiums.
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Léon-Hippolyte-Denizart
Rivail naît à Lyon, le 3 octobre 1804, au sein d’une famille de
magistrats. C’est dans cette ville qu’il effectue ses premières études.
Poussé par sa passion des sciences et de la philosophie, Denizard Rivail
entre en 1814 à l'École de Joseph Heinrich Pestalozzi. Celui-ci est un pédagogue
renommé, qui a fondé quelques années auparavant une maison d’éducation,
à Yverdon dans la Suisse voisine. Disciple de Jean-Jacques Rousseau, il
élabore à cette époque un système d'éducation basé sur un
enseignement agricole et professionnel. Rivail en sort dix ans plus tard
après avoir obtenu un baccalauréat es lettres et sciences ainsi qu’un
doctorat en médecine. Ceci lui confère le droit d’enseigner, chose à
laquelle il s’est à de nombreuses reprises exercé en remplaçant
Pestalozzi, parti initié d’autres centres d’apprentissage, à la tête
de l’institution.
De retour en France, Rivail est exempté du service militaire. Il ouvre
alors sa propre école, l'Institut technique Rivail, à son domicile
parisien situé au n°35, rue de Sèvres. Cependant, l’aide financière
apportée par un oncle se tarit rapidement, celui-ci se ruinant au jeu.
Après la fermeture de l’école, Denizard Rivail doit donner des cours
particuliers. Il enseigne à ses élèves les sciences : la chimie,
la physique, l'anatomie comparée, l'astronomie, etc… A des fins pédagogiques,
il met au point une méthode pour apprendre à compter ainsi qu’un
tableau mnémonique de l'histoire de France, ayant pour objet de fixer
dans la mémoire les dates des événements remarquables et des découvertes.
Denizard Rivail publie au cours de ces années de nombreux ouvrages de pédagogie
et de méthodologie de l’apprentissage : un Plan proposé pour
l'amélioration de l'instruction publique en 1828 puis un Cours
pratique et théorique d'arithmétique, d'après la méthode de
Pestalozzi, à l'usage des instituteurs et des mères de famille
l’année suivante, une Grammaire française classique en 1831,
les Solutions raisonnées des questions et problèmes d'arithmétique
et de géométrie en 1846 et enfin le Catéchisme grammatical de la
langue française en 1848 qui s’accompagne l’année suivante des Dictées
spéciales sur les difficultés orthographiques.
Rivail assure également son
quotidien grâce à la possession de la langue allemande. Après son
travail quotidien d’enseignant, il termine fréquemment ses journées en
traduisant à destination de l’Allemagne de multiples ouvrages d'éducation.
Il se fait par là même le propagateur des théories de son ancien maître
Pestalozzi. Cette intense activité intellectuelle lui vaut une certaine
notoriété. Sous la Monarchie de Juillet, Denizard Rivail est ainsi
membre de plusieurs sociétés savantes. L’Académie royale d'Arras,
dans son concours de 1831, le couronne d’ailleurs pour un mémoire sur
cette question : " Quel est le système d'études le plus en
harmonie avec les besoins de l'époque ? " L’année suivante,
le 6 février 1832, il se marie à Amélie Gabrielle Boudet, une
institutrice, écrivain à ses heures. Le couple n’aura cependant pas
d’enfant. En 1849, Rivail est nommé professeur au Lycée Polymathique
à Paris.
Vers 1855, il est question en France des manifestations des Esprits.
Cette vogue, venue des États-Unis, est un objet de curiosité. Dans les
salons de la bourgeoisie du Second Empire et jusqu’à Jersey, lieu
d’exil de Victor Hugo, on se met ainsi à faire tourner les tables et à
interroger l’au-delà. Après en avoir rejeté l’hypothèse, Denizard
Rivail se laisse convaincre par un ami, M. Fortier, magnétiseur,
d’assister à une séance de spiritisme. Fasciné par ces scènes inédites,
il se livre dès lors à de multiples observations sur ce phénomène. Il
s'attache à en déduire des conséquences philosophiques. Celui qui se
fait maintenant appeler Allan Kardec voit en effet dans le
spiritisme le moyen d’accéder à de nouvelles vérités, de mettre en
évidence le principe de nouvelles lois naturelles ; celles qui régissent
les rapports du monde visible et du monde invisible. Selon lui, c’est
l'action de ce dernier et des forces qui en procèdent qui explique ce qui
échappe à la connaissance des Hommes. Celle-ci peut maintenant être révélée
par les conversations avec les Esprits, autrement dit avec les âmes des
Hommes défunts.
Afin de codifier sa pensée, Allan Kardec multiplie les ouvrages d’ésotérisme.
Le Livre des Esprits paraît ainsi le 18 avril 1857. Ce traité est
un essai de typologie des communications obtenues pendant les trois années
passées, au cours des séances organisées en compagnie des deux filles
de M. Beaudin. Celles-ci seraient en effet entrées en communications par
des coups avec les Esprits, une spécialité appelée par la suite
typtologie. Kardec publie en 1859, un livre intitulé Qu'est-ce que le
spiritisme ?, dans lequel il rapporte un dialogue fictif entre
lui et trois personnages : un critique, un sceptique et un prêtre dont il
débattait des arguments. Il est suivi par Le Livre des médiums,
publié au mois de janvier 1861, qui s'attarde à la médiumnité, aux
manifestations spirites et aux communications. Ce dernier ouvrage aborde
l’aspect expérimental et pratique du spiritisme et vient en complément
du Livre des esprits qui en énonçait les aspects philosophiques
et moraux. Le 15 janvier 1862, Le Spiritisme à sa plus simple
expression permet aux néophytes de s’initier à l'essentiel des
enseignements du spiritisme. L'Évangile selon le Spiritisme, en
librairie dès le mois d’avril 1864, donne le point de vue des esprits
sur divers passages du Nouveau-Testament. Dans les années qui suivent,
Allan Kardec publiera encore Le Ciel et l'Enfer, ou la justice de
Dieu selon le Spiritisme au mois d’août 1865 et enfin La Genèse,
les miracles et les prédictions au mois de janvier 1868.
Parallèlement à ce travail de rédaction, Allan Kardec fonde la Revue
spirite, un journal d'études parapsychologiques. Ce recueil mensuel
paraît pour la première fois le 1er janvier 1858. Celui-ci
obtient un certain succès car Kardec voit arriver à lui des disciples
qu’il réunit régulièrement dans le cadre de la Société
parisienne des études spirites, fondée à Paris, le 1er
avril 1858. Ces séances ont lieu à son domicile, rue des Martyrs, avec Mlle
Dufaux comme principal médium. Bientôt à l’étroit cependant, les
initiés se réunissent dès l’année suivante dans un local loué au
Palais-Royal, galerie de Valois, grâce à l’autorisation du Préfet de
police. Enfin en 1860, c’est dans un appartement acheté au n°59 du
passage Sainte-Anne que la Société spirite se réunie. A partir du mois
de septembre de la même année, Allan Kardec multiplie les voyages et les
banquets en province afin de faire connaître ses activités. Cependant la
doctrine des spirites est bientôt condamnée par le pape Pie IX et, de ce
fait, en butte à l’hostilité de l’épiscopat français. Le 9 octobre
1861, trois cents ouvrages spirites sont d’ailleurs brûlés à
Barcelone par la main du bourreau et sur l’ordre de l’évêque. Aussi
l’année suivante, Allan Kardec fait paraître une Réfutation des
critiques contre le Spiritisme afin de lutter contre ses détracteurs.
Allan Kardec décède le 31 mars 1869, des suites de
la rupture d’un anévrisme. Il est enterré au cimetière du Père
Lachaise à Paris. Sa sépulture, qui se trouve dans la 44ème division de
la nécropole parisienne, est en forme de dolmen, rappelant une vie antérieure
où il fut druide…
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