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Henrik IBSEN
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Henrik IBSEN
(Skien,
20
mars 1828 - Christiania,
23
mai 1906)
Norvégien.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1857, nommé
directeur artistique
du Théâtre de Christiania.
1863,
les
Prétendants à la
Couronne.
1866,
Peer Gynt..
1868,
publie
L’Union des jeunes.
1879,
Une
Maison de poupée.
1881,
rédige
Les Revenants.
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Le
20 mars 1828, Henrik Johan Ibsen naît à Skien, en Norvège, dans la "
maison Stockmann ". Il
est le fils de
Knud Plesner Ibsen et de Marichen
Altenburg), l'aîné
d’une famille de cinq enfants. Les Ibsen sont membres de la bourgeoisie
locale. Son
père cependant, marchand de son état, fait faillite en
1835, ce qui contraint les siens à déménager à Venstop, après que les
biens de
la famille ont été vendus aux enchères. Le
3 janvier
1844, Henrik Ibsen quitte ses parents et gagne Grimstad. Là,
il s’emploie en tant qu’apprenti chez le pharmacien Jens Aarup Reimann,
demeurant à ses cotés six
années durant. En 1846, le
9 octobre,
un enfant naît des
suites d’une liaison entre le jeune homme et Else
Sophie Jensdatter, une domestique de la maison Reimann. Dans les années qui
suivent, il s’essaie à la littérature, rédigeant quelques vers, mais
aussi une pièce de théâtre, Catilina.
A
Christiania
en 1850, Ibsen,
malgré ses lacunes en grec
et en arithmétique,
obtient son baccalauréat.
La même année voit la toute première représentation d'un
spectacle écrit par Ibsen, la pièce en un acte, Le Tertre des guerriers,
au Christiania Theater, le 26 septembre, sous
le pseudonyme de Brynjolf
Bjarme. L’étudiant qu’il est devenu se préoccupe quelques temps de politique
et adhère au syndicalisme naissant. A Bergen et grâce à Ole Bull,
un violoniste norvégien,
Ibsen est
engagé par le Théâtre norvégien (Det Norske Theater) de Bergen
comme assistant metteur en scène. C’est pourquoi, en 1852,
il est envoyé
au Danemark, puis en Allemagne étudier
l’art de la scénographie.
A son retour, il
fait jouer, à Bergen, La
Nuit de la Saint-Jean (Sancthansnatten),
qui
est un échec, puis Dame
Inger d'Østeraad
en 1855, La Fête à Solhoug
l’année suivante, Olaf
Liljekrans
enfin, ces deux dernières œuvres s’inspirant des Ballades populaires
norvégiennes de
Brostrup Landstad. Au cours de l’été 1857, l’auteur dramatique se voit
offrir
un poste de
directeur artistique par le Théâtre de Christiania.
Le 18 juin 1858, Henrik
Ibsen épouse
Susanna Thoresen, belle-fille
de Magdalene Thoresen,
un écrivain alors réputé. Ensemble, les jeunes époux s’installent à Christiania
(l’actuel
Oslo). Un fils, prénommé Sigurd,
naît le 23 décembre 1859. Après
avoir fait jouer Les
Guerriers à Helgeland,
l’écrivain fonde
la Société norvégienne chargée de développer la diffusion de la
culture locale. Les années qui suivent sont cependant difficiles pour lui.
Sa gestion du Théâtre
de Christiania est en effet très critiquée. Celui-ci doit d’ailleurs
fermer ses portes en 1862. Entre-temps, Ibsen demande - en vain - au
gouvernement de lui octroyer les subsides nécessaires à financer un voyage
à l’étranger, afin de s'initier
aux techniques
théâtrales dans les grandes capitales européennes. Les périodes de
doute, de dépression se succèdent alors. A tel point que le dramaturge
songe au suicide.
En
1862, il rédige La
Comédie
de l'amour
et part pour un périple
dans le Gudbrandsdal et l'Ouest de la Norvège, en quête d'éléments littéraires
issus de la mémoire populaire. Le folkloriste, qui vit à présent dans le
dénuement, publie
l’année suivante les Prétendants
à la Couronne, qui
sera joué à
Christiania avec un très
grand succès. Celui qui s’est jusqu’à voué à célébrer la culture
nordique doit s’expatrier, faute d’une plus large reconnaissance de son
talent. Le
5 avril 1864,
Ibsen part ainsi pour un long voyage qui durera vingt-sept
années ! A
Copenhague, puis
à Lübeck, Berlin, Vienne, il est enfin à Rome, bientôt rejoint
par sa femme et leur fils. En 1866, l’écrivain publie Brand,
un drame destiné
à être lu, très inspiré de la philosophie de Kierkegaard.
L’ouvrage est un succès. A tel point que le gouvernement norvégien
attribue à son auteur une subvention annuelle. Celui-ci est désormais
à l'abri du besoin.
L’année suivante, le 14 novembre,
après quelques voyages au cœur de l'Italie,
Ibsen publie Peer
Gynt.
Cette pièce, en
cinq actes, à peu près injouable donc, lui assure cette fois-ci une renommée
définitive. A sa demande, le compositeur Edvard
Grieg la
mettra en musique.
En
1868, Ibsen et les siens s’installent à Dresde. L’année suivante, en
Suède, l’écrivain reçoit une décoration des mains du roi Charles XV,
avant d’être invité à représenter son pays lors de l’ouverture du
canal de Suez. Au mois de septembre de la même année, il publie L’Union
des jeunes (Des unges Forbund), une comédie en prose qui se déroule
dans le monde contemporain. Un tournant dans son œuvre. De retour
d’Egypte, Ibsen se réinstalle à Dresde. L’année 1871 est celle de la
publication de son unique recueil de vers, Poèmes (Digte).
Après avoir été décoré par le Danemark, c’est au tour de la Norvège,
sa patrie, de lui accorder une distinction. Ibsen est fait chevalier de
l’ordre de saint Olaf en 1873, alors qu’il fait partie, à Vienne, du
jury de l’Exposition internationale d’art. Cette reconnaissance
internationale lui vaut également d’être traduit en langue étrangère. Brand
peut désormais être lu en allemand.
Après avoir fait paraître
Empereur et Galiléen (composé de La Chute de César et de L’Empereur
Julien), une pièce construite autour du dualisme liberté / nécessité,
l’écrivain est de retour en Norvège, l’espace d’un cours séjour à
Christiania L’année suivante, il se réinstalle à Munich, où le théâtre
de la Cour donne une représentation des Guerriers
à Helgeland. Enfin,
une de ses œuvres est jouée hors de Scandinavie. Après les Soutiens de
la société en 1877, Une Maison de poupée est publié le 4 décembre
1879, puis joué pour la première fois au Théâtre royal de Copenhague, le
21 décembre suivant. Installé à Rome jusqu’en 1885, Ibsen rédige Les
Revenants en 1881, un autre de ses chefs d’œuvre, Un Ennemi du
peuple en 1882, Le Canard sauvage en 1884. Enfin, après onze années
d’exil, en 1885 donc, le fils prodigue revient en Norvège, l’espace
d’un été. Suivent Rosmersholm en 1886, La Dame de la mer
en 1888…
A
présent la notoriété d’Ibsen est internationale et sa gloire littéraire
définitivement assise. Ses pièces sont jouées partout en Europe – à
Londres, à Bruxelles, à Paris, à Berlin… - et aux Etats-Unis. 1891, Hedda
Gabier, 1892 le Constructeur Solness, le Petit Eyolf en
1894… Entre temps, les Ibsen sont de retour, définitivement, en Norvège,
leur Mère-Patrie, s’installent à Christiania. En 1898, l’année de ses
soixante-dix ans, Ibsen est fêté un peu partout dans le monde. En Norvège
et en Allemagne, une édition complète de ses œuvres est entreprise. Au
delà, ses pièces sont jouées et appréciées. L’année suivante est
celle de la publication de Quand nous, morts, nous réveillerons, la
dernière œuvre du dramaturge. En 1900, puis en 1901, Ibsen subit une
attaque d’apoplexie. L’écrivain, à présent, ne peut plus pratiquer
sont art et décède le 23 mai 1906.
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