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Georges-Charles,
dit


Jorys-Karl
HUYSMANS  

(Paris, 5 février 1848 - Paris, 11 mai 1907)


Français.

Ecrivain.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1866, entre alors au ministère de l’Intérieur.
1880, participe à l’aventure éditoriale des Soirées de Médan.
1884, A Rebours.
1896, La Cathédrale.

 






Charles-Marie-Georges Huysmans naît à Paris le 5 février 1848. Il est le fils d’Élisabeth-Malvina Badin et de Victor-Gottfried Huysmans, artiste de son état, lithographe et miniaturiste. Celui-ci décède en 1856, année où Georges entre à l’Institution Hortus, rue du Bac. Afin d’assurer quelques revenus au foyer familial, sa mère s’emploie alors dans un grand magasin. Les Huysmans sont néanmoins contraints de déménager, s’installant auprès des parents de Malvina, rue de Sèvres. Celle-ci se remarie en 1857 à Jules Og, un entrepreneur. Le couple aura deux enfants. Ce beau-père, qui s’introduit dans l’existence de Georges Huysmans, investit avec succès ses économies dans un atelier de brochage qui occupe le rez-de-chaussée de l’appartement familial.

En 1862, Georges Huysmans entre au Lycée Saint Louis, un établissement qu’il délaisse quelques années plus tard afin de préparer son Baccalauréat en recevant des leçons particulières. Lauréat 7 mars 1866 de l’examen, il entre alors au ministère de l’Intérieur le 1er avril 1866 comme employé de 6ème classe, en faisant valoir les états de service dans l’administration de quelques-uns des membres de sa famille. Parallèlement à ce travail de bureau, Huysmans s’inscrit à la Faculté de droit. Le jeune homme, qui entretient quelques amitiés féminines, collabore à la Revue mensuelle à partir de 1867, année où décède son beau-père. Appelé au 6ème bataillon de la Garde nationale alors que la guerre franco-prussienne est déclarée, Georges Huysmans parcoure le nord de la France avant d’être affecté, le 10 novembre 1870, au ministère de la Guerre. Pendant la Commune, celui-ci s’installe à Versailles.



En 1871, il songe à rédiger un roman sur le siège de Paris. Celui-ci, qui reçoit pour titre La Faim, ne sera jamais mené à bien. En 1874, Huysmans fait paraître à compte d’auteur Le Drageoir à épices qui reçoit des critiques élogieuses dans les journaux parisiens, dans L’Illustration, L’Artiste ou L’Événement notamment. L’ouvrage paraît en librairie l’année suivante, le prénom Jorys-Karl précédant son nom sur la couverture du volume. Avec le décès de sa mère au mois de mai 1876, il doit désormais s’occuper de ses deux demi-sœurs ainsi que des intérêts familiaux. Un nouveau roman, Marthe, histoire d’une fille, est publié en Belgique à l’automne de la même année. Huysmans craint en effet la censure. A juste titre, puisque l’ouvrage est saisi par la douane française.

L’écrivain fait bientôt la connaissance d’Émile Zola qui l’invite à se joindre à l’école naturaliste, un groupe de littérateurs qui se réunit autour de sa personne. Jorys-Karl Huysmans qui subit à présent l’influence de son illustre aîné rédige en 1877 Sac au dos, un court roman autobiographique issu de son expérience militaire, puis surtout Les Sœurs Vatard qui paraissent le 26 février 1879. A l’automne est enfin publiée la première édition de Marthe. Au grand dam de son auteur, celle-ci coïncide avec la sortie en librairie de Nana, le nouveau roman de Zola au parfum de souffre qui créé l’événement. L’ouvrage de Huysmans n’obtient donc que peu de succès auprès du public. Celui-ci participe le 17 avril 1880 à l’aventure éditoriale des Soirées de Médan, un recueil de textes rédigés par les romanciers qui se réclament du courant naturalisme.

Au mois de février 1881 est ensuite publié En ménage puis A vau-l’eau le 26 janvier de l’année suivante, deux œuvres où l’écrivain décrit la morosité de l’existence au quotidien. Au mois de mai 1883, L’Art moderne compile les chroniques artistiques, les textes de critiques des salons de 1879 à 1882 rédigés par Huysmans. Avec A Rebours, au mois de mai 1884, celui-ci suscite enfin une réaction chez ses pairs ; Léon Bloy et Jules Barbey d’Aurevilly manifestant même leur enthousiasme à la lecture de ce nouveau roman. La conversation au catholicisme de son héros, des Esseintes, expliquant peut être cet accueil favorable. Émile Zola réagit de manière négative à cette vaste introspection, qui devient le manifeste de l’esprit décadent. Huysmans se sépare alors de son ancien mentor, ce qui renforce l’amitié qui le lie depuis quelques années à Jules Villiers de l’Isle-Adam, à Paul Verlaine ou à Stéphane Mallarmé.



Au mois de novembre 1886 est publié En Rade dans La Revue indépendante. Dès lors, Huysmans poursuit son évolution spirituelle. Son tempérament artiste l’amène à verser à présent dans l’occultisme. Rémy de Gourmont le met ainsi en relation avec Berthe Courrière, une aventurière qui cultive le singulier. Grâce à cette dernière et après un séjour effectué au château de Gilles de Rais en Vendée, il fait la connaissance de l’abbé Boullan, un prêtre interdit. Après la publication de Là-bas, en volume au mois d’avril 1891, l’abbé Arthur Mugnier devient son directeur de conscience. Jorys-Karl Huysmans s’éloigne alors du satanisme. L’année suivante, l’écrivain effectue son premier séjour à la trappe de Notre-Dame d’Igny. En Route publié le 23 février 1893 témoigne de l’adhésion de l’écrivain au catholicisme. Celui-ci reçoit la Légion d’honneur, le 3 septembre 1893, cette décoration récompensant vingt-sept années de bons et loyaux services dans l’administration.

Après une nouvelle retraite à l’abbaye de Solesmes au mois de septembre 1896, est publié La Cathédrale en février 1898, un ouvrage que Huysmans dédie à son confesseur, l’abbé Ferret. L’année suivante, l’écrivain, qui est maintenant à la retraite, s’installe dans sa maison de Ligugé, construite suivant ses vœux à proximité du monastère. Le 18 mars 1900, il entre d’ailleurs dans le noviciat d’oblat de l’abbaye Saint-Martin. Son séjour est interrompu l’année suivante, les moines de Ligugé devant quitter l’abbaye le 23 septembre 1901 comme le leur impose la législation votée à l’initiative d’Émile Combes. Huysmans est alors de retour à Paris, résidant au n°23 de la rue Monsieur, dans l’annexe du couvent des bénédictines. Ceci lui permet d’assister aux séances de l’Académie Goncourt, créée l’année précédente et dont il est le doyen.

Dans les années qui suivent, l’écrivain multiplie les textes d’inspiration religieuse : De Tout publié au mois de novembre 1901, une Esquisse biographique de Don Bosco au mois d’août 1902, L’Oblat en mars 1903. La même année, Jorys-Karl Huysmans effectue un pèlerinage à Lourdes. Impressionné par les lieux et par l’intensité de la foi des fidèles qui l’entourent, cette expérience lui inspire Les Foules de Lourdes qui paraissent au mois d’octobre 1906. Le 24 novembre de la même année, il est opéré d’un phlegmon au cou. Se déclare alors les premiers symptômes du cancer qui le ronge peu à peu.



Jorys-Karl Huysmans décède le 11 mai 1907 à Paris. Ses obsèques, qui ont lieu dans l’église de Notre-Dame des Champs, conduisent l’écrivain au caveau familial du cimetière Montparnasse.