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Victor HUGO
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Victor
HUGO
(Besançon, 26 février
1802 - Paris, 22 mai 1885)
Français.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1829, Le Dernier Jour d’un condamné.
1830, Hernani et sa " bataille ".
1831,
Notre-Dame de Paris.
1833, fait la connaissance de Juliette Drouet.
1841, élu à l’Académie Française.
1843, décès accidentel de sa fille aînée Léopoldine.
1845,
Louis-Philippe Ier le nomme Pair de France.
1848, désigné comme député de Paris à l’Assemblée
Constituante.
1852, l'exil commence.
1862, Les Misérables.
1876, élu sénateur de Paris.
1885, funérailles nationales.
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Victor Hugo est né le 26 février
1802, à Besançon. Il est le dernier fils d’un général d’Empire, le
comte Léopold Hugo. Sa mère, née Sophie Trébuchet, élève seule ses
trois enfants à Paris ; son mari s’éloignant au gré de ses
obligations militaires, en Corse puis à l’île d’Elbe en 1803. Victor
et ses frères passent leur enfance à lire et à se cultiver grâce aux
bons soins maternels, notamment au parc des Feuillantines près duquel la
famille Hugo s’est installée au mois de mai 1809. Celle-ci doit
cependant quitter la France et suivre en Italie en 1808 le comte Léopold
Hugo, nommé gouverneur d'Avellino par le roi Joseph Bonaparte, puis en
Espagne en 1811.
Avec la chute de l’Empire, Léopold Hugo est de retour à Paris. Victor
et son frère Eugène sont alors retirés à leur mère, séparée de fait
depuis quelques années d’avec son mari, et placés à la pension
Cordier. Selon les vœux paternels, ils se destinent à intégrer l’École
Polytechnique. En 1816, Victor entre ainsi au Lycée Louis le Grand, délaissant
parfois ses études pour rédiger des vers. Il obtient en 1818 une
distinction en sciences physiques au Concours général. La même année,
une procédure de divorce prononce enfin la séparation de corps et de
biens des époux Hugo.
Encouragé par sa
mère chez laquelle il peut enfin résider, Victor s’adonne alors aux
lettres avec l’ambition de réussir. "Je serai Chateaubriand ou
rien", écrit-il à l’âge de quatorze ans sur un cahier d’écolier.
En 1817, il reçoit les encouragements de l’Académie Française, qui a
remarqué l’un de ses poèmes. En 1819, le Lys d’or lui est décerné
pour la rédaction d’une ode d’inspiration royaliste : le jeune
homme milite pour le rétablissement de la statue d’Henri IV... Ce prix
est la plus haute récompense décernée par l’Académie des Jeux
floraux de Toulouse.
Au mois de juin 1822, Victor Hugo publie son premier volume intitulé
Odes et Poésies diverses. Cette œuvre le fait remarquer des cercles
royalistes. Louis XVIII lui attribue une pension de mille francs, obtenue
à la demande de la duchesse de Berry. Les années qui suivent sont très
prolifiques pour l’écrivain. Les recueils de poèmes, (Nouvelles
Odes en 1824, Ballades en 1826) ainsi que les romans, (Han
d’Islande en 1823 et Bug Jargal en 1826) se succèdent.
Charles X, le nouveau souverain, le fait chevalier de la Légion
d’honneur en 1825, alors qu'il n'est âgé que de vingt-trois ans. La même
année, l'écrivain pensionné et membre de la Société royale des bonnes
lettres, assiste d'ailleurs au sacre du roi, qui a lieu le 29 mai en la
cathédrale de Reims. Une ode rédigée pour l’occasion par le poète,
chantre de l’alliance du trône et de l’autel, lui vaut un service de
table en Sèvres ainsi qu’une entrevue avec le nouveau monarque…
Après le décès de sa mère hostile au projet de son fils, Hugo se marie
le 12 octobre 1822 à Adèle Foucher, une amie d’enfance dont il s’est
épris. L’écrivain est bientôt le père de quatre enfants. Se
consacrant à son travail d’hommes de Lettres, il se détourne peu à
peu de ses obligations familiales et conjugales, s’éloignant de sa
femme. Celle-ci se lie alors à son ami Charles Augustin Sainte-Beuve, qui
devient davantage qu’un qu’un consolateur amical auprès de la jeune
épouse, à partir de 1830. Quelques années plus tard, en 1833, l'écrivain
fait la connaissance de Juliette Drouet, une comédienne du Théâtre de
la Porte Saint-Martin qu’il ne quittera plus.
"Poète du parti ultra" suivant le mot de Stendhal, ses
convictions politiques évoluent au cours de ces années. Dès 1824, il fréquente
le salon de Charles Nodier, à l’Arsenal où celui-ci est bibliothécaire,
et se rapproche de l’opposition libérale. La mort de son père en 1828
réveille également son intérêt pour le passé napoléonien dont il découvre
la grandeur. L'écrivain se prononcera d’ailleurs en faveur du retour en
France de Louis-Napoléon Bonaparte, en d’autres temps, en 1847. Au mois
de février 1827, le poète compose son ode A la Colonne de la place
Vendôme, un monument symbole de la gloire de l’Empereur des Français,
fondu dans le bronze des canons pris aux armées prussiennes en 1806. Le
13 août 1829, Charles X fait interdire la représentation de sa pièce de
théâtre Marion Delorme pour atteinte à la majesté royale.
Victor Hugo refuse l’offre d’une pension royale de quatre mille
francs, qui est censée le dédommager, et rompt alors avec le régime en
place.
Son œuvre littéraire évolue également. Le drame de Cromwell en
1827 puis le recueil des Orientales au mois de janvier 1829 et
leurs retentissantes préfaces en dessinent la nouvelle orientation. L’écrivain
réclame d’avantage de liberté dans l’art et dans la création. Ceci
est le prétexte de la bataille littéraire qui accueille la représentation
du drame Hernani, dont la première représentation a lieu le 25 février
1830 au Théâtre-Français. Victor Hugo se présente alors comme le chef
de file de la jeune génération romantique en animant le Cénacle, un
cercle qui se réunit dans son appartement de la rue Notre – Dame des
Champs où se rencontrent les écrivains et les artistes de la jeune génération
romantique. Parmi ceux-ci : Alfred de Vigny, Alfred de Musset, Gérard de
Nerval, Eugène Delacroix… Le 23 novembre 1832, la censure royale
s'exerce de nouveau à propos de sa nouvelle pièce de théâtre, Le
Roi s'amuse, représentée la veille sur la scène du Théâtre-Français.
Hugo est désormais un auteur à succès et s’illustre avec les poèmes
publiés dans Les Feuilles d’automne en novembre 1831, Les
Chants du crépuscule en 1835, Les Voix intérieures au mois de
juin 1837 ainsi que dans Les Rayons et les Ombres en 1840. Ces
recueils d'inspiration lyrique lui permettent de rivaliser auprès du
public avec Alphonse de Lamartine, tandis que les représentations au théâtre
de ses drames comme Lucrèce Borgia, dont la première a lieu le 2
février 1833 à la Porte Saint-Martin, ou Ruy Blas, en 1838 et
avec Frédérick Lemaître dans le rôle titre, lui assurent de
confortables revenus. Victor Hugo montre également ses préoccupations
humanitaires dans Le Dernier Jour d’un condamné au mois de février
1829, puis Claude Gueux en juillet 1834, où il se fait le défenseur
de l’abolition de la peine de mort. Une voix puissante et inspirée,
mais trop isolée dans le siècle. Un nouveau roman, Notre-Dame de
Paris, publié le 16 mars 1831, connaît également un grand succès
d’édition. Ce drame passionnel qui se noue autour de la personne d'Esméralda,
cette redécouverte d’un passé médiéval mythifié et placé en toile
de fond en font l’une des œuvres emblématiques du mouvement
romantique. Le 7 janvier 1841, Hugo est enfin élu à l’Académie Française,
après quatre échecs retentissants. C’est pour l'écrivain la consécration
de sa gloire littéraire. L'arriviste est arrivé.
A cette époque, Victor Hugo entreprend également quelques voyages en
compagnie de Juliette Drouet. Les deux amants visitent ensemble la
Bretagne et la Normandie en 1836, puis la Belgique en 1837, l’Alsace et
la Provence en 1839 et enfin les bords du Rhin l’année suivante. En
1842, l'écrivain publie à cette occasion un recueil de texte intitulé Le
Rhin, des impressions de voyage étoffées de quelques réflexions de
circonstances. Laissant en effet de côté les polémiques qui opposent
les milieux littéraires français et allemands, ce texte se conçoit
comme un véritable programme de politique étrangère pour la France de
la Monarchie de Juillet. Victor Hugo est ainsi favorable à l'unité
allemande, celle-ci devant selon les vues de l'écrivain se réaliser au
sein d'une Europe fédérale dont l'artère serait le Rhin, un axe
franco-allemand.
Grâce à ses droits d’auteur, Hugo vit désormais avec de confortables
revenus. Sa nouvelle demeure, située au n°6 de la Place royale (actuelle
Place des Vosges) où il s’est installé au mois d'octobre 1832, est un
lieu chic et mondain. Négociant habilement la publication de ses œuvres
complètes, il vit dans l’aisance. A la différence de François-René
de Chateaubriand, Hugo n’éprouve aucun regret pour le régime défunt,
celui de la Restauration. Répondant à une commande du nouveau
gouvernement, n’a t-il pas rédigé un Hymne aux morts de juillet
en1831, exécuté au Panthéon lors de la célébration des Trois
Glorieuses ?
A partir de 1837, l’écrivain est l’hôte assidu du duc d’Orléans,
héritier du trône. Il se rapproche ainsi de la cour et se rallie bientôt
à la Monarchie de Juillet. Le 13 avril 1845, le roi Louis-Philippe Ier le
nomme Pair de France ce qui lui permet alors de siéger à la Chambre.
Cependant, une nouvelle liaison avec une jeune femme mariée, Léonie d’Aunet,
fait scandale. Les deux amants sont en effet surpris, le 5 juillet
suivant, en flagrant délit d’adultère. Le prestige du notable en est
éclaboussé ; la jeune femme effectuera quant à elle deux mois de détention
dans l'infamante prison de Saint-Lazare...
L’année 1843 amène de profonds bouleversement dans son existence. L’échec
de sa nouvelle pièce de théâtre, Les Burgraves, et surtout le décès
accidentel de sa fille aînée Léopoldine, le 4 septembre, qui se noie
avec son mari dans la Seine à Villequier, le touchent profondément. Au
mois de novembre 1845, celui qui est un observateur attentif de la vie du
peuple lors de ses promenades parisiennes entame un nouveau roman, qui
devrait s’intituler Les Misères. Victor Hugo noircit pendant
cette période des centaines de feuilles de papier, autant de textes qui
seront publiés par la suite, pendant ses années d'exil ainsi qu'au soir
de sa vie.
Éloigné des problèmes politiques malgré ses fréquentations, la révolution
de 1848 est pour l'écrivain une nouvelle commotion. Après avoir tenté
de faire proclamer la régence de la duchesse d’Orléans, haranguant les
ouvriers parisiens en armes place de la Bastille, le 24 février, il se
rallie rapidement à la Seconde République. Le 2 mars suivant, Victor
Hugo prononce d'ailleurs un vibrant discours Place des Vosges à
l’occasion de la plantation d’un arbre de la liberté. Il appelle
alors à vives voix l'avènement de la "République
universelle". Le 4 juin 1848, lors d’élection complémentaire, l'écrivain
est désigné comme député de Paris à l’Assemblée Constituante puis,
le 13 mai 1849, à l’Assemblée Nationale avec l’appui des
conservateurs. Au Palais-Bourbon, Hugo, prenant place sur les bancs de
l’Assemblée, s’installe à droite.
Au cours des Journées de Juin pendant lesquelles le pouvoir réprime
une insurrection populaire, à l'origine de laquelle se trouve la
fermeture des Ateliers nationaux, le représentant du peuple, qui avait
appelé à faire disparaître ces ateliers de charité quelques jours plus
tôt, fait partie des soixante délégués chargés de tenir l'Assemblée
au courant de la situation. Il préside également au mois d'août de la même
année le Congrès de la paix qui se tient à Paris. Victor Hugo prononce
à cet occasion un discours pacifiste qui connaît un grand retentissement
en Europe. Fondateur d’un journal d’opinion, L’Événement,
avec ses deux fils et avec l'aide d'Émile de Girardin le 31 juillet 1848,
il fait campagne pour l’élection à la présidence de la République de
Louis-Napoléon Bonaparte. L’écrivain est alors le fervent partisan
d’une démocratie libérale et sociale.
Cependant la vision qu’à Victor Hugo de sa mission d’homme politique
a évolué au cours des derniers mois. Si le notable est toujours aussi
effrayé par la violence utilisée par les agitateurs socialistes, par
Adolphe Blanqui ou Armand Barbès notamment, il montre de plus en plus ses
préoccupations humanitaires, s’inquiétant de la condition du peuple.
Victor Hugo rompt bientôt avec la majorité conservatrice en prononçant
des discours dénonçant la misère, le 9 juillet 1849, puis critiquant la
loi Falloux, le 15 janvier 1850, ainsi que le vote de restrictions à la
pratique du suffrage universel, le 20 mai suivant. L’Événement
est d'ailleurs interdit au mois de septembre 1851.
Victor Hugo participe à l’opposition républicaine au coup d’État du
2 décembre. Avec quelques autres députés républicains, il tente de
former un comité de résistance, de soulever le peuple des faubourgs de
la capitale après avoir lancé un appel à l'armée. En vain. Placé le 9
janvier 1852 sur la liste des proscrits et désormais interdit de séjour
en France, il s’est exilé à Bruxelles depuis le 11 décembre précédent,
voyageant muni d'un passeport au nom de Jacques-Firmin Lanvin. Les
deux décennies de règne de Napoléon III seront pour l’écrivain et
l’homme politique des années d’opposition et d’éloignement. Cet
exil devient volontaire, après son refus de l’amnistie offerte par l’Empereur
avec le décret du 16 août 1859.
Victor Hugo réside alors à proximité de la France, dans les îles
Anglo-Normande de la Manche. Dans sa villa de Marine-Terrace à Jersey, il
s’initie aux "tables parlantes" grâce à Delphine de
Girardin, épouse de l’homme de presse ! Cependant, le 27 octobre
1855, l'écrivain est bientôt expulsé par les autorités après avoir
protesté contre la visite de l'Empereur Napoléon III en Angleterre.
Installé à Guernesey, il fait l’acquisition du domaine de
Hautville-house en 1856. Soufrant de la gorge et du froid, le proscrit se
laisse pousser la barbe à partir de 1861. Dans les années qui suivent,
sa famille s'éloigne de plus en plus fréquemment, afin notamment de
s'occuper du devenir de ses contrats d'auteur. Sa femme, malade, le quitte
bientôt et décède le 27 août 1868 à Bruxelles.
L'exilé rappelle régulièrement aux sujets de l'Empereur son existence.
Membre du Comité de résistance au coup d'État, Victor Hugo fait
entendre sa voix au moment de l'organisation d'un plébiscite le 21
novembre 1852 et destiné au "rétablissement de la dignité impériale
dans la personne de Louis-Napoléon Bonaparte. Il rédige pour l'occasion
une lettre de protestation. L'année suivante, le 21 novembre 1853, l’écrivain
fait également paraître Les Châtiments, un pamphlet dirigé
contre Napoléon III qu’il a précédemment surnommé "Napoléon-le-Petit".
Son œuvre s’enrichit ensuite de romans qui constituent de véritables
épopées humaines. Les Misérables publiés en 1862 sont un
immense succès littéraire. Suivent Les Travailleurs de la mer en
1866 puis L’Homme qui rit en 1869. En 1859, un recueil de poèmes,
La Légende des siècles, qui vient après Les Contemplations,
s’inscrit dans cette veine d’inspiration.
Après la défaite de Sedan et la proclamation de la République, le 4
septembre 1870, Victor Hugo est de retour à Paris. Symbole vivant de la résistance
républicaine au Second Empire, l'écrivain est accueilli en héros par la
foule des Parisiens à la gare du Nord. Son Appel aux Allemands, un
texte maladroit et décalé, publié le 9 septembre suivant, n’ayant eu
que peu d’effets sur les troupes ennemis, celles-ci entament un siège
en règle de la capitale. Hugo participe alors à l’effort collectif de
défense en distribuant les dividendes de ses droits d’auteur.
Élu député de la gauche républicaine dans la capitale le 8 février
1871, en seconde position après Louis Blanc mais devant Léon Gambetta,
il démissionne quelques semaines plus tard, le 8 mars, peu satisfait de
la volonté de restauration monarchique que montre l’Assemblée qui siège
à Bordeaux. Victor Hugo n’approuve ni la paix signée le 1er
mars 1871 ni l’accueil réservé à l'italien Giuseppe Garibaldi,
celui-ci ayant pris part aux combats contre la Prusse aux côtés des Français.
Se désolidarisant de l'aventure de la Commune, l'écrivain accueille néanmoins
publiquement chez lui à Bruxelles, où il réside depuis le 22 mars, les
communards réfugiés pendant la répression versaillaise.
Expulsé de Belgique, Victor Hugo se rend alors à Vianden au Luxembourg
voisin. Il évoque bientôt les événements dramatiques de ces derniers
mois dans L’Année terrible, publiée en 1872. Le 7 janvier de la
même année, l'écrivain est battu lors d'une élection législative
partielle. Il lui faudra attendre quatre années et le 30 janvier 1876
pour retrouver sous la Troisième République un siège de parlementaire,
en étant élu sénateur de Paris. Il milite alors au sein de l'assemblée
pour l'amnistie des communards, celle-ci intervenant le 11 juillet 1880.
Entre temps, Hugo fait éditer de nouvelles œuvres. 1874 voit la parution
de son dernier roman, Quatre-vingt treize, dédié à la Révolution
française et à la Convention. Des textes écrits le plus souvent pendant
les années d’exil à Guernesey paraissent également : L’Art
d’être grand-père au mois de mai 1877, La Pitié suprême
en 1879, Torquemada en 1882, L’Archipel de la Manche au
mois d’octobre 1883…
Cependant la santé du patriarche se détériore. Une congestion cérébrale
qui le terrasse le 28 juin 1878 le laisse diminué. L'écrivain délaissera
maintenant l'écriture, se contentant de mettre en forme et de publier ses
productions inédites. En 1881, le nouveau régime "installé" fête
son entrée dans sa quatre-vingtième année, ce qui donne lieu à une
grande célébration populaire, le 27 février. L'avenue d'Eylau, dans la
partie où il est installé depuis 1879, porte dorénavant son nom.
Juliette Drouet décède le 11 mai 1883 ; Victor Hugo le 22 mai 1885
à 13 h 27 Mn, des suites d’une congestion pulmonaire.
La Troisième République lui offre alors des funérailles nationales.
Celles-ci se déroulent le 1er juin suivant et sont l’occasion d’un
vaste rassemblement populaire autour d’une des gloires nationales. La
veille de l’événement, un immense catafalque stationné sous l’Arc-de-Triomphe
permet à la foule de venir se recueillir pendant la nuit auprès du grand
homme. Le corbillard des pauvres, que celui-ci a demandé dans son
testament rédigé le 2 août 1883, s’élance enfin, suivi par un
interminable cortège composé d'un ou de deux millions (?) d'admirateurs
et de badauds. Il conduit le corps de Victor Hugo au Panthéon.
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