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Georg Wilhelm Friedrich HEGEL 

(Stuttgart, 27 août 1770 - Berlin, 14 novembre 1831)


Allemand.

Philosophe.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1790, reçoit le grade de magister en philosophie.
1801, à l'université d'Iéna, devient privat-dozent.
1806, Phénoménologie de l'esprit.
1808,
nommé recteur du lycée de Nuremberg.
1816, nommé à l'université de Heidelber
1821, Principes de la philosophie du droit

 






Georg Wilhelm Friedrich Hegel naît le 27 août 1770 à Stuttgart. Il est le fils d'un fonctionnaire, secrétaire à la Cour des comptes du grand-duc de Wurtemberg. En 1780, l’enfant entre au Gymnasium de Stuttgart, une institution de solide réputation, et y effectue ses études secondaires. L’année suivante, le décès de sa mère amène le deuil au sein de la famille. En 1788, le jeune Hegel entre comme boursier au Stift de Tübingen, un séminaire protestant destiné à former de futurs pasteurs. Là, il entame une nouvelle étape dans sa formation intellectuelle, celle-ci s’appuyant au sein de l’établissement sur un programme d'études gigantesque - philosophie, théologie, histoire, grec, latin… L’étudiant séminariste, aux cotés d’Hölderlin et de  Schelling, leur cadet, se passionne pour les humanités, la culture classique. Le 27 septembre 1790, Hegel reçoit le grade de magister en philosophie. 

Trois années plus tard, bien que r
eçu aux examens de théologie, il refuse la fonction de pasteur, et n'a alors d'autre choix que de s’employer en tant que précepteur chez le baron suisse Steiger. S’il apprécie la douceur de vivre dans la résidence d'été des Steiger, entre le lac de Neuchâtel et le lac de Bienne, Hegel n’en subit pas moins la condition domestique de précepteur. En 1796, un voyage à pied dans les Alpes bernoises est l’occasion de s’évader de ce quotidien pesant. A cette époque déjà, le futur maître à penser de l’Europe du premier XIXème siècle rédige quelques écrits philosophiques, sur La Positivité de la religion chrétienne et sur La Vie de Jésus, des esquisses théologiques teintées de kantisme. Grâce à son ami Hölderlin, Hegel obtient en 1797 un poste de précepteur à Francfort-sur-le-Main, chez les Gogel. De retour dans sa patrie, il rédige un Fragment de système et L'Esprit du christianisme et son destin. L’année suivante, sa traduction allemande des Lettres de Jean-Jacques Cart à Bernard Demuralt, trésorier du pays de Vaud, sur le droit public de ce pays, et sur les événements actuels, parues à Paris en 1793, sous le titre de Lettres confidentielles sur le rapport juridique du pays de Vaud à la ville de Berne, est publiée anonymement.

Au mois de janvier 1799, le décès de son père, qui lui laisse un héritage conséquent, est un nouveau tournant dans son existence. Hegel peut en effet envisager à présent une carrière universitaire. En 1801, il se rend auprès de Schelling, alors professeur à l'université d'Iéna, et y soutient sa thèse latine, Dissertatio philosophica de orbitis planetarum. Il devient privat-dozent et dispense un enseignement très inspiré de la philosophie schellingienne. Hegel publie d’ailleurs bientôt La Différence entre les systèmes philosophiques de Fichte et de Schelling. En 1802, il fonde avec son ami Schelling le Journal critique de philosophie, qui accueille dans ses colonnes
Foi et savoir, puis Sur les façons de traiter scientifiquement du droit naturel. Dans les années qui suivent, le philosophe rédige successivement trois projets de système complets, qu'il ne publiera pas, mais qui témoignent d'une visée philosophique du tout. Le lundi 13 octobre 1806 cependant, un drame secoue l'université d’Iéna. Napoléon, «  cette âme du monde », entre dans la ville.

Hegel publie peu après son premier grand ouvrage la Phénoménologie de l'esprit, ou « la science de l’expérience de la conscience ». L’ouvrage se divise ainsi en trois parties : la conscience, la conscience en soi et la raison, qui est la conscience intégrale unissant les deux premiers éléments. Au mois de mars 1807, le philosophe s'installe en Bavière à Bamberg. Là, il devient directeur d'un petit journal, La Gazette de Bamberg. L’année suivante et grâce à son ami Niethammer, Hegel est nommé recteur du lycée de Nuremberg. Dans l’établissement, il enseigne également la philosophie, certains de ses cours, ceux des années 1809 à 1811, seront plus tard réunis sous le titre de la Propédeutique philosophique. En 1811, le philosophe épouse Maria von Tucher. Le couple aura deux fils, Karl et Emmanuel. A cette époque, il est attaché à la rédaction de sa Logique, qui est « la science de l’Idée pure, c’est-à-dire de l’Idée dans l’élément abstrait de la pensée ». En 1812, est publié le premier tome de la Science de la logique. Il s’agit du premier livre, L'Être, suivi de La Doctrine de l'essence. Il faudra attendre trois années pour lire enfin le second tome, édité sous le titre de Science de la logique subjective, ou doctrine du concept. Entre temps, Hegel est nommé référendaire pour les affaires scolaires de la ville de Nuremberg, une charge qui l’occupera peu de temps.

En 1816 en effet, le philosophe est nommé à l'université de Heidelberg. Dès l’année suivante, paraît l'Encyclopédie des sciences philosophiques en abrégé, une sorte de manuel à l'usage de ses étudiants. En 1818, Hegel est appelé à l'université de Berlin. Il occupera désormais la chaire de philosophie, précédemment attribuée à Fichte. Le professeur y enseigne successivement les parties de son système, logique, philosophie de la nature et philosophie de l'esprit, tout comme la philosophie du droit, celle de l'histoire ou de la religion, l'esthétique, l'histoire de la philosophie. En 1821, alors qu’il est devenu le maître à penser de son temps, Hegel publie les Principes de la philosophie du droit ou droit naturel et science de l'État en abrégé. La même année, paraît également La Raison dans l’Histoire, car pour le philosophe, la raison gouverne le monde et se réalise dans l’histoire.

Ses convictions libérales lui valent néanmoins l'hostilité de la Cour de Prusse et la mise sous surveillance par les autorités. Hegel en profite pour voyager, une semaine durant à Dresde et en Saxe. En 1822, il s’éloigne de nouveau de sa chaire et de Berlin pour effectuer un périple de plus grande envergure. Pour la première fois, Hegel est en villégiature dans les Etats allemands et même au-delà, de la mi-septembre à la fin d'octobre. Il visite ainsi successivement Magdebourg, Cassel, Coblence, Cologne, puis Aix-la-Chapelle, Liège, Bruxelles, Anvers, Gand, Breda, La Haye, avant de s’en retourner par Hambourg et Osnabrück à Berlin. C’est l’occasion pour lui de rendre visite à ses amis, mais surtout de s’extasier dans les musées et autres églises, d’observer les paysages…

En 1827, le philosophe publie la volumineuse Encyclopédie des sciences philosophiques. Deux années plus tard, il occupe les fonctions de recteur de l'université de Berlin, le dernier honneur qui lui échoit. Le 14 novembre 1831 en effet, Georg Wilhelm Friedrich Hegel décède du choléra. Selon ses vœux, il est enterré au cimetière dit Dorotheenstüdter Friedhof, à côté de son ami Fichte. Dans les années qui suivent et jusqu’en 1842, ses anciens élèves - Marheinecke, Michelet, Hotho et Gans notamment – se chargent de publier ses Oeuvres complètes. Celles-ci s’enrichissent en effet de nouveaux titres – une Esthétique notamment, car l’Art exprime l’Idée sous une forme sensible – édités grâce à la consultation des manuscrits de Hegel, des notes de cours prises par ses étudiants.