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François GUIZOT
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François GUIZOT
(Nîmes, 4 octobre
1787 - Val-Richer, 12 septembre 1874)
Français.
Historien et homme politique.
par Jean-Marc Goglin
Quelques dates :
1812, se voit confier la chaire d’Histoire moderne à la
Sorbonne.
1814,
devient secrétaire
général au Ministère de l’Intérieur, puis à celui de la
Justice.
suit le roi Louis XVIII
dans son exil à Gand durant les Cent Jours.
1820, Du gouvernement de la France depuis la Restauration
et du ministère actuel.
1825, son cours est suspendu.
1827, fonde la société Aide-toi, le Ciel t’aidera.
1830, élu député de Lisieux et fonde ainsi le parti de
la résistance.
signe le Manifeste des 221 qui dénonce la
pratique autoritaire du pouvoir de Charles X.
1832, Ministre de l’Instruction publique.
crée la Commission des
Monuments historiques.
1833, Loi Guizot qui réforme le système de l’éducation.
1836, à l’Académie française.
1840, Ministre des Affaires étrangères.
1847, nommé Président du Conseil.
1848, démissionne.
1858, Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps.
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François Pierre Guillaume Guizot naît à Nîmes le 4 octobre
1787 au sein d’une famille de confession protestante. Quelques années
plus tard, son père fait partie des victimes de la Terreur ; il est
guillotiné au mois d’avril 1794. La famille Guizot se réfugie alors à
Genève où l’enfant est élevé de manière stricte, voire austère, par sa
mère. Restera ancré dans son esprit l’idée calviniste que la réussite
matérielle est signe pour le croyant de la faveur de Dieu.
En 1805, Guizot s’installe à Paris afin de poursuivre ses études. Protégé
de François-René de Chateaubriand, il rédige quelques articles publiés
dans Le Publiciste puis est employé comme polygraphe. Son
activité journalistique se poursuit dans Les Archives littéraires
de l’Europe. Guizot rédige également à cette époque un Dictionnaire
des synonymes. Mais le jeune homme doit tout de même travailler à la
traduction d’écrits en anglais afin de subvenir aux besoins de son
existence parisienne … C’est alors que son mariage, en 1812, avec une
femme de lettres de quatorze années plus âgé que lui, Pauline de Meulan, l’engage dans la littérature.
En 1812, François Guizot se voit confier la chaire d’Histoire moderne
à la Sorbonne. Son ami, Pierre Paul Royer-Collard, le pousse également
à faire carrière dans la haute administration. De 1814 à 1822, Guizot
devient successivement secrétaire général au Ministère de l’Intérieur
puis à celui de la Justice, conseiller d’État et enfin Directeur de
l’administration départementale et communale. Il suit même le roi
Louis XVIII dans son exil à Gand durant les Cent Jours.
Parallèlement à son travail administratif, Guizot publie pendant cette période
plusieurs écrits politiques : Du gouvernement représentatif et de l'état
actuel de la France en 1816, Du gouvernement de la France depuis la
Restauration et du ministère actuel en 1820, Des moyens de
gouvernement et d'opposition dans l'état actuel de la France en 1821.
Cependant ses idées libérales de plus en plus marquées déplaisent au
pouvoir monarchique en place, celui de Charles X, et au parti ultra. Aussi
son cours est suspendu de 1825 à 1828, au même moment que ceux de Victor
Cousin et d’Abel François Villemain.
Après le décès de son épouse en 1827, il décide de se remarier
l'année suivante avec
Elisa Dillon, la nièce de celle-ci. Guizot poursuit également son action
aux cotés de l’opposition au pouvoir en place en collaborant au journal
Le Globe. Au mois d'août 1827, il fonde la société Aide-toi,
le Ciel t’aidera destinée à la formation politique des électeurs
et à coordonner l’action des libéraux pendant les élections législatives.
Au mois de janvier 1830, il est élu député de Lisieux et fonde ainsi le
parti de la résistance, favorable à l’avènement d’une monarchie
bourgeoise. Le 18 mars 1830, Guizot signe d’ailleurs le Manifeste des
221 qui dénonce la pratique autoritaire du pouvoir de Charles X.
Après les Trois Glorieuses et l’avènement de Louis Philippe
d’Orléans, François Guizot prend part aux premiers gouvernements de la
nouvelle monarchie libérale. Il devient ainsi, la même année, Ministre
de l’Intérieur du mois d’août au mois de novembre suivant, puis
provisoirement, de l’Instruction publique. De 1832 à 1837, lui sont
ensuite confiés les postes de Ministre des Affaires étrangères puis de
l’Instruction publique. A ce titre, en 1832, Guizot fait rétablir l’Académie
des Sciences morales et politiques qui l’accueille bientôt en ses rangs
puis crée la Société de l’histoire de France ainsi que la Commission
des Monuments historiques. Cette nouvelle institution s’attachera alors
à protéger les richesses architecturales et le patrimoine national, grâce
notamment à l’action dynamique de Prosper Mérimée. En 1833, la Loi
Guizot, votée à son initiative le 28 juin 1833, réforme le système de
l’éducation en accordant la liberté aux communes d’ouvrir des écoles
primaires. Parallèlement à son activité politique, l’historien est reçu
à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres avant d’entrer, le
28 avril 1836, à l’Académie française. Au mois d’avril 1837
cependant, il est de nouveau écarté du pouvoir, le roi Louis Philippe
Ier le jugeant trop rigide.
L’ancien ministre est bientôt envoyé quelques temps outre-Manche, à
partir du mois de février 1840, afin d’occuper dans la capitale
londonienne les fonctions d’ambassadeur auprès de la reine Victoria. Il
est pourtant rappelé dès le mois d’octobre suivant afin d’occuper le
poste de Ministre des Affaires étrangères, après la démission d’Adolphe
Thiers. Quelques années plus tard, le 19 septembre 1847, François
Guizot est enfin nommé Président du Conseil, en remplacement du duc de
Dalmatie démissionnaire. Il dirige alors un
gouvernement stable, à la politique étrangère prudente, mais qui
favorise ouvertement la bourgeoisie. Guizot recommande alors aux Français
de s’enrichir " par le travail et par l’épargne "
sans mener de véritable politique sociale. De plus, le suffrage
censitaire mécontente vivement les classes populaires, écartées ainsi
de la vie politique. Guizot se montre d’ailleurs opposé aux
changements, faisant ainsi se rapprocher le royaume de France des États
autoritaires que sont la Russie et l’Autriche, au moment où les libéraux
parviennent au pouvoir en Angleterre. L’essentiel de ses préoccupations
réside dans le développement matériel de la France, notamment avec la
loi sur les chemins de fer promulguée le 11 juin 1842.
Cependant, à partir de 1847, l’opposition au pouvoir en place se fait
plus virulente. Les manifestations réformistes et révolutionnaires se
multiplient tandis que le mécontentement est aiguisé par les crises économiques.
Le 14 février 1848, Guizot interdit la tenue d’un banquet républicain
qui devait se tenir le 22 à Paris, à la Mairie de XIIème
arrondissement. Cette mesure entraîne bientôt une émeute dans la
capitale parisienne à laquelle la démission du Président du Conseil, le
22 février, ne met pas un terme. Le surlendemain, le palais des Tuileries
est pris d'assaut et Louis-Philippe Ier doit abdiquer. Un gouvernement
provisoire, dominé par le poète Alphonse de Lamartine proclame la République.
Alors que sa rigidité fait chuter la Monarchie de Juillet, François
Guizot se réfugie à Londres. Il publie, en 1849, De la démocratie en
France, un pamphlet dirigé contre l'esprit de 1848. Sa carrière
politique s’achève néanmoins.
Guizot continue pourtant de lutter pour la défense de ses idées. Orléaniste
convaincu, il sacrifie ses convictions religieuses à son action politique
en devenant, bien que protestant, le chef du parti catholique à l’Académie
française. Allié de Monseigneur Dupanloup et de Charles de Montalembert,
il fréquente bientôt les salons où l’on se déclare hostile à l’Empire
et vote pour les adversaires de Napoléon III.
François Guizot s’occupe également à l’écriture. Il achève en
1856 son Histoire de la Révolution d’Angleterre, commencée en
1826. Ce livre illustre l’admiration de Guizot pour les transformations
modérées qu’adopte à l’époque l’Angleterre. A partir de 1858 et
jusqu’en 1867, sont également publiées des Mémoires pour servir à
l’histoire de mon temps.
Cependant, Guizot finit par se rallier au Second Empire, qui se libéralise
à partir de 1860. L'Empereur le fait Grand-Croix de la Légion d'honneur.
Il se prononce alors en faveur d’Émile Ollivier. Si l’ancien Président
du Conseil ne remplit plus de fonction politique, il joue un rôle
important dans la vie du protestantisme français, en tant que membre
influent du Consistoire de l'Église réformée.
François Guizot décède le 12 septembre 1874, à
Val-Richer dans le département du Calvados.
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