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Antoine-Jean GROS

(Paris, 16 mars 1771 - Paris, 25 juillet 1835)


Français.

Peintre.



par Jean-Marc Goglin


 

     Quelques dates :

1796, Joséphine de Beauharnais lui présente Napoléon Bonaparte.
1804, Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa est présenté au Salon.
1808, Napoléon sur le champ de bataille d’Eylau.
1817, Départ de Louis XVIII aux Tuileries.
1822, reconnaît et salue le génie d’Eugène Delacroix.


 






Antoine-Jean Gros naît à Paris le 16 mars 1771 au sein d’une famille de miniaturistes. Très tôt initié à l’art du dessin et de la peinture, il est admis dès l’âge de quatorze ans dans l’atelier de Jacques-Louis David. A cette époque, celui-ci est de retour de son second séjour à Rome et triomphe en présentant Le Serment des Horaces. Gros se distingue rapidement parmi les élèves de celui-ci qui est désormais le chef de file de la nouvelle école classique. Il conquiert ainsi l’estime et l’affection du maître. Gros est également admis à l’Académie de peinture.

Tandis qu’il concourt sans succès pour le prix de Rome en 1792 et avec son Antiochus, sa famille subit les événements révolutionnaires. Son père, suspecté de sympathies royalistes, est ruiné. Il décède bientôt de maladie. Antoine-Jean se sent lui même en danger. En 1793, il sollicite auprès de David, influent auprès des autorités, un passeport pour l’Italie et quitte la France. Gros séjourne alors à Florence, Milan, Gênes … C’est l’occasion pour lui d’admirer les œuvres des peintres de la Renaissance. L’artiste est subjugué par Michel-Ange. Cependant, pour subvenir à ses besoins, il effectue d’obscures besognes.



La rencontre de Joséphine de Beauharnais bouleverse alors son existence. Au mois de décembre 1796, celle-ci lui présente Napoléon Bonaparte. Gros dresse aussitôt le portrait du général des armées révolutionnaires, à la tête de ses troupes sur le pont d’Arcole. Bonaparte reconnaît alors dans le tableau l’image qu’il entend donner de son action militaire. Il nomme l’artiste commissaire pour le choix des œuvres d’art, avec le grade d’inspecteur aux revues. Gros partage alors la vie des soldats. Il parcourt l’Italie afin d’enrichir le musée du Louvre en acquérant les œuvres les plus diverses. L’artiste cependant est bientôt écarté, à regret, de l’expédition d’Égypte.

De retour à Paris, après huit ans d’absence, Antoine-Jean Gros expose alors au Salon son Bonaparte ainsi que Sapho se précipitant du rocher de Leucade. A cette époque, l’artiste hésite encore sur le choix du sujet de ses productions. Doit-il s’attacher à la représentation des sujets mythologiques ou peindre plutôt des fresques historiques ? En fait, ce dernier genre va bientôt s’imposer à lui. Avec l’œuvre de Gros en effet, la peinture d’histoire épouse l’épopée du siècle. Le peintre participe par les commandes qui lui sont faites à la propagande impériale. Ses représentations des combats napoléoniens, auxquels l’artiste n’a pas toujours assisté, forcent alors l’admiration. Il sait montrer dans ses toiles les aspects surhumains de la guerre mais aussi son inhumanité. En cela, Gros est considéré comme le premier des peintres romantiques. Il dessine ainsi ses scènes de bataille par noyaux internes et non par contours et sera, en cela, imité par Théodore Géricault, Eugène Delacroix et Honoré Daumier.

En 1801, la Bataille de Nazareth marque le début de l’orientalisme chez Antoine-Jean Gros. Petit à petit, l’artiste s’affirme dans son style. Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa, présenté au Salon de 1804, emporte ainsi un triomphe. Gros poursuit dans cette voie en peignant la Bataille d’Aboukir en 1806. Il atteint le sommet de son art au Salon de 1808 où est présenté, à côté du Sacre peint par David, Napoléon sur le champ de bataille d’Eylau. Dans les années qui suivent, Gros continue à peindre de vastes ensembles : la Prise de Madrid en 1809, la Bataille des Pyramides en 1810, la Bataille d’Austerlitz, en 1812. Il dresse également le portrait des héros de la vie militaire de l’Empire : le Général Lasalle en 1808, le Comte général Fournier-Sarlovèze en 1812.



Malgré la chute de l’Empereur des Français, Gros ne cesse pas pour autant de peindre. Celui qui s’était lié au destin de Napoléon devient, dès 1814, le portraitiste officiel du roi Louis XVIII. La Restauration lui inspire ainsi deux tableaux : le Départ de Louis XVIII aux Tuileries en 1817, et l’Embarquement de la duchesse d’Angoulême en 1819. David, contraint à l’exil par le retour au pouvoir des Bourbons, lui confie alors son atelier parisien. Gros est chargé par son ancien maître de maintenir la pureté du classicisme et de revenir à des scènes antiques. Dès 1822 cependant, Gros reconnaît et salue le génie d’Eugène Delacroix.

L’artiste est bientôt élevé au titre de baron par le roi Charles X. Il est bientôt chargé de décorer le Panthéon et le Louvre. Ses travaux, achevés en 1824, manifestent son inaptitude à ce genre d’ouvrage. Gros est immédiatement critiqué par les artistes romantiques qui triomphe en ces années. Ses élèves l’abandonnent pour suivre Ingres. Bien que son art soit condamné, Gros s’obstine : il présente Hercule et Diomède au Salon de 1835. L’échec est cuisant.



Désespéré, Antoine-Jean Gros met alors fin à ses jours. Au matin du 26 juillet 1835, son corps est retrouvé au Bas-Meudon, dans la Seine. L’artiste disparaît ainsi au moment où les souvenirs de l’épopée napoléonienne exaltent la nostalgie des romantiques