La lettre d'infos


A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.

S'abonner à la lettre d'infos
 

 L'actualité
sur 19e.org

 
 

 A voir sur le Web

     Vous êtes ici :   Accueil   Biographies   G   >   Charles GOUNOD                                Contact

 

Charles GOUNOD 

(Paris, 18 juin 1818 - Saint-Cloud, 17 octobre 1893)


Français.

Compositeur.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1837, remporte le second prix du concours de Rome.
1843, directeur de la musique à l'église des Missions Étrangères à Paris.
1855, compose un nouvel hymne national intitulé " Vive l'Empereur ", en l'honneur de Napoléon III, exécuté lors de l'Exposition Universelle à Paris.
1858, Faust
.
1867,
Roméo et Juliette.
1893,
funérailles nationales.

 






Charles Gounod naît à Paris le 18 juin 1818. Son père, graveur et peintre de talent, décède en 1823 alors qu’il n’est encore qu’un enfant. Victoire Lemachois, sa mère, fille d’un ancien avocat au Parlement de Normandie, est alors contrainte de donner des leçons de piano pour subvenir aux besoins de ses enfants. Elle enseigne également à son fils Charles les premiers rudiments et lui donne le goût de la musique en l’emmenant écouter au concert les œuvres des grands maîtres. En 1829, celui-ci entre au lycée Saint-Louis. Après quelques années d’études, Charles Gounod obtient son baccalauréat de philosophie en 1836.

Le jeune homme nourrit alors l’ambition de vivre de sa passion. Il entre au Conservatoire, fréquentant alors les cours d’Halévy pour la fugue et le contrepoint, de Lesueur pour la composition. Charles Gounod est remporte le second prix du concours de Rome en 1837, avant d’être enfin lauréat deux années plus tard avec sa cantate Fernande. En l’honneur de son maître Lesueur, il compose pour l’occasion une messe présentée à Saint-Eustache, un Agnus Dei à 3 voix et chœur.

Arrivée à Rome, le 27 janvier 1840, Charles Gounod est accueillie par le directeur de la villa Médicis, le peintre Ingres, avec lequel il se lie d’amitié. Le musicien fait également la rencontre de Fanny Hensel, sœur du compositeur Félix Mendelssohn, qui lui fait découvrir la musique allemande. Pendant son séjour, il compose quelques mélodies inspirés de l’œuvre du poète Lamartine : Le Vallon, le soir ... Dans la capitale romaine, Gounod s’imprègne également de musique sacrée ; un penchant que conforte les conversations avec le Révérend Père Lacordaire, venu à cette époque auprès du pape afin de rétablir l'ordre des Dominicains en France. Le 1er mai 1841, jour de la fête de Louis-Philippe, Charles Gounod fait exécuter une messe solennelle à l'église Saint-Louis-des-Français.



En 1842 enfin, il se décide à quitter Rome pour Vienne où la vie musicale est florissante. Après avoir fait jouer deux de ses œuvres, une Messe et un Requiem, à la Karlskirche, Charles Gounod rend visite à Mendelssohn, dans sa résidence berlinoise. Ce dernier l’initie aux compositions de Bach et lui conseille d'écrire de la musique symphonique. De retour à Paris au mois de mai 1843, le compositeur se voit proposer le poste de directeur de la musique à l'église des Missions Étrangères. Pendant les cinq années qui suivent, il se consacre alors à la musique religieuse. Au mois d’octobre 1847, l’archevêque de Paris, Monseigneur Affre, l’autorise à porter l’habit ecclésiastique. Le musicien habite d’ailleurs la maison des Carmes et suit les cours de théologie du Séminaire de Saint Sulpice ainsi les conférences de son ami Lacordaire à Notre-Dame.

Charles Gounod démissionne des Missions étrangères au mois de mars 1848. Il retrouve bientôt une ancienne connaissance, Pauline Viardot, qui le présente au librettiste Émile Augier. Ce dernier rédige le livret d’une œuvre lyrique, Sapho, dont la première a lieu le 16 avril 1851 à l’Opéra de Paris. Gounod remporte à cette occasion un succès d’estime auprès du public parisien. Le 20 avril 1852, il se marie à Anna Zimmerma, fille d’un professeur au Conservatoire. Le couple aura un fils, Jean, qui naît le 8 juin 1856, et une fille, Jeanne, qui vient au monde au mois de septembre 1863. Peu de temps après, le 30 mai suivant, Charles Gounod est nommé directeur de l'Orphéon de Paris, une institution chorale à vocation populaire, puis, en 1853, directeur de l'enseignement du chant dans les écoles communales de Paris.

Après le décès de son beau-père, au mois d’octobre 1853, le compositeur s’installe dans la propriété de sa belle-famille à Saint-Cloud. La même année, est exécuté pour la première fois son Ave Maria, cette dernière œuvre lui permettant enfin d’accéder à la notoriété. Au mois de mars 1853, Gounod compose un nouvel hymne national intitulé " Vive l'Empereur ", en l'honneur de Napoléon III. Celui-ci est exécuté en 1855 lors de l'Exposition Universelle qui se tient à Paris. Le compositeur est d’ailleurs fait chevalier de la Légion d’honneur, le 6 janvier 1856. C’est alors que l’échec de son deuxième opéra, La Nonne Sanglante, ajouté au surmenage l’oblige à prendre quelques repos dans la clinique du Docteur Blanche, à Paris. Il compose ensuite Le Médecin malgré Lui, créé le 15 janvier 1858, qui lui permet de renouer avec le succès. L’année suivante, Faust est un véritable triomphe. Dans les dix années qui suivent, l’œuvre sera ainsi représentée plus de 300 fois sur la scène du Théâtre-Lyrique, ainsi qu’en province et à l’étranger.



Peu de temps après, Gounod quitte son poste de l'Orphéon. Il rédige alors quelques pièces sans grand relief : deux opéras comiques, Philémon et Baucis, jouée au mois de février 1860, et La Colombe , sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré ainsi qu’un nouveau opéra, La reine de Saba. La première, le 28 février 1862, est un échec complet. Mireille, inspirée de l’œuvre de son ami, l’écrivain provençal Frédéric Mistral, n’obtient que peu de succès le 19 mars1864. Il lui faut attendre trois années et le 27 avril 1867, jour de la création de Roméo et Juliette, pour retrouver l’ovation du public enthousiaste.

Avec la guerre de 1870, Charles Gounod se réfugie en Angleterre accompagnée de sa famille. Anna Zimmerman, sa mère et les deux enfants, rentrent en France l’année suivante, tandis que le compositeur demeure à Londres. Il s’installe auprès de Georgina Weldon, une chanteuse qui le tient sous son emprise durant quatre années. Le 8 juin 1874, Charles Gounod quitte Tavistock House où il composait sans relâche pour son égérie, grâce à l’intervention de quelques amis. Reposé, il rédige Cinq-Mars, créé le 5 avril 1877 à l’Opéra-Comique, puis Polyeucte, le 7 octobre 1878, à l’Opéra Garnier. Ces deux œuvres, de même que Le Tribut de Saphira, jouée en 1881, ne rencontrent que peu de succès.

Charles Gounod est néanmoins comblé d’honneurs. Le 21 octobre 1877, il inaugure ainsi l’orgue Cavaillé-Coll installé dans l’église de Saint-Cloud. Le compositeur rédige également quelques œuvres de critique. Frappé d'une attaque d'apoplexie, il décède le 17 octobre 1893 dans sa propriété. Le 27 octobre, des funérailles nationales sont organisées en l’église de la Madeleine. Le grand orgue est confié à Camille Saint-Saëns, tandis que Gabriel Fauré est à la maîtrise. Selon son vœu, une messe en grégorien est chantée. Charles Gounod est inhumée au cimetière d’Auteuil.