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Nicolas GOGOL
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Nicolas GOGOL
(Sarotchinsi, 20 mars 1809
- Moscou, 21 février 1852)
Russe.
Écrivain
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1830, fonctionnaire au Ministère des Apanages.
Les Arabesques.
1834,
Nouvelles de
Saint-Pétersbourg.
1836, le tzar Nicolas Ier assiste à la première de sa
comédie , Le Revizor.
1842, Les Aventures de Tchichikov ou les Âmes mortes.
1843, Tarass
Boulba.
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Nicolas
Vasiliévitch Gogol naît le 20 mars 1809 à Sarotchinsi, un village
ukrainien situé dans le district de Mirgorod, gouvernement de Poltava.
Son père, issue d’une ancienne famille de la noblesse russe, est
propriétaire de terres et de serfs. Cet homme de culture, qui se distrait
d’ailleurs à l’occasion en écrivant quelques comédies légères,
décède en 1825. Durant son enfance qu’il passe au milieu de ses huit sœurs,
toutes plus âgées, c’est davantage sa mère, dont la foi religieuse
est proche du mysticisme, qui exerce sur lui une influence. Gogol effectue
des études médiocres au Lycée de Nejinski, à l’issue desquelles il
se décide à quitter son Ukraine natale. En 1828 et à l’âge de
dix-neuf ans, le jeune homme arrive à Saint-Pétersbourg, la capitale des
Tzars, avec de grands espoirs et aussi beaucoup d’ambitions.
Profondément patriote, Nicolas Gogol entend servir au mieux la Russie.
En 1829, il publie sans nom d’auteur sa première œuvre littéraire, le
poème romantique Hans Klûchelgarten. Celle-ci est à tel point
éreintée par la critique que Gogol se décide à racheter et brûler
tous les exemplaires imprimés afin de la faire disparaître.
Profondément dépité, il part ensuite quelques temps pour l’Allemagne
voisine avant de revenir à Pétersbourg. Nicolas Gogol trouve alors à s’employer
dans l’administration de l’empire, en devenant fonctionnaire au
Ministère des Apanages. S’il se morfond dans ces bureaux, au milieu de
cette existence monotone et tracassière, l’homme de lettres observe
néanmoins d’un œil attentif ses collègues. Il rédige à cette
époque des contes regroupés dans Les Veillées du Hameau de Dianka.
Ces tableaux de la vie villageoise trouvent leur inspiration dans ses
souvenirs de jeunesse. Les Arabesques, un nouveau recueil de textes
parmi lesquels on trouve Le Journal d’un fou, sont également
publiées peu après.
A présent introduit dans les milieux littéraires, Nicolas Gogol est
nommé au mois de février 1831, grâce à l’intervention de l'écrivain
Pletnev, à l'Institut Patriotique afin d'enseigner l'histoire aux jeunes
filles. Peu après, il sollicite une chaire à l’université de Kiev,
mais est chargé au mois de septembre 1834 d’un cours d’histoire du
Moyen-Age, toujours à Saint-Pétersbourg. Tandis que paraissent les
premières Nouvelles de Saint-Pétersbourg, l’écrivain fait la
connaissance d’Alexandre Pouchkine, qui lui inspirera nombre de ses
œuvres futures. Au mois de décembre 1835, Gogol quitte enfin sa chaire,
après avoir donné sa démission. Il est reçu à présent et fêté dans
tous les salons de l’aristocratie pétersbourgeoise. Le 19 avril 1836,
le tzar Nicolas Ier assiste à la première d’une comédie en cinq
actes, Le Revizor. Celle-ci obtient un succès retentissant, car on
s’accorde à voir dans cette pièce de théâtre une farce amusante. L’écrivain,
qui montre ainsi sa verve satirique en dénonçant les vices de ses
contemporains, est cependant accusé de vouloir saper les bases de la
société et des institutions. Se sentant incompris, il vit un véritable
déchirement intérieur.
Au mois de juin 1836, Nicolas Gogol quitte la Russie et gagne l’Allemagne,
puis la Suisse. Il visite Paris et Rome, avant de se fixer en Autriche. L’écrivain
réside à Vienne jusqu’en 1839, travaillant à un roman. C’est là qu’il
apprend la mort de son ami Pouchkine, ce qui le touche profondément. De l’automne
1840 à l’été 1841, il est à Venise puis à Rome, avant de regagner
la Russie au mois de septembre suivant afin de publier sa nouvelle œuvre.
Les Aventures de Tchichikov ou les Âmes mortes paraissent le 9 mars
1842. Le texte, qui peint sur un jour sombre la Russie et ses moujiks, est
néanmoins sensiblement remanié et même expurgé suivant les exigences
de la censure impériale. Gogol entreprend ensuite de réviser ses œuvres
antérieures. En 1843, Tarass Boulba, l’épopée des cosaques
zaporogues en lutte au XVIIème siècle contre les Polonais, paraît ainsi
dans sa version définitive. De plus en plus instable et névrosée, l’écrivain
souffre à présent de dépression. Et ces crises alternent avec des
périodes de grande exaltation mystique.
Nicolas Gogol entreprend un nouveau périple à travers l’Europe. Il est
en Allemagne en 1844, y effectuant de nombreuses cures thermales, puis à
Paris l’année suivante, avant de gagner l’Italie. L’écrivain
séjourne à Rome et surtout à Naples en 1846. En 1847, afin d’expliquer
à ses lecteurs son évolution spirituelle, paraissent des Extraits d’une
correspondance avec mes amis. La publication de ces lettres
commentées de sa main, parfois travesties, froisse nombre de ses
connaissances. Avec cette nouvelle indélicatesse, Gogol s’isole encore
davantage de son époque.
En 1848, il séjourne en Orient, en Palestine notamment, y effectuant un
pèlerinage à Jérusalem. De retour en Russie en 1849, il réside à
Moscou. Gogol multiplie à présent les pratiques pieuses, portant un
scapulaire, un cilice… effectuant de nombreuses retraites dans des
monastères. De plus en plus sous la dépendance du père Matvei, qui
devient son directeur de conscience, l’écrivain entreprend de rédiger
une suite aux Âmes Mortes. Depuis longtemps saisi de remords, il
souhaite ainsi réhabiliter quelques-uns des personnages qu’il avait si
fortement stigmatisé en 1842.
A cette époque, il reçoit la visite d’Ivan Tourgueniev qui l’admire.
Le 7 février 1852, dans le poêle de sa chambre, Gogol brûle néanmoins
tout ses écrits en cours. Peut-être estime t-il, dans un moment de
lucidité, que ces derniers ne peuvent rivaliser avec les œuvres publiées
autrefois ?. Démuni de tout, il loge chez Alexis Tolstoï qui lui
offre son hospitalité. L’écrivain cesse ensuite de s'alimenter. Il
décède le 21 février 1852, après avoir longtemps déliré. Dans son
dernier souffle, il murmure encore ces mots énigmatiques :
" Une échelle ! Vite, une échelle ! ". Accompagné
par une foule énorme, Nicolas Gogol est inhumé suivant ses dernières
volontés au monastère Saint Daniel quelques jours plus tard.
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