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Théophile GAUTIER
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Théophile GAUTIER
(Tarbes, 30 août 1811 -
Neuilly, 23 octobre 1872)
Français.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1830, figure en bonne place au Théâtre-Français, lors de la
première représentation du drame Hernani.
1851,
entre au comité de
rédaction de La Revue de Paris.
1852,
Émaux et Camées.
1857,
Le Roman de la Momie.
1861, Le Capitaine Fracasse.
1863, accueilli au dîner Magny.
1869, à la cérémonie d’inauguration du canal de Suez.
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Pierre-Jules-Théophile Gautier naît le 30 août 1811 à
Tarbes. L’enfant aura deux sœurs : Émilie, naît le 14 janvier 1817, et
Zoé, le 12 mars 1820. Il est le fils de Jean-Pierre Gautier, employé aux
Contributions directes. Grâce à la protection de l’abbé de Montesquiou, celui-ci obtient en 1814 une nomination à Paris : il
devient chef de bureau de l’octroi. Le 9 janvier 1822, Théophile
Gautier entre au Lycée Louis-le-Grand. L’internat ne lui convient guère
cependant, ce qui conduit ses parents à le retirer de l’établissement,
le 23 avril suivant. Il suivra désormais les cours libres du collège
Charlemagne, passant ses vacances au château de Mauperthuis, près de
Coulommiers, la demeure des Montesquiou. Naît une passion pour la
natation qu'il conservera sa vie durant.
Au printemps 1829, l’adolescent, qui n’a pas achevé sa classe de
philosophie, entre chez le peintre Rioult, dont l’atelier se situe à
proximité du collège. Il envisage alors de se consacrer à la peinture,
avant de changer brusquement d’avis. Le 27 juin en effet, son ami Gérard
de Nerval le présente à Victor Hugo. Cette rencontre avec le chef de
file de l’école romantique décide de son orientation définitive vers
l’écriture et la poésie. Le 25 février 1830, Théophile Gautier
figure en bonne place au Théâtre-Français, lors de la première représentation
du drame Hernani. Le jeune dandy se fait remarquer parmi les
agitateurs enthousiastes, en arborant un éclatant pourpoint rose
qu’accompagne un pantalon vert d’eau très pâle et un habit à revers
de velours noir.
Le 28 juillet suivant, il fait paraître le premier volume de ses Poésies.
Le poète délaisse à cette époque le Petit Cénacle qui se réunit dans
l’atelier du peintre Jehan Duseigneur. Il échappe en 1832 au service
militaire, étant exempté ou dispensé sous le motif : "
a eu le bras gauche cassé ". En 1834, Théophile Gautier
s’installe alors près de l’appartement de Nerval, dans l’impasse du
Doyenné. C’est tout un groupe de jeunes gens de la bohème artistique
qui se réunit maintenant chez lui. On donne des bals et on s'amuse. En
effet, au cours de ces années, l’écrivain accède à une nouvelle
notoriété. Après la publication au mois d’octobre 1832 d’Albertus,
ou l’Âme et le Péché, un poème fantastique inspiré de Byron et
d’Hoffmann, il fait paraître le 17 août de l’année suivante Les
Jeunes-France, romans goguenards. La France littéraire présente
également ses études sur François Villon. Le 28 novembre 1835, vient
ensuite un roman, Mademoiselle de Maupin.
En 1836, Théophile Gautier livre de nombreux articles pour la presse
parisienne. Commence une collaboration avec La Chronique de Paris
et avec La Presse d’Émile Girardin, dont il assure bientôt la
critique théâtrale. Au mois de février de la même année, Théophile
Gautier se lie à Eugénie Fort. Le 29 novembre 1836, un enfant, prénommé
Charles-Marie-Théophile, naît de leur union. Gautier reconnaît l'enfant
sous la menace d'un duel avec le frère de sa maîtresse. Après un séjour
en Belgique pendant l'été 1836, l’écrivain se rend en Espagne, du
mois de mai au mois de septembre 1840. Il en rapporte la matière de son Voyage
en Espagne, publié le 18 février 1843 sous le titre de Tra Los
Montes. D’autres ouvrages écrits de sa plume paraissent au cours de
ces années : La Comédie de la Mort puis Fortunio en
1838, Une Larme du Diable l’année suivante.
En 1841, Théophile Gautier s’éprend de Carlotta Grisi, une danseuse de
l’Opéra de Paris. Après trois années d’union pendant laquelle les
deux amants mènent grand train, c’est avec Ernesta, cantatrice et sœur
de cette dernière, qu’il se lie. Le couple aura deux filles :
Judith qui naît le 25 août 1845, puis Estelle le 28 novembre 1847. Le 12
octobre 1844, sont publiés Les Grotesques, un recueil d’études
rédigées par l’écrivain qui passent en revue l’œuvre des poètes
du passé. Au mois de juillet 1845, Théophile Gautier s’embarque pour
l’Algérie, accompagnant la campagne militaire du maréchal Bugeaud.
Puis, à partir du mois d’août 1850, c’est l’Italie qui
l’accueille. Il visite alors Venise, Florence, Rome avant d'être expulsé
par les autorités du Royaume de Naples, le 8 novembre, car considéré
comme " un Français très exalté du parti rouge ".
Le 15 janvier 1851, on donne Pâquerette à l’Opéra, un ballet
dont Théophile Gautier a écrit le livret. Celui-ci n’en est pas à son
coup d’essai. En 1841 en effet, il avait participé à la création du
ballet Giselle ou les Wilis, qu’accompagne une musique d’Adolphe
Adam, puis à celle de La Péri en 1843. Le 16 mai 1852, Théophile
Gautier, qui est maintenant un des principaux écrivains de la France du
Second Empire, adhère à la Société des gens de lettres. Du mois de
juin au mois d’octobre, il effectue ensuite un voyage en Orient. Le poète
se rend ainsi à Malte, gagne ensuite Istanbul puis Athènes. Pendant ce
temps, à Paris, paraît le 17 juillet un nouveau recueil de vers, Émaux
et Camées.
En 1851, Théophile Gautier entre au comité de rédaction de La Revue
de Paris. En 1855, il commence à livrer des articles au Moniteur
universel, qui est devenu le journal officiel du nouveau régime. Son
activité dans la presse parisienne s’étoffe en 1856, année où il
prend la direction de L’Artiste en compagnie d’Arsène Houssaye.
L’année suivante paraît une nouvelle œuvre en prose, Le Roman de
la Momie. Ce rêve oriental, issu de ses conservations avec Gustave
Flaubert de retour d’Orient, est aussi l’expression de l’attirance
de ses contemporains pour les choses de l’Égypte des Pharaons. Une
passion française. Au mois de septembre 1858, Théophile Gautier part
pour la Russie et Saint-Pétersbourg. Ses impressions de voyage seront
publiées sous le titre de Voyages en Russie en 1866.
Peu de temps auparavant, l’écrivain est venu s’installer à Neuilly,
au n°32 de la rue de Longchamp. C’est au mois de décembre 1861 que la
Revue nationale et étrangère imprime son nouveau roman, Le
Capitaine Fracasse. Celui-ci était annoncé depuis 1844. En 1851
d’ailleurs, La Revue des Deux-Mondes avait intenté à Théophile
Gautier un procès pour non-respect du contrat de publication de cette
dernière œuvre. Au mois d’avril 1863, il est accueilli au dîner
Magny, retrouvant à la table du restaurant parisien quelques-unes des
grandes plumes de l’époque : Gustave Flaubert, Charles et Edmond
de Goncourt ainsi que Charles-Augustin Sainte-Beuve. Celui-ci rédige
bientôt trois articles élogieux, consacrés à l’œuvre de Gautier.
Malgré cette reconnaissance de la critique, celui-ci échouera par trois
fois dans les années qui suivent - de 1867 à 1869 - dans sa candidature
à l’Académie Française. Ces trois tentatives succèdent d’ailleurs
à un premier échec en 1856.
Au mois de novembre 1865, Le Moniteur Universel fait paraître Spirite.
Quelques années auparavant, son auteur a accepté de l’Empereur Napoléon
III une pension de 3.000 francs, somme qui lui est allouée depuis le mois
d’avril 1863. Au mois de novembre 1868, la princesse Mathilde, dont il
est familier, fait de l’écrivain, qui est maintenant familier du
pouvoir, son bibliothécaire, aux appointements de 6.000 francs.. Afin
d’assister en compagnie de l’Impératrice Eugénie et de Ferdinand de
Lesseps à la cérémonie d’inauguration du canal de Suez, Théophile
Gautier part pour un nouveau voyage en Égypte au mois d’octobre 1869.
De retour en France l’année suivante, la guerre contre la Prusse étant
déclarée, il réside dans la capitale parisienne - 12, rue de Beaune -
pendant le siège effectué par les armées ennemies. Au mois d’octobre
1871, alors que la Troisième République vient de réprimer la Commune de
Paris, l’écrivain cesse sa collaboration avec le Journal officiel.
Théophile Gautier décède le 23 octobre 1872 dans sa maison de Neuilly.
Il est inhumé deux jours plus tard au cimetière de Montmartre, où sera
inauguré en 1875 un monument à se mémoire.
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