|
A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.
|
|
| |
sur 19e.org |
|
|
|
Vous êtes ici :
>
Évariste GALOIS
|
|
Évariste GALOIS
(Bourg-la-Reine, 25 octobre 1811
- Paris, 2 juin 1832)
Français.
Mathématicien.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1828, admis en spéciales à Louis-le-Grand.
1829,
Conditions pour
qu'une équation soit résoluble par radicaux.
1830, adhère à la Société des Amis du Peuple, que
préside François Raspail.
renvoyé de l'École Préparatoire (future École Normale).
1831, condamné à 6 mois de prison.
1832, blessé mortellement lors d'un duel.1843,
redécouverte de ses
travaux par Joseph Liouville.
|
|
Évariste Galois
naît à Bourg-la-Reine, le 25 octobre 1811. Son père est un instituteur
de convictions libérales qui est nommé maire de la commune, devenue Bourg-l’Egalité
pendant les événements révolutionnaires. C’est davantage sa mère,
née Adélaïde Marie Demande, fille de magistrat, qui s'occupe de l’éducation
de l’enfant. Sous la Restauration, celui-ci bénéficie d’une bourse
et entre ainsi à l’âge de douze au collège royal Louis-le-Grand.
Cependant les études ennuie l’adolescent, avant qu’il ne se prenne de
passion pour la sciences des mathématiques. Dès 1827, Évariste Galois
dévore les traités des grands maîtres : Legendre, Lagrange, Euler,
Gauss, Jacobi… Il obtient bientôt le premier prix au Concours
Général, puis tente en vain d’entrer à l’École Polytechnique, à l’époque
un sanctuaire républicain.
Au mois d’octobre 1828, Évariste Galois est admis en spéciales à
Louis-le-Grand. A cette époque, le jeune mathématicien publie un premier
article remarqué dans les Annales mathématiques que dirige Joseph
Gergonne. Il démontre un théorème sur les fractions continues
périodiques. Galois rédige également un mémoire sur la théorie des
équations, envoyé à l'Académie des Sciences et adressé au baron
Augustin Cauchy. Le 2 juillet 1829, son père d’Évariste Galois se
suicide. Le jeune homme vit alors des moments difficiles. Quelques jours
plus tard, il échoue en effet de nouveau au concours d'entrée à
Polytechnique. Exaspéré par la stupidité des questions posées, Galois
provoque même une esclandre dans la salle d’examen. Suivant les
conseils de son professeur, M. Richard, il entre à l'École Préparatoire
(future École Normale) et couche le résultat de ses recherches dans un
mémoire intitulé Conditions pour qu'une équation soit résoluble par
radicaux. Le grand prix de mathématiques de l'Académie des Sciences
lui échappe cependant.
Les 27, 28 et 29 juillet 1830, Paris est en insurrection. Charles X a
quitté la capitale, tandis que son cousin le duc d'Orléans monte sur le
trône et devient roi sous le nom de Louis-Philippe. Pendant ces journées
mémorables, Évariste Galois, comme ses camarades, demeure consigné à l’intérieur
de son école, contrairement aux étudiants polytechniciens qui se
montrent actifs aux côtés des insurgés. Certains d’entre-eux, les
militants républicains, se montrent d’ailleurs hostiles à l’avènement
de la Monarchie de Juillet. A leurs côtés, le jeune mathématicien
adhère le 10 novembre 1830 à la Société des Amis du Peuple, que
préside François Raspail. A l'École Préparatoire, la discipline s’est
maintenant durcie. Dans la Gazette des Écoles, Galois publie alors
deux lettres incendiaires. Dans la première, datée du 5 décembre 1830,
le mathématicien brocarde son directeur, le qualifiant au passage de
" réactionnaire ". Puis dans la seconde, publiée le
2 janvier 1831, il met ensuite en doute la qualité de l'enseignement qui
est dispensée aux étudiants. Évariste Galois est renvoyé peu après de
l’institution.
Le 13 janvier et afin de subvenir à ses besoins, il ouvre un cours
d'algèbre supérieure chez le libraire Caillot, qui réside au 5 rue de
la Sorbonne. Suivant les conseils de Denis Poisson, le mathématicien
présente le 17 janvier à l'Académie des Sciences une version remaniée
de son mémoire sur la théorie des équations. Celui-ci est jugé
incompréhensible par les membres du jury… L’année suivante, le 9
mai, au cours d'un banquet au restaurant Les Vendanges de Bourgogne,
Évariste Galois fait scandale en portant un toast " A
Louis-Philippe, s'il trahit ", un couteau à la main. Arrêté le
lendemain par les autorités, il est placé à Sainte-Pélagie, une prison
dévolue aux détenus politiques depuis le mois de février précédent.
Le 15 juin 1831, Galois est acquitté et libéré. Un mois plus tard, il
prend la tête d'un groupe de manifestants qui célèbrent dans la
capitale le 14 juillet, et est de nouveau arrêté, pour port illégal de
l'uniforme de la Garde Nationale cette fois-ci. Le 23 octobre, le militant
républicain est condamné à 6 mois de prison.
A Sainte-Pélagie, Évariste Galois poursuit ses travaux de recherches
mathématiques. Rendu à la liberté, il s’emploie ensuite à la maison
de santé Faultrier. Le jeune homme s’éprend au mois de mai 1832 d'une
jeune femme, Stéphanie Dumotel (?). Une liaison qui ne dure guère. Il
rompt rapidement avec celle-ci, mais est bientôt provoqué en duel à
cause de " l’infâme coquette". Dans la matinée
du 30 mai, Galois, laissé à terre sur le pré, est secouru par un paysan
qui le conduit à l'Hôpital Cochin. Grièvement blessé par son
adversaire jaloux, il décède d’une péritonite, à l’âge de
vingt-et-un ans, et est enterré le 2 juin 1832 dans la fosse commune du
cimetière de Montparnasse.
Dans la nuit précédent la confrontation qui lui fut fatale, soit le 29
mai, le mathématicien avait adressé à son ami Auguste Chevalier une
ultime lettre testamentaire dans laquelle il résumait ses dernières
découvertes. Dans ce texte capital, le mathématicien précise sa
théorie sur les équations, montrant qu’à chacune d’entre elles on
peut associer un groupe de substitution portant sur l’ensemble de ses
racines et qui reflètent ses propriétés. Évariste Galois fonde ainsi
la notion de groupes, une théorie inhumée quelques années plus tard
dans les archives du jeune prodige par Joseph Liouville. Le 4 septembre
1843, ce dernier peut annoncer à l'Académie des Sciences la
redécouverte d’une solution au problème de la résolubilité des
équations par radicaux. A partir du mois d’octobre 1846, Liouville s’emploie
ensuite à publier l’ensemble des écrits de celui qui est devenu son
illustre prédécesseur.
|