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Numa FUSTEL DE COULANGES 

(Paris, 18 mars 1830 - Massy, 12 septembre 1889)


Français.

Historien.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1853, nommé membre de l'Ecole française d'Athènes.
1858, soutient sa thèse de doctorat, une Étude sur Polybe
.
1864, La Cité antique.
1870, controverse patriotique avec l'historien
allemand Théodore Mommsen.
1872,
lui est confiée la conférence d'histoire ancienne à l'Ecole normale.
1880, doit accepter la direction de l'Ecole normale.



 






Numa Fustel de Coulanges naît à Paris le 18 mars 1830 au sein d'une famille d'origine bretonne. Après avoir fait ses études secondaires au lycée Charlemagne et à l'institution Massin, il entre à l'Ecole normale en 1850. Dès cette époque, l’adolescent se passionne pour l'histoire. La lecture de La Civilisation en France de François Guizot, est pour lui une révélation, de celle qui crée les vocations. A sa sortie de l'Ecole normale, au mois de novembre 1853, Fustel de Coulanges est nommé membre de l'Ecole française d'Athènes. Durant ce séjour en Grèce qui lui est offert par l’institution, l’historien recueille les matériaux d'un mémoire sur l'histoire de l'île de Chio. Celui sera publié par la suite dans les Archives des missions scientifiques (première série, tome V).

Affecté au lycée d'Amiens en 1856, l’historien enseigne en classe de seconde. Reçu agrégé des lettres l’année suivante, il soutient le 10 avril 1858, devant la Faculté des lettres de Paris, ses thèses de doctorat, comme le veut la coutume. Sa thèse latine a pour titre Quid Vestae cultus in institutis veterum privatis publicisque valuerit. Quant à sa thèse française, Étude sur Polybe, celle-ci se destine à montrer comment, au tournant du IIème siècle av. J.-C., " le cœur d'un Grec était disposé à se laisser conquérir et comment Rome faisait ses conquêtes ". Nommé au lycée Saint-Louis, à Paris, à partir du mois d’août 1858, il y demeure deux années, avant d’être honoré, à la rentrée universitaire de 1860, du titre de professeur à la faculté des lettres de Strasbourg.

Un de ses cours, professé pendant l'année scolaire 1862-1863, est la matière d’une première publication, La Cité antique. L’ouvrage, édité aux frais de son auteur, chez le libraire Durand, au mois d’octobre 1864, obtient un grand succès auprès du public cultivé. Le retentissement est moindre au sein de la profession historienne, des académies et autres savants. Néanmoins, lui est confiée au mois de février 1870 la conférence d'histoire ancienne à l'Ecole normale, en tant que suppléant dans un premier temps, avant d’en devenir titulaire, le 7 août 1872. Dans l’entourage de Victor Duruy, longtemps Ministre de l'Instruction publique, l’historien est invité à donner des leçons d'histoire à l'Impératrice Eugénie, au mois de juin 1870. La déclaration de guerre de la France du Second Empire à la Prusse interrompt rapidement ces entretiens.



Fustel de Coulanges, qui poursuit dans les années qui suivent ses cours à l'Ecole normale, où il enseigne l'histoire ancienne, commence également la publication d’une Histoire des institutions de la France en 1874. Entré en Sorbonne, au cours de l’hiver 1875, il est également nommé, le 15 mai précédent, membre de l'Académie des sciences morales, en remplacement de François Guizot. Désireux de se consacrer à présent à l'histoire du Moyen-Age, celle des origines de la France notamment, une chaire est créée au 1er janvier 1879 pour recevoir son enseignement dans l’université parisienne. Cependant, dès l’année suivante, le 17 février 1880, l’historien doit accepter la direction de l'Ecole normale. Cette charge administrative réduit alors d’autant son activité scientifique et, après avoir offert une première fois sa démission en 1882, il rejoint de nouveau la Sorbonne et ses étudiants, au mois d’octobre 1883.

Dans les années qui suivent, et au prix d’un travail harassant, Fustel de Coulanges publie trois ouvrages d’importance : les Recherches sur quelques problèmes d'histoire en 1885, La Monarchie franque en 1888 et enfin L'Alleu et le Domaine rural pendant la période mérovingienne en 1889. Ses notes et autres ébauches, publiées après sa mort par les soins de Camille Jullian, composeront quatre autres volumes : Les Origines du système féodal : le Bénéfice et le Patronat pendant l'époque mérovingienne, La Gaule romaine, L'invasion germanique et la fin de l'Empire, Les Transformations de la royauté pendant l'époque carolingienne. L’historien de l’Antiquité grecque se fait alors médiéviste.

Dans ces derniers volumes, il s’attache à éclairer la question des origines de la propriété individuelle, mais également à réduire l'influence germanique dans la formation des États nés de la décomposition de l'Empire romain pendant le Haut Moyen Age. C’est que l’homme de science est aussi un homme de conviction. En 1870 déjà, alors que la guerre est déclarée entre la France et la Prusse depuis le 19 juillet 1870, Numa Fustel de Coulanges avait répondu à l'Allemand Théodore Mommsen, autre universitaire de renom, qui, dans une " Lettre adressée au peuple italien ", avait affirmé l'appartenance au monde germanique de l'Alsace. A cet argumentaire, reposant sur des considérations d'ordre linguistique, voire ethnique, l’historien français Numa Fustel de Coulanges, réplique dans cette autre lettre, datée du 27 octobre 1870 et qui parait dans La Revue des Deux Mondes. Il développe une vision plus spirituelle de la Nation, s'écriant " La Nation c'est ce qu'on aime ".



Au commencement de l'hiver de 1887, des problèmes de santé obligent l’universitaire à interrompre ses cours. Il séjourne dans le Midi de la France dans les deux années qui suivent, avant de décéder le 12 septembre 1889, dans sa maison de campagne de Massy, à proximité de Paris.