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Eugène FROMENTIN
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Eugène FROMENTIN
(La Rochelle, 24 octobre 1820 - Saint-Maurice, 27 août
1876)
Français.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1844, décide, contre l'avis de sa famille, de se consacrer à
la peinture.
1846,
effectue un premier
voyage au delà de la Méditerranée, en Algérie.
1847, ses œuvres sont exposées au Salon.
1862,
Dominique.
1869, assiste aux cotés de l’Impératrice Eugénie à
l’inauguration officielle du canal de Suez.
.1876,
Les Maîtres d'autrefois.
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Eugène Fromentin naît à la Rochelle, le 24 octobre 1820. Il
est le fils d'un médecin, honorable et distingué praticien, également
amateur d’art. L’enfant, puis l’adolescent effectue ses études au
collège de la cité charentaise, où il est un excellent élève. L'été
venu, il passe alors ses vacances dans la propriété familiale de
Saint-Maurice, voisine de celle d’une jeune
créole, de trois ans son aînée, Jenny-Léocadie Chessé. A l’âge de
dix-sept ans, celle-ci se marie. Le docteur Fromentin est d'ailleurs l'un de
ses témoins. Son fils Eugène, en tombe amoureux et dédie bientôt à la
jeune femme ses premiers poèmes. D’un commun accord, les deux familles
interviennent alors afin de contrarier cette idylle naissante. L’année
suivante, en 1838, le lycéen obtient son Baccalauréat, puis monte à
Paris. Au mois de novembre 1839, il s’inscrit à la faculté de Droit.
Dans la capitale, Eugène Fromentin fréquente également les cercles
républicains.
Enfin, en 1843, il
est titulaire d'une licence, échouant peu après lorsqu'il se présente au doctorat. C’est
alors que Jenny, avec laquelle il correspond toujours, tombe gravement
malade. Au mois de juin 1844, elle subit deux opérations, mais décède peu
après, le 4 juillet 1844. Le jeune homme est à son chevet. De retour à
Paris, il choisit de se désengager de l’association qui l’avait lié à
maître Denormandie, un notaire. Profondément bouleversé par les derniers
événements, il décide, contre l'avis de sa famille, de se consacrer à la
peinture. Suivant la mode du temps et l’influence des peintres
orientalistes, qu’il fréquente, Eugène Fromentin effectue en 1846, un
premier voyage au delà de la Méditerranée, en Algérie. Cette autre
lumière, plus vive, plus éclatante, lui inspire de nouvelles œuvres.
Quelques-unes d’entre-elles sont d’ailleurs exposées à son retour en
France, au Salon de 1847.
De retour en
Algérie l’année suivante, Fromentin, l’esthète, y passera les quatre
année suivante de son existence. L’artiste se tient tout de même au
courant des événements de France. A Paris notamment, éclate au mois de
février 1848 une révolution qui met à bas la Monarchie de Juillet et
installe une République, la Seconde. Fidèle à ses convictions, Fromentin apprend la
nouvelle avec enthousiasme. En 1850, il fait parvenir onze nouvelles toiles
à l’Académie des Beaux-Arts, qui lui décerne un prix au Salon. De
retour en métropole, Eugène Fromentin se marie, consacrant aussi un peu de
son temps à la rédaction de ses souvenirs de voyage. Ceux-ci lui inspirent
deux récits : Un été dans le Sahara, publié en 1854, puis Une
année dans le Sahel en 1859. La même année, le peintre se voit
décerné la Légion d'honneur.
Eugène Fromentin
en effet est devenu familier des plus hauts personnages du nouveau régime
en place, le Second Empire. En compagnie des écrivains de son temps -
Sainte-Beuve, Jules et Edmond de Goncourt, Théophile Gautier, Gustave
Flaubert… - il participe aux dîners Magny qu’organisent la princesse
Mathilde, fréquentant également son salon. Le peintre est devenu un
des artistes en vue de son temps, régulièrement invité à participer au
jury du Salon de l’Académie. Fromentin sera d’ailleurs d’une des
dernières grandes célébrations du Second Empire. Le 17 novembre 1869, il
assiste ainsi, aux cotés de l’Impératrice Eugénie qu’accompagne
Ferdinand de Lesseps, l’initiateur du projet, à l’inauguration
officielle du canal de Suez.
Entre-temps,
Fromentin a repris la plume et s’est replongé dans les souvenirs
douloureux de sa jeunesse. Il rédige ainsi le récit des amours contrariés
d’un jeune homme, Dominique, d’avec une jeune femme, qu’il ne peut
malheureusement pas épouser. Un séjour effectué à Nohant, auprès de
Georges Sand, – qui avait écrit une série d’articles élogieux sur sa
peinture – lui donne l’occasion d’effectuer quelques corrections. Dominique
est ensuite publié en feuilleton en 1862 dans La Revue des Deux Mondes.
L’année suivante, ce roman d’analyse sort également en volume chez
Hachette. Il connaît le même succès auprès du public.
Tout comme sa
peinture, de facture classique, cette œuvre littéraire s'inscrit en
réaction contre le romantisme et le désespoir amoureux. Dominique en effet
est l’antithèse de Werther. Il sait renoncer à ses désirs.
Héros réaliste, le jeune homme construit son destin et sa vie en oubliant
celle avec laquelle il ne peut s'unir. En 1875, Eugène Fromentin effectue un
voyage en Belgique, puis en Hollande. Il visite ainsi les musées et les
galeries, observant les œuvres des peintres flamands, et rédigent en
reprenant ces notes Les Maîtres d'autrefois, publié l’année
suivante. L’artiste, l’écrivain se révèle alors être également un
critique pénétrant et original. Délaissant également la philosophie ou
la religion, il ne s’intéresse en effet par ces textes qu’à l’œuvre
et à celui qui l’a engendré, à sa création.
Après avoir vu sa candidature à
l'Académie française être repoussée, Eugène Fromentin décède le 27
août 1876, dans sa propriété de Saint-Maurice, à l'âge de 59 ans.
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