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Sigmund FREUD 

(Freiberg, 6 mai 1856 - Vienne, 23 septembre 1939)



Autrichien.

Psychologue.



par Marc Nadaux



 

     Quelques dates :

1899, L’interprétation des rêves.
1908, fondation de la fondée la Société psychanalytique de Vienne.
1920, Au-delà du principe de plaisir.
1927, L'avenir d'une illusion.
1929, Malaise d'une civilisation.
1933, les livres de Sigmund Freud, le médecin juif, sont brûlés à Berlin.



 






Sigmund Freud naît le 6 mai 1856 à Freiberg, en Moravie. Il est le fils aîné de Jakob et d’Amalia Freud, sa seconde épouse. Alors qu’il n’est âgé que de trois ans, son père, négociant en laine, fait faillite. Après un séjour à Leipzig, les Freud s’installent à Vienne, en 1860, dans le quartier juif. Entrée au lycée en 1865, Sigmund obtient son baccalauréat à l'âge de dix-sept ans. A cette occasion, il traduit L’Œdipe-Roi de Sophocle pour son examen de sortie. A l’Université, après une année passée à la faculté de philosophie – où Freud suit notamment les cours de Franz Brentano -, l’étudiant opte finalement pour la physiologie et la médecine. 

Après avoir fait son entrée
à l'école médicale viennoise, en 1876, il rejoint le laboratoire de Ernst Wilhelm Brücke, se spécialisant dans l’anatomo-physiologie du système nerveux. Diplômé en 1881, il est interne à l’Hôpital général l’année suivante. Déprimé, Freud s’essaie à la cocaïne, une drogue dont il étudiera par la suite les effets, ses propriétés analgésiques. Ayant obtenu une bourse, Freud assiste aux leçons de Jean-Marie Charcot à l’hôpital parisien de la Salpetrière. Après avoir traduit en allemand ses Leçons sur les maladies du système nerveux, il publie bientôt un ouvrage traitant de l’hystérie masculine et s’inspirant des discours du savant français. De retour à Vienne, le médecin autrichien ouvre son propre cabinet, y pratiquant l’électrothérapie, selon la mode du temps. Le 14 septembre 1886, il se marie à Martha Bernays. De leur union naîtront six enfants.

A cette époque, Sigmund Freud, élu membre de la société médicale de Vienne en 1887, commence à pratiquer l’hypnose, la méthode de la catharsis notamment. Au patient, le médecin, qui se consacre à présent entièrement au traitement des malades, demande de revenir aux circonstances qui étaient celles de l’apparition des premiers symptômes. Peu après la mort de son père, en 1896, Minna, la sœur de sa femme – avec laquelle il vît « désormais dans l’abstinence » - rejoint le domicile des Freud. Après des Etudes sur l’aphasie en 1891, l’analyste publie ses Etudes sur l’hystérie en 1895, avant de parler pour la première fois l’année suivante de « psycho-analyse » dans un article rédigé en français. Après avoir découvert l'Œdipe, en 1898, La Sexualité dans l’étiologie des névroses, puis L’interprétation des rêves en 1899, précisent sa pensée.

Ainsi, selon le médecin viennois, les causes des maladies névrotiques « sont à trouver dans des facteurs issus de la vie sexuelle ». Quant aux rêves, c’est la « voie royale de l’accès à l’inconscient ». Nommé en 1902 professeur associé à l’université de Vienne, le médecin réunit le mercredi soir dans son appartement un petit cercle de ses proches – la Société du mercredi - , parmi lesquels figurent Otto Rank, Alfred Adler, Paul Federn, Carl Gustav Jung… En 1904, la publication en volume de sa Psychopathologie de la vie quotidienne popularise l’approche freudienne des phénomènes psychiques. Selon lui, en effet, le lapsus et inconscient sont intimement liés. Peu après Trois essais sur la théorie de la sexualité font de la
psychanalyse une théorie globale du fonctionnement de l'appareil psychique. 

Celle-ci est d’ailleurs discutée par les plus grands psychiatres, tandis qu’en 1908 est fondée la Société psychanalytique de Vienne, celle de Berlin… La même année, un Congrès international est réunit à Salzbourg. Freud étend ses investigations aux enfants (Analyse d’une phobie d’un garçon de cinq ans qui paraît 1909), analyse également un texte issu d’un patient qu’il ne connaît pas… avant de publier, de 1911 à 1915, cinq articles définissant le code de conduite de l’analyste. Ceux-ci contredisent ouvertement sa propre pratique ! Le freudisme s’étend au continent américain. En 1909, Freud est en effet invité à effectuer un cycle de conférences à l’université Clarck, au Massachusetts, avant que ne soit fondée, deux années plus tard, le Société psychanalytique de New York.

C’est au moment où naît l’Association internationale de la psychanalyse qu’apparaissent les premières dissensions au sein de la communauté d’initiés. Steckel, Adler, puis Jung lui-même, pourtant nommément désigné par Freud comme son successeur, sont expulsés du petit cercle des intimes du maître. En 1913, Totem et Tabou contient la notion de « narcissisme ». Freud continue également de populariser ses idées et rédige en 1916 ses Leçons d’introduction à la psychanalyse. S’il s’intéresse à l’impact émotionnel de la guerre en cours sur les combattants, le docteur Freud lui-même, au cours de la première Guerre mondiale, ne verra aucun de ceux qui affluent pourtant dans les hôpitaux de Vienne. En 1921, avec La Psychanalyse et les névroses de guerre, il affirmera que ces symptômes particuliers « sont de nature sexuelle »…


Dans Au-delà du principe de plaisir, publiée l’année précédente, Freud expose sa découverte de ce qu'il désigne comme les pulsions de vie et de mort, « l’instinct de mort », mais aussi le Moi, le Ça et le Surmoi. Au mois d’avril 1923, apparaissent les premiers symptômes d’un cancer de la bouche qui l’atteint. A la suite d’une opération maladroite, il doit porter une prothèse de la mâchoire supérieure pour pouvoir parler, manger… Alors que le mouvement psychanalytique bénéficie à présent du soutien financier de Marie Bonaparte, une riche française, Freud et la psychanalyse obtiennent un succès de mode - s’allonger sur le divan du médecin … - à New York, lors de son séjour en 1925. Ce dernier reçoit un prestigieux prix … littéraire en 1930, le prix Goethe, avant que Stephan Zweig ne dresse un portrait flatteur du psychanalyste avec La Guérison par l’esprit l’année suivante. 

Au mois de mai 1933, peu après l’accession d’Adolf Hitler et du parti nazi au pouvoir, les livres de
Sigmund Freud, le médecin juif, sont brûlés à Berlin. La même année, il correspond avec Albert Einstein. Ensemble, les deux hommes se demandent Pourquoi la guerre ? A cette époque, Freud entend d’ailleurs donner davantage d’ampleur à sa pensée. En 1927, il dénonce, avec L'avenir d'une illusion, la suggestion des « masses paresseuses et inintelligentes » au fait religieux, la croyance en Dieu n’étant, selon lui, qu’une projection psychologique de la figure du père. Avec Malaise d'une civilisation en 1929, Freud met en avant la fonction de culpabilité et met en garde contre le progrès qui n’est pas forcément source de bonheur.

En 1938, un groupe de militants nazi pénètre dans la maison viennoise de Freud. Sa fille Anna est arrêtée, puis relâchée, par la Gestapo. L’année suivante, grâce à l’intervention du président américain Roosevelt, le fondateur de la psychanalyse obtient des autorités allemandes de pouvoir émigrer vers l’Angleterre. Au cours des ans cependant, sa maladie s’est aggravée. Alors qu’il est opéré de nouveau et à plusieurs reprises en 1936, celle-ci le fait à présent atrocement souffrir. A tel point qu’il demande à son médecin, Max Schur, d'abréger son calvaire. Ce dernier lui injecte alors deux centigrammes de morphine, une dose mortelle, qui le plonge dans le coma. La mort survient deux jours plus tard. Sigmund Freud décède à Londres, le 23 septembre 1939.