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Charles de FOUCAULT
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Charles de
FOUCAULT
(Strasbourg, 15 septembre
1858 -
Tamanrasset, 1er décembre 1916)
Français.
Religieux.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1876, intègre l’école de Saint Cyr.
1880,
reçu à l’école de
cavalerie de Saumur. Lieutenant du 4ème dragons à
Pont-à-Mousson.
1881, à Sétif, étudie l’arabe et l’Islam.
1883, voyage au Maroc.
1885, Reconnaissance au Maroc.
1890, rejoint la Trappe de Cheikhlé, situé dans
la Syrie ottomane.
1897, vie d’ermite en Palestine.
1901, ordonné prêtre.
s’installe à Béni-Abbés, un
oasis du Sahara occidental.
1905, se fixe près de Tamanrasset.
1915, Dictionnaire abrégé touareg-français.
2005, béatifié par le Vatican.
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Charles de Foucault naît à Strasbourg le 15 septembre
1858, dans la maison même où fut entonnée pour la première fois la
Marseillaise. Son père,
le vicomte de Foucauld de Ponbriand, sous-inspecteur des forêts, décède
le
9 août 1864 ; sa mère, née Elisabeth Beaudet de Morlet, l'avait précédé dans la tombe le 13 mars
de la même année. Orphelins, Charles et sa jeune sœur Marie, née en
1861, sont
alors recueillis et élevés par leur grand-père maternel, Charles-Gabriel de Morlet, colonel du génie en retraite. Pendant le conflit
franco-prussien, la famille se réfugie à Berne. La perte de l’Alsace-Moselle au profit de l’Empire allemand, l’oblige ensuite à
s’installer à Nancy, en 1872, le patriarche refusant de vivre en
territoire allemand.
Au terme d’études secondaires au lycée de cette ville, Charles de
Foucault passe avec succès son baccalauréat. Le jeune homme est envoyé
ensuite à Paris au collège des Jésuites afin de préparer le concours
d’entrée à l’école de Saint Cyr. Dans la capitale, il fréquente
alors de manière assidue la bohème littéraire. Ce milieu influence ses
pensées et oriente ses convictions :
Foucault se détache de
la foi chrétienne. Il intègre bientôt l’école de Saint Cyr en 1876 et cultive un
genre de vie dissolue en compagnie de ses camarades de promotion. Reçu
après deux années de formation, Charles de Foucault se dirige alors vers l’école de cavalerie de
Saumur. La mort de son grand père, survenue au mois de mars 1878, l’affecte profondément.
L’héritage dont il bénéficie lui permet cependant de disposer désormais
de revenus confortables, qu’il s’emploie bientôt à dépenser lors de
soirées agitées en compagnie de son compagnon de chambrée, Antoine de
Vallombrosa ...
Reçu également à l’école de Saumur, Charles de Foucault, à présent
lieutenant, est nommé à Pont-à-Mousson, en 1880. Son régiment
cependant, le 4ème dragons (qui deviendra
le 4ème chasseur d’Afrique), est envoyé en Algérie. Cantonné à Sétif, sa
conduite fait scandale. Il entre en conflit avec sa hiérarchie au sujet
de la compagnie d’une maîtresse avec laquelle il s’affiche. Mis
" en non-activité pour retrait d'emploi, pour indiscipline doublée
d'inconduite notoire " au mois de février 1881, il est cependant
réintégré sur sa demande quelques mois plus tard. Charles de Foucault
rejoint alors ses camarades qui combattent la tribu des Kroumirs, des
Berbères des hauts plateaux tunisiens, dans le
sud de l’Oranais, après l’insurrection dirigée par le marabout Bou Amama.
A la fin de la campagne, qui aura durée huit mois, il part
en Algérie, à Mascara. La monotonie de son existence l’incite à
trouver une occupation dans l’étude de l’arabe et de l’Islam.
C’est une révélation.
Désireux d’entrer plus avant en contact avec la civilisation arabe,
Charles de Foucault demande alors un congé. Celui-ci lui est refusé.
Il démissionne. Après avoir vécu à Alger une année entière, il
entreprend un voyage au Maroc parcourant le désert du mois de juin 1883
au mois de mai 1884. Suivant les conseils du bibliothécaire de la ville,
Oscar Mac Carthy, il se déguise en israélite afin de
mieux passer inaperçu. Ce subterfuge l’oblige tout de même à
apprendre l’hébreu. Charles de Foucault racontera par la suite son périple
en compagnie de son guide, le rabbin d'Alger Mardochée Abi Serour, dans un ouvrage, Reconnaissance au Maroc, publié en 1885. La masse
considérable de renseignements ethnologiques accumulés lui vaudra à
cette occasion la médaille de la Société de géographie de Paris, suite
à la relation qu'en fait un grand connaisseur de ces contrées, Henri
Duveyrier. Le
voyageur est de retour en France. Il fréquente le salon de sa tante, Mme
Moitessier, rue D'Anjou, mais la vie parisienne l’ennuie. Du mois de
septembre 1885 au mois de janvier 1886, il
repart à Alger où il s’éprend d’une jeune femme, Marie-Marguerite
Titre. Cependant un nouveau périple dans le désert maghrébin décide de
sa vie sentimentale : il choisit de façon définitive le célibat.
Un séjour à Paris, de février à octobre 1886, où il occupe un
appartement rue Miromesnil, lui permet de rencontrer
l’abbé Huvelin, vicaire de la paroisse Saint Augustin et directeur
spirituel de sa cousine Marie de Bondy. Ce dernier le
convainc d’entrer en religion. L’année 1887 est consacrée à un pèlerinage
en Terre sainte. A son retour, il entre au mois de janvier 1890 au monastère
de Notre Dame des Neiges, situé en Ardèche. Puis vient un nouveau départ
vers l’Orient et la Syrie. Charles de Foucault rejoint la Trappe de
Cheikhlé, situé dans la Syrie ottomane, au mois de juin 1890. Il y restera six années. Cette nouvelle existence
cénobitique est faite de méditations ; les moines s’emploient également
aux travaux des champs et à la construction de routes. Malgré les réserves
qu’il exprime auprès du maître des novices, Dom Louis de Gonzague, au
sujet du confort relatif de la Trappe (!), il prononce le 2 février 1892
ses vœux monastiques. Charles de Foucault prend alors le surnom de frère
Marie- Albéric.
Très tôt, le moine est désireux de s’affranchir de l’existence
collective pour une expérience érémitique. Il se voit opposer un refus
et doit gagner le monastère de Staouéli en Algérie. Puis il part pour
Rome au mois de juin 1896 afin de suivre des cours de théologie. Cependant, l’abbé général
des Trappistes est bientôt convaincu de la vocation personnelle de
Charles de Foucault. Il le dispense de ses vœux le 23 janvier 1897. Charles de Foucault repart alors en Palestine et y mène de mars 1897 à
mars 1900 une vie d’ermite. Installé dans une modeste cabane chez les
Clarisses de Nazareth, il s’emploie comme domestique, jardinier...
révant à la création d'un ordre des " Ermites du Sacré-Coeur de
Jésus ". Habillé comme les
pauvres, Charles de Foucault est entouré de ses livres et entretient une étroite
correspondance avec sa famille, en France. Ses méditations
le conduisent alors vers une nouvelle orientation dans sa vie spirituelle :
l’apostolat.
A la fin du mois d’août 1900, Charles de Foucault s’embarque pour
Marseille, gagne le monastère de Notre Dame des Neiges où il se prépare
au sacerdoce. Après avoir reçu les ordres mineurs, le 7 octobre 1900, il
est enfin ordonné prêtre, à Viviers, le 9 juin de l'année suivante,
sans être attaché à une paroisse en particulier. Au
mois d'octobre 1901, le Père de
Foucault s’installe à Béni-Abbés, un oasis situé sur la rive gauche
de la Saoura dans le Sahara occidental. Là, il retrouve un de ses anciens
compagnons d'armes, Henri Laperrine, qui commande cette région militaire
des Oasis sahariens. L’aumônier militaire est également au contact des populations
musulmanes. En 1905, il se fixe près de Tamanrasset dans le but d’évangéliser
les Touaregs. Vivant de ses productions artisanales dans son ermitage situé
sur l’un des sommets du Hoggar, il s’occupe à l’étude de la
civilisation touarègue. Celles-ci aboutissent en 1915 avec la
publication après dix années de recherche d’un dictionnaire
linguistique, le Dictionnaire abrégé touareg-français.
Le Père de Foucault meurt le 1er décembre 1916, assassiné
par un groupe de pilleurs touaregs. Il repose depuis le 26 avril 1929
dans un tombeau à El-Goléa et est béatifié par le Vatican en 2005, en
attendant la canonisation.
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