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Camille FLAMMARION
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Camille FLAMMARION
(Montigny-le-Roi,
26 février 1842
-
Juvisy-sur-Orge, 3 juin 1925)
Français.
Astronome.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1858, admis au sein de l'Observatoire de Paris.
.
1862,
fait paraître La
Pluralité des mondes habités.
1880,
Astronomie populaire.
1882, fonde la revue L'Astronomie.
1887, l'Observatoire de Juvisy est inauguré.
fonde la Société astronomique de France.
1904, organise une fête du soleil autour de la Tour Eiffel.
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Camille Flammarion naît
le 26 février 1842 à Montigny-le-Roi, près de Langres. Il est l'aîné
d'une famille de quatre enfants. Ernest, son frère cadet, sera d'ailleurs
le fondateur de la maison d'éditions qui porte son nom. De modeste
condition, ses parents confient son éducation au curé du village. S'il
possède quelques terres et une exploitation agricole, son père tirent ses
revenus du négoce de la draperie et de la mercerie. Son affaire connaît
cependant des difficultés, qui le mènent à la ruine et le contraint, lui
et sa famille, à venir s'installer à Paris en 1854. Pendant deux années
encore, Camille demeure en Haute-Marne où il poursuit ses études au petit
séminaire de Langres. C'est un élève doué et studieux. Aussi le curé de
Langres se charge du paiement de sa pension, ses frais d'étude étant prise
en charge par la maîtrise de la cathédrale.
En 1856, Camille Flammarion rejoint les siens dans la capitale. Il trouve
alors à s'employer chez un graveur ciseleur. L'apprenti s'initie ainsi à
l'art du dessin. Si la nécessité l'a amené à arrêter ses études, ce
travail lui permet tout de même de suivre les cours du soir d'une
association. Son objectif est en effet d'obtenir le Baccalauréat.
Passionné depuis son plus jeune âge d'astronomie et de choses célestes
– il a pu assister enfant à deux éclipses - , Flammarion rédige à
cette époque une Cosmogonie universelle. Cette étude du monde des
origines sera rééditée en 1885 sous le titre de " Le Monde
avant l'apparition de l'Homme ". Mais ce rythme de vie trop
harassant le conduit au surmenage. Alité, le jeune homme fait néanmoins
une rencontre opportune, en la personne du médecin appelé à son chevet.
Ce dernier, intrigué par son ouvrage, obtient en effet à son patient un
entretien avec Urbain Le Verrier, alors directeur de l'Observatoire de
Paris. Le 28 juin 1858, Camille Flammarion est admis au sein de
l'institution.
C'est cependant au Bureau des calculs que lui sont confiées les taches les
plus courantes, lui qui espérait observer les astres. Qu'importe, après
ses heures de travail, Flammarion rejoint l'astronome Jean Chacornac près
de son télescope. En 1862, il fait paraître un second ouvrage La
Pluralité des mondes habités. Ce dernier, qui tente de répondre à la
question de l'existence des extra-terrestres, obtient un grand succès
auprès du public, mais est à l'origine de son renvoie. Charles-Eugène
Delaunay, autre scientifique de renom, le prend alors à son service.
Quelques années plus tard, ayant enfin fait l'acquisition d'une lunette
(fabriquée par Secretan et muni d'un objectif de 108 mm), Camille
Flammarion peut enfin se livrer à l'observation du ciel sur une petite
terrasse de location. Dès l'année suivante, il adresse une première
communication à l'Académie des Sciences et livre des articles aux revues
scientifiques, à Cosmos notamment, ou grand public, entre autres au Magasin
pittoresque. Peu après la guerre de 1870, l'homme de sciences
s'installe rue Cassini, à proximité de l'Observatoire, qui le réintègre
d’ailleurs en 1876. Deux années auparavant, il s'était marié à Sylvie
Petiaux, un amour d'enfance. C'est en ballon que les jeunes époux partent
en voyage de noces.
Flammarion s'intéresse à présent au problème que pose les étoiles
doubles. Ses travaux sont publiés en 1878. L'astronome décrit pour la
première fois le mouvement propre d'Aldébaran, la plus brillante étoile
de la constellation du Taureau. Cependant, plus que ses nombreux mémoires
scientifiques, ce sont surtout ses ouvrages de vulgarisation destinés au
grand public qui lui donnent la célébrité. En 1880, paraît ainsi l'Astronomie
populaire. Ce volume, qui lui vaut le prix Montyon de l'Académie
française, est mis en vente au prix de dix centimes et il se vend à un
million d'exemplaires. L'année suivante, paraissent également Les
Étoiles et les Curiosités du ciel, ainsi qu'une Petite Astronomie
descriptive, cette dernière étant surtout destinée aux néophytes. A
la fin de l'année 1882 et fort de cette nouvelle notoriété, Camille
Flammarion reçoit d'un riche propriétaire bordelais, grand admirateur de
ses ouvrages, une propriété dans la commune de Juvisy-sur-Orge, près de
Paris, afin d'y installer l'observatoire nécessaire à ses recherches. A
partir de 1884, la villa est transformée par ses soins. Au sommet d'une
tour crénelée, est bientôt placée une coupole, à l'intérieur de
laquelle se trouve la lunette d'observation, doublée d'un matériel de
photographie. L'Observatoire de Juvisy est officiellement inauguré le 29
juillet 1887, avec la venue de Don Pedro II d'Alcantara, roi du Brésil et
grand amateur d'astronomie.
Afin de financer ses travaux scientifiques, Camille Flammarion avait fondé
en 1882 la revue L'Astronomie. A l’intérieur de ses pages sont
publiés ses travaux. D'autres savants viennent également le rejoindre à
Juvisy, qui devient ainsi un des hauts lieux de l'astronomie en cette fin de
siècle. Flammarion reçoit ainsi la visite de l'Américain Lowell et de
l'Italien Schiaparelli, qui comme lui, s'intéressent à la planète Mars et
postulent l'hypothèse de la présence de la vie à sa surface. En 1886, la
municipalité, reconnaissante à l'astronome de la célébrité acquise par
la commune, attribuera son nom à une des rues du village. L'année
suivante, une autre initiative de l'astronome se destine de nouveau à
rendre accessible sa passion scientifiques au grand public. En 1887, Camille
Flammarion fonde ainsi la Société astronomique de France, qui s'installe
rue Serpente, à Paris. A cette adresse, un observatoire permet aux
adhérents de la Société d'étudier le ciel.
En 1912, la Légion d'Honneur est attribuée à Flammarion, au savant comme
au vulgarisateur. Au moment du solstice d'Eté, ce dernier organise depuis
1904 une fête du soleil autour de la Tour Eiffel. Et à cette époque, il
nourrit un autre grand projet que le déclenchement de la Première Guerre
mondiale interrompra, la transformation de la Place de la Concorde en un
vaste cadran solaire... A la fin du conflit, Camille Flammarion, qui a perdu
son épouse quelques temps plus tôt, se remarie en 1919 avec son assistante
Gabrielle Renaudot. Se situant désormais en marge de l’évolution des
sciences, comme nombre de savants de sa génération, il s'intéresse
désormais au problème de la vie après la mort, lui qui a toujours eu un
penchant pour le spiritisme. N'a t-il pas prononcé en 1869 un discours
d'hommage à Allan Kardec, lors des funérailles du célèbre spirite. En
1923, l'astronome est d’ailleurs élu président de la Society for
Psychical Research de Londres.
Camille Flammarion décède à Juvisy-sur-Orge, le 3 juin 1925.
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