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Michael FARADAY
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Michael FARADAY
(Newington, 22 Septembre
1791 - Londres, 25 août 1867)
Français.
Physicien.
par Sylvain Logerot
Quelques dates :
1813, entre comme garçon de laboratoire à la Royal
Institution.
1823, met au point des techniques de liquéfaction d’un
certain nombre de gaz.
1824, nommé à la Royal Society.
1825, découvre le benzène.
1832 ... met en évidence les deux lois dites de Faraday
sur l’électrolyse.
1845 ... découvre " l’effet faraday ", une relation entre la
lumière et l’électromagnétisme.
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Si Michael Faraday est un des plus grands scientifiques du
19e siècle, sa vie et son parcours en font également un personnage
atypique dans l’histoire des sciences.
Fils d’un forgeron, Michael Faraday naît à Newington, le 22 Septembre
1791. Contrairement à la plupart des grands scientifiques, il ne reçoit
aucune formation académique ou universitaire. Cela sera peut être sa
chance. Car sa vision des choses et de ses recherches sera différente de
celles de ses contemporains, tous diplômés des meilleures universités du
royaume et qui défendent les théories les plus conventionnelles. Peut-être
cette liberté de pensée était-elle nécessaire pour qu’un homme puisse
proposer des théories novatrices dans plusieurs domaines scientifiques.
Ses origines modestes font que son instruction est très limitée. Il quitte
l’école après avoir appris à lire, écrire et compter et devient
porteur de journaux – " saute-ruisseau " - pour un
libraire-relieur. A quatorze ans, celui-ci l’embauche comme apprenti
relieur. Doté d’une énorme curiosité scientifique, Faraday profite
alors de son métier pour lire et étudier tout ce qui lui passe sous les
yeux (en particulier l’Encyclopaedia Britannica), encouragé en
cela par son employeur et patron. Autodidacte, c’est pendant ces années
que Faraday acquiert sa formation scientifique. A 17 ans, il s’inscrit à
la société philosophique de la City où il suit des conférences et donne
son premier exposé sur les deux électricités.
Un client de la librairie, impressionné, lui donne alors des tickets pour
suivre les conférences de Humphry Davy à la Royal Institution de Londres.
Notre apprenti relieur y assiste, prend des notes, les relie et les envoie
à ce dernier, en lui proposant ses services pour tous travaux
scientifiques. Heureuse circonstance, Davy est devenu momentanément
aveugle, suite à un accident de laboratoire, et a donc besoin d’un
lecteur. Il répond donc favorablement à la demande de Faraday. C’est le
départ d’une grande aventure pour celui-ci.
C’est ainsi que le 1er mars 1813, à l’âge de vingt-deux ans, Michael
Faraday entre comme garçon de laboratoire à la Royal Institution, où il
travaillera toute sa vie, devenant même son directeur douze années plus
tard en 1825. Au mois d’octobre 1813, Davy, part pour un long voyage qui
durera deux ans à travers toute l’Europe. Faraday l’accompagne en
qualité de valet de chambre, secrétaire et assistant. La première étape
du périple passe par Paris. Il assiste alors à la découverte par Davy et
les scientifiques français André-Marie Ampère,
Nicolas Clément et
Charles-Bernard Desormes d’une nouvelle
substance tirée des algues, l’iode. En avril 1814, nos deux hommes se
trouvent à Florence, en Italie, où Faraday admire la lunette de Galilée.
Là-bas, il participe également à une expérience importante de Davy qui démontre
que le diamant est du carbone pur.
Ce voyage, pendant lequel Faraday apprend le français et l’italien, lui
permet d’obtenir une promotion. En effet, à leur retour à Londres en
1815, Davy le nomme chef de travaux auprès d’un chimiste de
l’institution. Durant les trois années suivantes, Faraday apprend la
chimie et commence une importante recherche sur les aciers. En parallèle,
il donne une série de conférences à la société philosophique de la
City. C’est en 1816, qu’il publie, encouragé en cela par Davy, son
premier article sur la composition de la chaux éteinte de Toscane. Il
s’agit là d’un équivalent de nos actuels D.E.A..
Ces premières recherches dans le domaine de la chimie commencent à porter
leurs fruits puisqu’en 1820, Faraday découvre quelques dérivés chlorés
du carbone et, en 1823, il met au point des techniques de liquéfaction
d’un certain nombre de gaz comme le chlore, le dioxyde de carbone ou
l’ammoniaque. En 1821, un bref intermède " électrique " le
conduit à rédiger un ouvrage historique de vulgarisation à propos de l’électricité.
Pour cela, il refait les principales expériences historiques et en invente
d’autres à des fins d’explication et de démonstration qui resteront célèbres.
Mais, pour le moment, Faraday préfère délaisser l’électricité et se
consacrer à la chimie. Cette même année, Faraday est engagé comme
surintendant à la Royal Institution et se marie à la fille d'un orfèvre
londonien.
A l’époque, les gaz d’éclairage sont obtenus à partir d’huiles de
poisson. Lors de leur combustion, ils laissent un dépôt liquide. Faraday
se penche, en 1825, sur la question et découvre le benzène. Il s’agit là
d’un de ses apports les plus importants à la chimie, ce composé devenant
par la suite indispensable aux industriels. A présent, Michael Faraday est
un scientifique reconnu. Nommé en 1824 à la Royal Society, il est aussi
directeur de la Royal Institution. Malgré cette réussite, l’ancien
apprenti relieur n’oublie pas ses origines modestes. C’est ainsi que
cette année là, il inaugure ses séries de conférences de Noël à
destination des enfants. Entre 1827 et 1829, Faraday met au point avec
l’aide de l’astronome John Herschel et de l’opticien George Dollond de
nouveaux verres optiques permettant de perfectionner les instruments de
navigation. En 1831, Faraday est considéré comme un expérimentateur de génie.
Il abandonne la chimie pour se consacrer à ce qui va le rendre
historiquement et mondialement célèbre : ses recherches sur l’électricité.
Depuis les travaux d’Hans Christian Oerted et d’Ampère, on connaissait l’existence
d’un lien entre l’électromagnétisme et le passage d’un courant électrique.
En particulier, on savait qu’un courant qui traverse une boucle de fil de
cuivre crée en son centre un champ magnétique. Faraday, cherche lui
à obtenir la création d’un courant électrique dans une boucle par un
champ magnétique qui la traverse. Pour cela, il met au point un astucieux
dispositif. Il s’agit d’un anneau de fer – qui permet de conduire le
champ magnétique - autour duquel sont enroulées deux boucles de cuivre -
une de chaque coté de l’anneau. La première boucle est fermée par une
pile et un interrupteur, la seconde par un galvanomètre (un appareil
permettant de détecter le passage d’un courant ainsi que son sens).
Lorsque la pile délivre du courant, la boucle de cuivre crée un champ magnétique
qui se propage le long de l’anneau. Celui-ci, pense Faraday, va créer un
courant dans la deuxième boucle. Il constate alors un résultat surprenant :
le galvanomètre indique un passage de courant seulement lors de
l’ouverture ou de la fermeture de l’interrupteur. En revanche, il ne se
passe rien tant que l’interrupteur est ouvert ou fermé. De plus, le
scientifique anglais remarque que le courant, dans la seconde boucle, passe
dans un sens au moment de l’ouverture de l’interrupteur et dans
l’autre au moment de la fermeture. Il vient de découvrir l’induction électromagnétique.
Ce n’est pas, explique-t-il, la présence d’un champ magnétique qui crée
un courant électrique - comme on le supposait à l’époque - , mais la
variation de ce champ. Cette découverte énorme sur le plan théorique va
permettre la mise au point de la dynamo, de l’alternateur ou du
transformateur. Cela rend possible l’utilisation de l’électricité dans
la société du XIXe siècle.
A partir de 1832, Michael Faraday reprend les travaux de Davy sur l’électrolyse
et, fait nouveau chez lui, essaie de quantifier ses résultats. Il cherche
à mesurer " l’effet chimique " provoqué par le passage
d’une « certaine quantité d’électricité » et met ainsi en
évidence une règle de proportionnalité entre les deux. L’homme de
sciences invente au passage un moyen de mesurer la quantité d’électricité.
On compte depuis celle-ci en Faraday. Il s’agit des deux lois dites
de Faraday sur l’électrolyse. En effet, comme il aime à ce que
les choses soient claires, avec l’aide de William Whewell, professeur à
l’Université de Cambridge, Faraday invente plusieurs mots importants
dans le domaine de l’électrochimie : électrolyte, électrode,
cathode, anode, ion, cation ou anion en particulier.
A cette époque, on connaît trois moyens de fabriquer de l’électricité :
par frottement - électivité statique -, à l’aide d’une pile - électricité
chimique - ou par induction électromagnétique. Michael Faraday cherche à
présent à démontrer l’unicité de ces électricités. C’est durant
ces recherches qu’il perfectionne et rend plus spectaculaire une vieille
expérience datant de Benjamin Franklin et Joseph Priestley, du siècle précédent donc,
sur l’absence de charges électriques à l’intérieur d’une boite
conductrice électrisée. Le savant invente alors une cage – nommé depuis
la cage de Faraday - dans laquelle il s’installe pour vérifier
l’absence de charges à l’intérieur, pendant que son assistant en tire
des étincelles à l’extérieur. Cette célèbre expérience fait toujours
aujourd’hui les beaux jours du palais de la découverte à Paris !
Fort de son savoir théorique et expérimental, Faraday pressent une
certaine " unité de la nature " et cherche, à partir 1845, à
mettre en évidence une relation entre la lumière et l’électromagnétisme.
Il conduit sur le sujet plusieurs recherches avec un certain succès, découvrant
notamment " l’effet faraday ". Celui-ci permet de faire
tourner la direction de polarisation d’un faisceau lumineux grâce à un
champ magnétique. Faraday s’intéresse également aux phénomènes de
diamagnétisme et de paramagnétisme. Dans ce domaine particulier, ses
travaux n’aboutiront pas, les moyens expérimentaux de l’époque ne le
permettant pas. Il s’agit de l’effet Kerr (modification de la
polarisation d’une lumière par un champ électrique) qui sera découvert
trente années plus tard, et surtout de l’effet Zeeman (modification de la
longueur d’onde d’une lumière par un champ magnétique) mis à jour
seulement en 1896.
Le dernier apport, et non des moindres, de Faraday à l’électricité
consiste à essayer d’associer une variable importante au phénomène électromagnétique :
le temps. On doit cependant à James Clerk Maxwell d’être parvenu à un résultat
probant. Celui-ci réussira l’unification et la mathématisation de tout
l’électromagnétisme à travers les lois qui portent son nom. Il ne
cessera jamais de rentre hommage à l’importance des travaux de Faraday
sur son œuvre. Einstein comparait d’ailleurs le rôle joué par Faraday
vis-à-vis de Maxwell à celui joué au XVIIe siècle par Galilée vis-à-vis
de Newton. Le manque de formation universitaire de Faraday peut expliquer
cet échec.
Celui que l’on surnomme le " prince des expérimentateurs "
passe la fin de sa vie à Hampton Court, dans une belle demeure offerte par
la reine Victoria en reconnaissance de ces travaux. Il décède le 25 août
1867, à l’âge de soixante-seize ans, en
ayant jamais eu d’enfant, laissant derrière lui une des plus
impressionnantes œuvres scientifiques de tous les temps. Durant son
incroyable existence de scientifique, Michael Faraday ne publiera qu’un
seul livre, en 1827, qui s’intitule Les Manipulations chimiques.
Ses cahiers de laboratoire ont davantage d’importance. Ceux-ci possèdent
16.000 entrées parfaitement numérotées, calligraphiées et … reliées !
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