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Armand FALLIÈRES
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Armand FALLIÈRES
(Mézin,
6 novembre 1841 - Mézin, 22
juin 1931)
Français.
Homme
politique.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1866, s’inscrit au barreau de Nérac.
1871,
élu maire de Nérac et
conseiller général du canton..
1876, fait son entrée à l’Assemblée nationale..
1877, fait partie des " 363 ", qui vote un ordre du jour de
défiance au maréchal de Mac-Mahon.
1880, ministre de l'Intérieur.
1899, élu Président du
Sénat.
1900, préside la Haute Cour de Justice qui condamne Paul
Déroulède.
1906, est élu Président de la République.
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Armand Fallières naît
le 6 novembre 1841 à Mézin, dans le département du Lot-et-Garonne. Il est
issu d’une famille modeste : son père est géomètre-arpenteur, son
grand-père forgeron. Celui qui sera élu soixante ans plus tard président
de la République vient d’ailleurs au monde dans la forge familiale. Dans
ce bourg viticole, il passe son enfance avant de rejoindre Toulouse, puis
Paris. Après avoir fait son droit, Armand Fallières s’inscrit au barreau
de Nérac en 1866. Il y plaide quelques procès politiques, défendant
notamment un groupe de jeunes gens qui avaient chanté La Marseillaise
sur le passage d’une procession.
Cet engagement dans les rangs des républicains, cet intérêt pour les
affaires publiques le poussent à entrer en politique. Armand Fallières
exercera tout d’abord des responsabilités locales. La même année, en
1871, avec l’avènement de la Troisième République, il est élu maire de
Nérac et conseiller général du canton. Enfin, en 1876, à l’âge de
trente-cinq ans, Fallières fait son entrée à l’Assemblée nationale. Il
sera d’ailleurs réélu à trois reprises député du Lot-et-Garonne,
jusqu’en 1890.
A la Chambre des députés, Armand Fallières siège parmi les membres du
groupe de la gauche républicaine. Il fait ainsi partie de ces " 363
", qui, le 20 mai 1877, affirment leur opposition au pouvoir en place
en votant un ordre du jour de défiance au maréchal de Mac-Mahon. La
Chambre est alors dissoute. Quatre années plus tôt, l’élu du
Lot-et-Garonne avait d’ailleurs était rappelé à l’ordre pour avoir
manifesté trop bruyamment au moment de la démission d’Adolphe Thiers par
le président du Conseil, le Duc de Broglie. Réélu peu après, au mois d’octobre
1877, il s’affirme rapidement aux côtés des Opportunistes et est appelé
pour la première fois, au mois de mai 1880, à exercer des responsabilités
gouvernementales.
Pendant douze années, pratiquement sans discontinuer, Armand Fallières
demeure au gouvernement. Il occupe ainsi quatre portefeuilles différents,
mais aux responsabilités liées à l’époque - ceux de l’Intérieur,
des Cultes, de l’Instruction publique et de la Justice – dans huit
cabinets successifs. Au mois de janvier 1883, le ministre dépose, au nom de
son gouvernement, dépose un projet de loi qui permettrait aux autorités d’expulser
par décret tout membre d’une famille royale " dont la présence
serait de nature à compromettre la sûreté de l’État ". Ce texte
précède donc la loi du 22 juin 1886 qui décidera de leur expulsion, pure
et simple. Au début des années 1890 et après la mise en place d’une
législation anticléricale, Armand Fallières s’efforce de calmer les
tensions qui sont à l’origine de multiples incidents entre le
gouvernement et la hiérarchie catholique. L’heure est en effet au
" ralliement ".
En 1890, il est élu sénateur, toujours dans son fief du Lot-et-Garonne, et
siège désormais dans la Chambre haute. De 1892 à 1899, l’élu n’est
que peu présent dans l’hémicycle. Au cours de ces années, Armand
Fallières ne prendra en effet pas une seule fois la parole en séance
publique. Le 3 mars 1899 cependant, il est élu Président du Sénat,
succédant à ce poste à Émile Loubet, devenu Président de la République
après la mort brutale de Félix Faure. Le 22 septembre 1900, les deux plus
hauts personnages de l’Etat sont présents au Banquet des Maires qui se
déroule dans le parc du palais de l'Élysée et qui réuni les élus de la
Nation à l’occasion du centenaire de la première République.
Auparavant, Armand Fallières préside également la Haute Cour de Justice
qui condamne Paul Déroulède à dix ans de bannissement, le 5 janvier 1900,
pour " complot contre la sûreté de l’État ".
Le 18 janvier 1906, à Versailles, Armand Fallières est élu Président de
la République au premier tour de scrutin, par 449 voix contre 371 à Paul
Doumer. Georges Clemenceau, tout comme la plupart des parlementaires
radicaux, ont préféré cet homme modéré à son concurrent, pourtant
affilié au même parti, mais à qui il reproche en effet le fait d’avoir
abandonné Émile Combes et le " Bloc des gauches " deux années
plus tôt. Six mois après son élection, le 25 octobre, Fallières fait d’ailleurs
appel à Clemenceau pour diriger le gouvernement dans lequel figure
notamment René Viviani, le premier " ministre du Travail et de la
Prévoyance sociale ". Cependant, le caractère indépendant, la
personnalité turbulente de Clemenceau, ainsi que sa politique sans
compromissions, lui valent la défection puis l'opposition des socialistes.
Ces derniers lui reprochent en particulier la répression féroce des
grèves ouvrières. Le " briseur de grèves " fait ainsi donner la
troupe à plusieurs reprises contre les viticulteurs du Midi au printemps
1907, lors des événements de Draveil et de Villeneuve-Saint-Georges du 27
au 30 juillet 1908.
Après trois années d’exercice, le cabinet Clemenceau connaît l’usure
du pouvoir. Le tournant du siècle voit également se multiplier les
dissensions à l’intérieur de la gauche. Aussi Armand Fallières fait
appel à Aristide Briand, dont le gouvernement entre en fonctions le 24
juillet 1909. Au moment où les discussions à la Chambre se font plus
virulentes, notamment à propos des lois militaires, où la situation
internationale se fait plus incertaine, Briand apparaît aux yeux du
président de la République comme l’homme de " l’apaisement ".
Celui-ci se rappelle notamment que l’ancien militant de la grève
générale est aussi l’habile rapporteur de la loi de séparation de l’Église
et de l’État. Le nouveau président du Conseil souhaite l’apaisement,
la disparition des conflits sociaux grâce à la
" participation " des syndicats et du patronat aux
débats en cours. Coup politique ou véritable mise en place d’une
démocratie sociale ? L’expérience tourne court.
En cette année 1911, les tensions internationales s’accroissent
également. Ernest Monis, à présent au pouvoir, prend l’initiative de
faire occuper Fez, au Maroc, au mois de janvier. Le 1er juillet suivant, une
canonnière allemande, la Panther, est envoyée à Agadir, pour
tenter de s'opposer à cette violation du traité d’Algésiras par la
France. Alors que la guerre menace, le cabinet Caillaux parvient à un
accord avec la diplomatie de Guillaume II. Et le 4 novembre, les deux
puissances coloniales rivales signent une convention par laquelle
l'Allemagne accepte de se désintéresser du Maroc en échange d'une partie
du Congo. L’année suivante, le 30 mars, fort de cet accord, la France
établit son protectorat sur le Maroc. Ce succès diplomatique flatte l’esprit
cocardier des Français et Raymond Poincaré, président du Conseil à l’époque,
est élu Président de la République, le 17 janvier 1913. Le mandat d’Armand
Fallières est en effet arrivé à son terme, tandis que dans les Balkans la
situation s’est aggravée...
Retiré dès lors de la scène politique, Armand Fallières décède le 22
juin 1931, à Mézin, dans sa commune natale.
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