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Jean-Henri FABRE
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Jean-Henri FABRE
(Saint Léons, 22 décembre 1823 -
Sérignan-du-Comtat, 11 octobre 1915)
Français.
Entomologiste.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1842,
nommé instituteur dans les
classes primaires du collège de Carpentras.
1849, nommé professeur de physiques au collège impérial
d’Ajaccio.
1853, affecté au collège impérial
d'Avignon, y occupant la chaire de professeur de physiques
et de chimie.
1878, paraissent la première série des
Souvenirs Entomologiques.
1887, nommé membre
correspondant de l’Institut de France.
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Jean-Henri Casimir Fabre naît à Saint Léons, dans l’Aveyron, le 22 décembre
1823. C’est dans un village voisin, où résident ses grands-parents, qu’il
passe sa prime jeunesse, avant de revenir dans son village natal à l'âge
de sept ans. L’enfant est inscrit à l’école communale, qu’il
quitte en 1833. Les Fabre s’installent alors à Rodez, où son père a
fait l’acquisition d’un café. La scolarité de Jean-Henri se poursuit
au collège royal de la ville, grâce à l’obtention d’une bourse.
Quatre années plus tard, après un court séjour à Aurillac, la famille
Fabre est à Toulouse, où l'adolescent est admis au séminaire de
l'Esquille. Il ne reste que peu de temps dans cet établissement, le
quittant pendant son années de 5ème. De nouveau, ses parents
déménagent à Montpellier et enfin à Avignon en 1840. Jean-Henri Fabre
est alors contraint d’exercer divers métiers pour subvenir aux besoins
des siens. A cette époque, on le trouve ainsi à la foire de Beaucaire
où il vend des citrons.
A Avignon, Fabre est admis au concours d’entrée à l'École Normale.
Après trois années de formation, nanti de son brevet d'études
supérieures, il est nommé instituteur dans les classes primaires du
collège de Carpentras, à l’âge de dix-neuf ans. Jean-Henri Fabre
rencontre alors Marie- Césarine Villard, une institutrice. Le couple aura
sept enfants. En autodidacte, Jean-Henri Fabre obtient bientôt le
baccalauréat puis les licences es sciences physiques et es
mathématiques. En 1849, le jeune homme est d’ailleurs nommé professeur
de physiques au collège impérial d’Ajaccio. Dans l'Ile de Beauté, les
paysages le séduisent et il décide d'en étudier la flore et la faune
avec l’aide du botaniste avignonnais Requien. C'est également en
compagnie du naturaliste Auguste Moquin-Tendon que Fabre herborise.
De retour sur le continent, Jean-Henri Fabre est affecté au collège
impérial d'Avignon, y occupant la chaire de professeur de physiques et de
chimie au mois de janvier 1853. Ayant obtenu une licence de sciences
naturelles, il monte à Paris en 1855 afin de soutenir une thèse de
doctoral. A trente-deux ans, Fabre accède ainsi au plus haut grade
universitaire. Dans le Comtat Venaissin, il se consacre également à
l'étude de la garance (Rubia tinctoria) pour en améliorer les
rendements en garancine, ou alizarine, un colorant naturel fort prisé à
cette époque. Les draperies d'Elbeuf notamment utilisent la poudre de
garance pour obtenir le rouge des pantalons de l'armée française. En
1860, le naturaliste dépose trois brevets de fabrication.
En 1868, Victor Duruy décore Jean-Henri Fabre de la Légion d’Honneur.
A Avignon, le Ministre de l’Instruction publique lui confie également
la création de cours du soir pour adultes. Ceux-ci s’installent à l’abbaye
de Saint-Martial. Cependant, sa façon très libre d'enseigner déplaît
à certains. Fabre se permet ainsi d’expliquer la fécondation des
fleurs devant un auditoire de demoiselles... Face aux critiques des
parents, orchestrées par le clergé local, il démissionne en 1870. Des
difficultés financières l’obligent à faire appel à l’aide du
philosophe John Stuart Mill avec lequel il s’est lié. Ce dernier lui
avance 3.000 francs-or, de quoi régler ses dettes. Jean-Henri Fabre
s'installe ensuite à Orange, une ville où il séjournera avec toute sa
famille pendant presque une dizaine d'années.
Avec son ami anglais, l’homme de sciences forme le projet d'établir une
" flore du Vaucluse ". Le décès prématuré de ce
dernier interrompt cependant leur travaux communs. Le naturaliste n’en
interrompt pas pour autant ses excursions botaniques au Mont Ventoux, pour
lesquelles se pressent ses amis. Jean-Henri Fabre multiplie également les
publications de vulgarisation scientifique. A cette époque cependant, le
savant est fort affecté par le décès de son fils Jules, âgé de 16
ans, le seul de ses enfants à partager sa passion pour l'observation de
la nature et des plantes. Parmi celles-ci les champignons ont toujours
intéressé Jean-Henri Fabre. En 1878, celui-ci rédige un essai sur les
Sphériacées du Vaucluse. Le mycologue s’intéresse également aux
insectes. La même année, paraissent la première série des Souvenirs
Entomologiques. Achevée en 1901, cette œuvre, qui comptera neuf
autres volumes, lui confère une notoriété internationale. Elle est en
effet rapidement traduite en anglais, puis en italien, en espagnol et
même en japonais. Dans un style poétique et imagée, l’entomologiste
décrit ainsi les mœurs des insectes qu’il a observé pendant des
décennies dans les collines aux environs d’Avignon.
En 1879, Jean-Henri Fabre fait l'acquisition d’une villa à
Sérignan-du-Comtat, qu’il baptise l'Harmas, grâce à ses droits
d’auteur. En 1885, avec le décès de son épouse, l’homme de sciences
souffre à présent de la solitude. Fabre se remarie deux années plus
tard avec Marie-Joséphien Daudel, une jeune femme qui lui donnera trois
autres enfants. En 1887, il est nommé membre correspondant de l’Institut
de France. A cette époque, le savant se met à écrire en provençal
parallèlement à ses travaux de recherches scientifiques. Il rédige des
vers, ainsi que des berceuses et autres rondes enfantines accompagnées de
leurs partitions. Ses poèmes sont publiés en 1909 sous le titre d’Oubreto
provençalo. Au printemps de l’année précédente, Frédéric
Mistral, fondateur du Félibrige et apôtre du parler occitan, lui rend d’ailleurs
visite à Sérignan. Le vieillard, que l’on surnomme le
" Virgile des insectes ", est maintenant devenu un
personnage à la mode, qui reçoit les reporters de la presse et les prix
scientifiques.
Jean-Henri Fabre décède le 11 octobre 1915, à l’âge de quatre-vingt
douze ans.
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